La Nation Bénin...
Réunis,
jeudi 21 août dernier, sous la coupole de l’Institut des artisans de Justice et
de paix (Aijp) Chant d’oiseau, les honorables Arifari Bako et Eric Houndété,
ainsi que le Rév. Père Damien Bokossa ont fait l’analyse de la contribution de
la coopération internationale au développement. Le résultat est très peu
reluisant et il faut réorienter le mécanisme.
La
coopération internationale telle que déployée ne contribue pas assez au
développement des pays africains. C’est à ce constat que sont parvenus les
panélistes de l’Institut des artisans de Justice et de paix (Aijp) Chant
d’oiseau, jeudi dernier à Cotonou.
Invités
à jeter un regard critique et éthique sur les impacts de la coopération
internationale, les honorables Arifari Bako et Eric Houndété, ainsi que le Rév.
Père Damien Bokossa ont d’abord reconnu la nécessité d’un tel mécanisme.
Arifari Bako parle même du caractère impérieux de la coopération et ajoute
qu’aucun pays ne peut s’en passer. Pour Eric Houndété, « c’est un outil de
solidarité et de promotion de la paix, au service du développement ». Les
débatteurs de l’Iajp pensent qu’on ne peut pas parler de coopération internationale
aujourd’hui en excluant l’Afrique. A en croire Eric Houndété, vice-président du
parti les Démocrates, la coopération intenationale a permis d’obtenir quelques
grands résultats. Il cite en exemple les programmes de scolarisation, la
césarienne gratuite au Bénin, qui ont pu connaître du succès grâce à la
coopération internationale.
Seulement, « la coopération au développement n’est pas désintéressée », affirme Arifari Bako, ancien ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale. Il y a des critères ou des accords qui ne figurent dans aucun document officiel. Et c’est justement contre ces non-dits et ces agissements qui défavorisent les pays d’Afrique que des voix s’élèvent actuellement, croient savoir les panélistes. Eric Houndété pointe du doigt les mouvements d’humeur dans le Sahel, et conclut que « ces revendications sont liées à la nature des relations ou coopérations internationales ». Il sera soutenu par le Rév. Père Bokossa qui trouve que le panafricanisme ambiant qui se développe actuellement est une réponse à la qualité de la coopération. Ce panafricanisme « met l’accent sur les désillusions de la démocratie, du développement et de la coopération en rapport avec la France, se déroulant dans l’Afrique occidentale française », ajoute Arifari Bako.
Pour
parvenir à tirer le meilleur profit de cet outil de développement, le Père
Bokossa propose qu’il faille « s’incruster dans une dynamique de partenariat. »
L’anthropologue et Dr en théologie pense que les pays africains doivent travailler
à déceler les priorités qui sont les leurs, pour les apporter à la table de
négociation et les imposer. « Il nous faut repenser la coopération et accélérer
l’intégration régionale; nous devons aller au-delà des accords-cadres et passer
à des actions concrètes », suggère, pour sa part, Eric Houndété.
Sur
le plan éthique, le Rév. Père Damien Bokossa soutient qu’il faut que les Etats
africains aient le courage d’aller vers la pratique d’une coopération
internationale décomplexée, en définissant par eux-mêmes leurs axes
prioritaires où doivent s’inscrire les financements internationaux ou les
accords de coopération■