La Nation Bénin...
Fleuron de la flotte de
l’Institut national marocain de recherche halieutique, le navire « Al Hassan
Al-Marrakchi », plateforme de recherche marine moderne et innovante, mouille
dans les eaux béninoises. Il y est pour
prospecter les profondeurs marines du Bénin du 15 au 22 février prochain.
Effectuer une campagne
d’évaluation des stocks halieutiques dans les eaux maritimes sous juridiction
béninoise. Telle est la mission du « Al Hassan Al-Marrakchi» qui mouille dans
les eaux béninoises actuellement. Dans ce navire marocain de recherche océanographique
ultra moderne, l’étude portant également sur l’état de l’écosystème marin dans
la Zone économique exclusive du Bénin sera conjointement menée par des
scientifiques béninois et marocains. Une
campagne qui s’inscrit dans le cadre du mémorandum d’entente signé entre les
deux pays le 30 janvier 2023 et de la Conférence ministérielle sur la
coopération halieutique entre les Etats africains riverains de l’océan
Atlantique (Comhafat).
En termes d’objectifs, la
prospection qui cible le plateau continental et une partie du talus au large du
Bénin, porte notamment sur la prospection de l’écosystème marin, l’évaluation
acoustique des petits pélagiques, le prélèvement du sédiment ou du plancton, ou
l’étude des courants marins. Au nombre des résultats escomptés, figurent les
indicateurs biologiques notamment sur la croissance ou la reproduction des
espèces cibles, leur structure démographique, leur distribution spatiale, leur
état biologique... Autrement dit, seront disponibles une base de données
complète portant sur les indicateurs océanographiques et environnementaux, les
stocks des principales ressources marines, des cartes des indices biologiques
géo-spatialisés…
En ligne de mire de cette
coopération technique active, la préservation des ressources halieutiques, la
protection de l’environnement marin, la conservation, la gestion responsable et
l’utilisation durable des ressources biologiques dans les eaux maritimes
relevant de la juridiction béninoise.
Pour une économie bleue
durable
Sous l'égide de Rachid
Rguibi, ambassadeur du Royaume du Maroc près le Bénin, et en présence
d’invités, d’officiels, de représentants du corps diplomatique, la cérémonie
officielle de lancement de ladite campagne s’est déroulée au Port autonome de
Cotonou ce jeudi 15 février. Elle a été placée sous la houlette de Mohammed
Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural
et des Eaux et Forêts du Maroc et Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture
et de la Pêche du Bénin.
Prenant la parole, à
l’entame de ladite cérémonie, Sidi Tiémoko Touré, président en exercice de la
Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les Etats
africains riverains de l’océan Atlantlique soutient que «Cette cérémonie
symbolise, non seulement la bonne marche de la coopération halieutique, mais
aussi un grand pas dans le bon fonctionnement de la Comhafat». Et pour cause,
étaye-t-il, la préservation et la gestion durable des ressources halieutiques
passent par l’évaluation à laquelle se livre actuellement le Bénin, et qui
permet d’avoir des informations fiables à cet effet. Ce qui, argumente-t-il, a
amené le Bénin à se tourner vers le Maroc qui dispose de la bonne logistique.
« Cette campagne marque
une étape décisive de la coopération fraternelle entre le Maroc et le Bénin »,
indique Mohammed Sadiki. Selon le ministre marocain en charge de la Pêche
maritime, le Maroc a une vocation maritime naturelle avec 3500 km de côte maritime
dont 500 en Méditerranée et 3000 en façade Atlantique. Aussi, soutient-il, cette action de
coopération technique et scientifique d’envergure tient à la vision globale de
fraternité définie par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à savoir : « Mon pays
partage ce qu’il a sans ostentation ». C’est dans cette dynamique que s’inscrit
du reste la mission soutenue par le navire « Al Hassan Al-Marrakchi » pour une
économie bleue intégrée et durable en Afrique.
A sa suite, dans son
allocution, marquant le lancement de la campagne de recherches maritimes sur
les côtes béninoises, Gaston Dossouhoui souligne le caractère stratégique des
ressources halieutiques, qui doivent être rationalisées. Une rationalisation nécessaire
pour les besoins d’aujourd’hui mais aussi au profit des générations futures.
D’où l’utilité des opérations de sonde auxquelles le Bénin se livre. Il se
satisfait de la concrétisation de cette coopération sud-sud qui prend ainsi
corps avec le Royaume du Maroc. Et qui permettra, à terme, de disposer de
données probantes pour une bonne gouvernance du secteur et la prise de
décisions idoines en faveur d’une économie bleue durable.