La Nation Bénin...
Implications
géopolitiques de l’intelligence
artificielle pour le commerce, les gouvernants et la société. C’est autour de
cette thématique que s’est tenu, ce jeudi 27 juin 2024, le webinaire organisé
par le quotidien de service public La Nation dans le cadre de ses conférences
virtuelles.
«
Intelligence artificielle : implications géopolitiques pour le commerce, les
gouvernants et la société ». C’est le thème de cette conférence virtuelle qui a
permis à plus de 200 participants, d’analyser comment l’intelligence
artificielle influence le commerce mondial, façonne les stratégies
gouvernementales et impacte la société. Elle a été animée par d’éminents
acteurs du domaine sous la modération de Cathérine Fiankan-Bokonga,
correspondante senior des Nations Unies. Ceux-ci ont exposé les enjeux
importants de l’instrument avec des exemples précis. Henri Verdier, ambassadeur
pour le numérique en France, introduit et note que le numérique a bouleversé le
monde en bien avec l’accès à la culture, à la solidarité, la possibilité de
s’organiser, d’inventer de nouveaux services. Ces retombées ont été décuplées
mais avec des inquiétudes. « Des acteurs malveillants, des cyber-terroristes,
des criminels s’y sont introduits en utilisant l’internet pour commettre des
crimes », déplore-t-il. Mais face à tout ceci, il y a un travail qui se fait au
niveau de diverses institutions internationales et des pays pour équilibrer et corriger
le tir. Henri Verdier reconnaît que le monde évolue vers une nouvelle dimension
numérique qui sera dix fois plus impressionnante que ce qui existe aujourd’hui.
Il parle bien sûr de l’intelligence artificielle qui est en train de
révolutionner le monde mais avec ses tares. « Ce n’est pas de l’intelligence.
Ce sont des techniques mathématiques, informatisées de traitement de langage
avec des performances incroyables. Dans deux ou trois ans, elles passeront une
agrégation de philosophie aussi bien qu’un étudiant avec des résultats très
spectaculaires», a-t-il défini. Mais l’outil n’est pas si intelligent qu'on le
pense car, à en croire Henri Verdier, il n’a pas de conscience pour
véritablement raisonner comme un humain. Il y a des choses pour lesquelles
l’outil est très impressionnant. De la même manière, il reste inefficace sur
certains points. Toutefois, l’ambassadeur pour le numérique conseille de ne pas
rater les opportunités extraordinaires de l’outil qui va bouleverser le monde,
qu’on le veuille ou pas. Il cite les avancées dans les recherches en biologie
avec les médicaments, les vaccins… A sa suite, Dr Mahuna Akplogan, Ceo de
Extome et cofondateur de iSheero, explique le fonctionnement de l’outil qui
n’est pas nouveau puisque lui s’y intéresse depuis près de 20 ans. Il scinde le
fonctionnement de l’Ia en quatre composantes. Une première composante permet à
l’outil d’apprendre, de comprendre et générer du langage. Une autre dimension
est la capacité de l’intelligence artificielle à percevoir son environnement et
à reconnaitre des objets. «Quand vous allez utiliser de l’imagerie médicale,
reconnaitre des organes ou des pathologies, vous allez utiliser ces
techniques», donne-t-il en exemple. La troisième dimension est sa capacité à
planifier et à agir et la dernière est sa capacité à analyser et à décider avec
un objectif planifié. Dr Koubouratou Idjaton, scientifique et chercheur en
intelligence artificielle, viendra partager son expérience de l’outil avec les
participants. « Au-delà de toute technicité, les intelligences artificielles
qui sont développées sont aussi performantes que la qualité de données
obtenues», affirme-t-elle. D’où l’enjeu de souveraineté à vouloir contrôler
l'intelligence artificielle et la mettre à disposition pour des solutions plus
adaptées.
Une conférence virtuelle riche en connaissances que Paul Amoussou, directeur de publication du quotidien La Nation, n’a pas manqué de saluer. « J’ai pu noter certaines préoccupations allant vers une robotisation du monde. Quel sera le rôle de l’homme demain, que pensez-vous de ses activités qui disparaitront demain, la législation peut-elle continuer d’être nationale où les frontières devront s’ouvrir, la question d’éthique?», des questions posées pour mieux cerner les méandres de l’outil. En résumé, faut-il avoir peur de l’intelligence artificielle ? A cette question, le directeur de publication répond en guise d’exhortation, qu’il faut percevoir aujourd’hui les nouvelles technologies avec beaucoup d’ouverture d’esprit et de curiosité. « Le quotidien La Nation se réjouit d’avoir pris cette initiative qui a permis aujourd’hui de lever un coin de voile sur l’intelligence artificielle notamment en ces aspects géopolitiques liés au commerce, à la gouvernance, à la société », a-t-il souligné■