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Démolition de l’ancien chantier de l’Assemblée nationale: Le ministre José Tonato explique et justifie l’opération

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José Tonato, ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable José Tonato, ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable

Les travaux de démolition du chantier envisagé autrefois pour accueillir le siège de l’Assemblée nationale et qui a montré de grosses irrégularités, ont démarré depuis quelques jours. D’aucuns se demandent ce qui se trame, ce qu’il en sera de ce dossier devant la justice, pourquoi détruire alors que le nouveau site retenu est toujours en construction ? José Tonato, ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable explique et donne les fondements de cette opération.

Par   Anselme Pascal AGUEHOUNDE, le 04 oct. 2023 à 01h05 Durée 5 min.
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« Les travaux de démolition ont démarré simplement parce que ce site doit recevoir un nouveau projet notamment une arène culturelle. C’est dans le cadre de la mise en œuvre des différents projets inscrits au Programme d’action du gouvernement. Tout comme Parakou, Porto-Novo est l’une des villes retenues pour recevoir une arène culturelle de grande envergure. Le site est très bien adapté pour le projet : au bord de la lagune où un aménagement paysager sous forme d’un parc urbain va s’installer ; et l’arène culturelle qui est comme une salle polyvalente des arts et de la culture va se mettre en place. C’est donc en prévision du démarrage de ce projet que les travaux de démolition de l’ancien chantier de l’Assemblée nationale ont été enclenchés », explique José Tonato, ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable. Il est alors question de libérer le site pour permettre au projet d’arène culturelle de la ville de Porto-Novo de se mettre en place.  En outre, le ministre José Tonato rappelle que les travaux de démolition ont été autorisés en Conseil des ministres courant juillet dernier et la présente opération n’est que la phase d’exécution. Il rassure de la fiabilité et de la viabilité du nouveau projet sur ce même site aux conditions sensibles. « Vous savez c’est un remblai sur un périmètre relativement hydromorphe. Nous sommes en bordure de lagune. Donc ce n’est pas un sol qui a une portance relativement élevée. Un bâtiment de quatre étages, lourd en béton, n’était pas forcément la chose la mieux adaptée. C’est pourquoi nous envisageons sur ce site un parc urbain. Le terrain sera planté à 80 %. C’est un espace vert, un poumon vert pour la capitale Porto-Novo et l’arène culturelle est comme une salle de spectacle d’un seul niveau, en structure relativement légère et semi ouverte. C’est donc un bâtiment adapté à la qualité du sol », a expliqué José Tonato. Il rassure de ce que toutes les étapes d’instruction du projet sont suivies. « Il y a eu les esquisses, l’avant-projet sommaire ; et avant de faire l’avant-projet détaillé, les essais et les études géotechniques ont été régulièrement faits pour que la construction soit réalisée selon les normes… Par rapport à la construction de l’arène culturelle de Porto-Novo, nous n’avons aucune inquiétude quant à sa capacité à tenir sur ce site ».

Une procédure qui suit son cours

 

La démolition ne doit pas se lire comme un effacement de ce dossier et un abandon des charges à l’encontre des contrevenants. Le ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable évoque les conclusions de l’audit diligenté sur ce chantier qui paraissait menacé, dangereux. « Nous avons dû commettre un bureau international d’études qui a fait un audit et dont nous (le Garde des Sceaux d’alors et moi) avons présenté les résultats devant la Représentation nationale qui a ensuite autorisé le gouvernement à suspendre définitivement les travaux sur ce site… Les investissements qui ont été faits sont de l’ordre de plus de 22 milliards de nos francs. Mais le bâtiment n’est pas utilisable. Le sol n’est pas bon, la portance est mauvaise, la structure est totalement mal dimensionnée. Vous verrez vous-mêmes que les murs ne sont pas d’aplomb, les poteaux ne sont pas rectilignes, les poutres et chaînages, n’en parlons pas… Le bureau d’études a déclaré non viable, non stable, non solide cette infrastructure. La seule conclusion qui en découle, c’est la démolition des travaux », souligne le ministre José Tonato.

Depuis 2018 où l’audit a été réalisé, le gouvernement n’a pas ordonné immédiatement la démolition du chantier puisqu’il y a une procédure judiciaire qui est en cours. « Le dossier est pendant devant la Cour de répression des infractions économiques et du Terrorisme (Criet) et la plupart des fonctionnaires de l’Etat impliqués dans la gestion de ce dossier ont été écoutés ; les entreprises incriminées ont été entendues. La procédure judiciaire suit son cours mais nous avons formellement obtenu le quitus pour pouvoir démolir ce chantier et démarrer les travaux », nuance le ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable. A l’en croire, les mis en cause dans ce dossier répondront de leurs actes. « Je voudrais rassurer toute la population béninoise de la poursuite de la procédure judiciaire et de la volonté du gouvernement de situer les responsabilités des uns et des autres et de sanctionner conformément à nos textes. Cette volonté est intacte mais il faut laisser la justice faire son travail et décortiquer le dossier. Nous avons déjà vu que certains entrepreneurs, maîtres d’œuvre, architectes, urbanistes et autres fonctionnaires ont été écoutés et gardés dans les liens de la détention pendant un certain temps ! Il y a des entreprises qui ont perçu la totalité des avances de démarrage et qui n’ont jamais rien fourni comme prestation. Donc il y a encore de nos sous en circulation et ce n’est pas le rôle du gouvernement de rendre justice. La procédure suit son cours à la Criet. Et la démollition ne signifie pas coup de balai sur tout le dossier », assure le ministre José Tonato. 

Quid du nouveau siège en construction ?

 

C’est connu de tous. Il y a un nouveau chantier de l’Assemblée nationale qui est en cours. Les travaux ont démarré depuis 2021 et devraient être livrés septembre dernier. Un rendez-vous manqué du fait de certaines difficultés qui ont déjà été prises en compte au dire du ministre du Cadre de vie. « La marque de fabrique de ce gouvernement, c’est zéro éléphant blanc… Nous allons finir le chantier de l’Assemblée nationale qui est en cours. L’entreprise chinoise qui réalise les travaux avait commencé à avoir des difficultés à avancer. Nous sommes entrés en discussion avec eux et nous avons contenu leur contrat dans les limites du gros œuvre. Le gros œuvre est pratiquement à 95 % d’exécution. Pour les travaux de finition, nous avons recruté une deuxième entreprise qui est plus outillée techniquement. C’est l’entreprise qui construit le Centre des affaires maritimes et le musée de Porto-Novo, qui va faire la finition du siège de l’Assemblée nationale pour que le chantier soit livré dans les meilleurs délais », fait savoir José Tonato, ministre du Cadre de vie et des Transports, chargé du Développement durable. Le nouveau siège de l’Assemblée nationale est en construction sur le domaine de l’ex-Gendarmerie à proximité de l’actuel siège (le palais des Gouverneurs).