La Nation Bénin...
Une délégation conduite par Sèdami Médégan, ministre conseiller du président de la République, et OrdenAlladatin, député et président de la Commission des lois, a expliqué aux populations de la 15e circonscription électorale, ce lundi 24 novembre, les motivations, la portée et les conséquences de la modification constitutionnelle adoptée le 14 novembre dernier par l’Assemblée nationale.
La campagne d’information sur la récente révision constitutionnelle a démarré hier lundi 24 novembre dans la 15e circonscription électorale. La ministre conseiller Sèdami Médégan a indiqué que le chef de l’Etat a « expressément mandaté » son équipe pour « répondre aux préoccupations, aux questions et apporter des éclaircissements » sur la révision constitutionnelle. Elle souligne que la Constitution béninoise, adoptée en 1990, est devenue le pilier de la démocratie moderne, après des décennies d’instabilité marquées par des coups d’Etat militaires, des gimes d’exception et plusieurs tentatives d’expérimentation politique. « La Constitution garantit nos droits, nos libertés, sépare les pouvoirs et organise notre vivre-ensemble. Mais elle doit rester dynamique et s’adapter aux évolutions génération après génération », a-t-elle souligné.
Elle a rappelé que les pères fondateurs ont prévu les mécanismes de révision pour permettre à la Constitution de répondre aux besoins contemporains. A l’en croire, c’est ainsi qu’une première modification est intervenue en 2019, consacrant plusieurs avancées importantes : abolition de la peine de mort, création de la Cour des comptes, reconnaissance de la chefferie traditionnelle, instauration de sièges réservés aux femmes au Parlement, naissance de la vice-présidence, organisation des élections générales, et surtout, le verrouillage du nombre de mandats présidentiels à deux au maximum.
La nouvelle révision adoptée le 14 novembre 2025 s’inscrit dans cette même dynamique. Elle introduit trois amendements majeurs : la création d’un Sénat, l’instauration d’une période de trêve entre deux élections, et la modification de la durée du mandat présidentiel. Pour la ministre, ces ajustements visent à renforcer la gouvernance, stabiliser le système électoral et améliorer l’efficacité institutionnelle. Le député Orden Alladatin a replacé l’adoption de la Constitution de 1990 dans son contexte historique : un pays paralysé, six à sept mois de salaires impayés, écoles et universités fermées, économie à l’arrêt. « Il fallait reconstruire le pays », résume-t-il. La conférence nationale a alors établi certains fondamentaux : les libertés publiques et le multipartisme intégral, ainsi que le libéralisme économique. Autant d’éléments fondateurs qui ont servi de socle à la Constitution. Mais, poursuit le député, l’environnement sociopolitique du Bénin a profondément changé. La population est passée de 5,2 millions d’habitants en 1990 à plus de 13 millions aujourd’hui. En 2018, le pays comptait 278 partis politiques, rendant le système partisan ingouvernable. La réforme du système partisan, puis la révision de 2019, ont permis de poser les premiers jalons d’une nouvelle architecture démocratique.
Cependant, selon Orden Alladatin, les défis liés au développement, à l’efficacité institutionnelle et à la gouvernabilité sont demeurés. « En 2019, nous avons réglé des questions touchant aux libertés individuelles et à la dévolution du pouvoir. Mais il fallait aller plus loin. Le président Patrice Talon a dit : ce qui vous tient à cœur, c’est la limitation des mandats. Mais est-ce suffisant pour gouverner un pays moderne ? » Selon Orden Alladatin, la révision de 2025 est donc présentée comme une réponse à des défis structurels : gouvernabilité, stabilité, efficacité du système politique.
La révision constitutionnelle de 2025 est présentée comme une réponse à des défis structurelsPh