La Nation Bénin...
Aujourd’hui 10 avril démarre la campagne médiatique pour le compte des législatives du 26 avril prochain. A la veille de cette échéance, le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), Adam Boni Tessi, a fait une déclaration pour inviter les médias au respect des textes.
La période électorale est amorcée depuis la publication des listes des partis politiques et alliances de partis politiques par la Commission électorale nationale autonome (CENA). Pendant les deux semaines à venir, les partis, les alliances de partis, les électeurs et les citoyens resteront attentifs aux propos qui seront tenus dans le cadre desdites campagnes.
La HAAC, dans son devoir de conduire cette période avec responsabilité et professionnalisme, a fait une déclaration hier jeudi visant à informer les médias sur les dérapages à éviter et les dispositions prises par l’institution à cet effet.
Se référant à l’article 3 de la loi organique n°92-021 du 21 août 1992, relative à la HAAC, le président de l’institution, Adam Boni Tessi a souligné que la liberté de presse ne peut connaître des limites dans les cas du « respect de la dignité de la personne humaine, de la liberté et de la propriété d’autrui, du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion; de la sauvegarde de l’ordre public, de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale».
Préserver la paix sociale
Le président de la HAAC a souligné que l’article 32 de ladite loi interdit les émissions qui portent atteinte à la moralité publique ou qui font l’apologie de la violence ou la banalisent.
Dans le souci de préserver la paix sociale en cette période, le président de la HAAC, a invité tous les responsables des organes de presse de service public et du secteur privé à respecter les conventions, le Code de déontologie de la presse et la décision n°15-019/HAAC du 25 mars 2015 portant «Réglementation de la campagne médiatique des élections législatives» du 26 avril 2015 notamment en son article 4. Lequel article stipule que les organes de presse doivent s’interdire, entre autres, la diffusion de sondages en rapport avec les élections législatives, s’interdire la revue de presse en quelque langue que ce soit.
L’article 7 de la même décision invite les organes de presse audiovisuelle de service public à veiller au respect strict de la déontologie en matière d’information et à assurer l’accès égalitaire des partis politiques ou alliances de partis politiques qui prennent part aux élections.
Après avoir rappelé ces dispositions, Adam Boni Tessi dans sa déclaration a fait cas du dispositif mis en place par l’institution en vue du déroulement normal de cette période. Outre les différentes séances de travail avec les principaux acteurs des médias et les hommes politiques, et les séances de vulgarisation des décisions relatives à la précampagne et à la campagne médiatique, l’institution a pris des dispositions techniques pour le suivi des élections. A ce titre, souligne-t-il, elle a recruté une centaine de correspondants régionaux et des dizaines d’analystes occasionnels pour la circonstance. Il a ensuite indiqué qu’il est loisible à tout citoyen de contacter les antennes de la HAAC à Parakou, Natitingou, Abomey et Lokossa, en cas de dérapages constatés ou de recherches d’informations. Le numéro vert 21 31 77 67 est disponible à cet effet.
‘’Le Matinal’’ devant la HAAC
A la suite de la déclaration du président de la HAAC, Adam Boni Tessi, l’institution a eu une séance de travail avec les responsables du quotidien "Le Matinal". Selon les propos liminaires du président de la HAAC et de son vice-président, Soulemane Ashanti, le journal a, dans sa publication n°4570 du 30 mars dernier, relayé des informations jugées troublantes à l’ordre public. L’article de presse incriminé est intitulé : «A propos des législatives de 2015 : les vendus aux Fons du Sud ».
Appelé pour répondre de ces faits, l’organe de presse s’est fait représenter par son directeur général, Tikandé Yallou, son directeur de publication, Epiphane Bognanho, et le rédacteur en chef, Jean Claude Kouagou. Ceux-ci, au cours d’une séance à huis clos, devront fournir des éléments d’appréciation sur la situation.