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Dialogue multi-acteurs pour la lutte contre le terrorisme: Appel à la solidarité pour préserver la paix

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Mutualiser les efforts pour la prévention et une lutte efficace contre  le terrorisme et l'extrémisme violent Mutualiser les efforts pour la prévention et une lutte efficace contre le terrorisme et l'extrémisme violent

Face à la montée du terrorisme et de l'extrémisme violent dans la région du Sahel, la solidarité d’action entre acteurs semble l’ultime solution pour préserver la paix et le bien-être communautaire. Des experts et personnes ressources aux profils variés participent dans ce cadre, à Cotonou, les 13 et 14 août, à un forum pour le renforcement des efforts de paix.

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 14 août 2024 à 02h11 Durée 3 min.
#Lutte contre le terrorisme

La région du Sahel fait face à des défis multiformes et complexes. La prolifération des groupes terroristes, des réseaux de trafiquants de drogues, les effets du changement climatique, des conflits intra et intercommunautaires, des changements anticonstitutionnels de gouvernement sont les maux qui minent la région, sans oublier « le terrorisme qui s’étend progressivement vers les pays côtiers comme le Bénin, la Côte d’Ivoire ou le Togo». Pour ces trois pays, d’après l’analyse de Fulgence Zeneth, chef par intérim de la Mission de l'Union africaine pour le Mali et le Sahel (Misahel), « on ne parle plus de simple menace, le phénomène est là ». Dans les pays du Sahel central, reconnaît-il, il y a des conséquences humanitaires dramatiques comme le déplacement massif des populations, la dégradation des infrastructures sociales de base, la fermeture de plusieurs écoles.

« Face à cette situation, de plus en plus, des voix s'élèvent pour montrer les limites de la solution du tout militaire », indique Fulgence Zeneth pour justifier, entre autres, l’organisation du forum-dialogue de Cotonou qui offre un espace d'échanges à certains segments clés de la société à savoir les confessions religieuses, les organisations de la société civile et les représentants des gouvernements pour explorer ensemble des réponses plus idoines, y compris des alternatives communautaires. Il convient, ajoute-t-il, de mutualiser les efforts pour la prévention et une lutte efficace contre le terrorisme et l'extrémisme violent qu’il considère comme des « fléaux qui ignorent les frontières étatiques et frappent indistinctement les symboles de l'Etat, les infrastructures et les populations innocentes». La rencontre de Cotonou se propose entre autres de partager les expériences sur les efforts de paix entrepris par les Osc et les organisations confessionnelles dans la région du Sahel, en mettant en exergue les réalisations, les leçons apprises et les défis, d’examiner ou développer des stratégies communes, de proposer des domaines dans lesquels l'Union africaine pourrait apporter un appui supplémentaire pour soutenir les efforts de paix… 

 

Investir dans les initiatives locales

Abasse Olossoumaré, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, à l’ouverture des travaux, penchera de son côté pour un engagement indéfectible à la paix, la sécurité et la prospérité des populations.  Aussi, demeure-t-il convaincu que la paix au Sahel n'est pas seulement un rêve lointain, mais une nécessité urgente. Dans cette région où la beauté des paysages contraste malheureusement avec les souffrances causées par l'instabilité, « nous savons que la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent ne peut se faire sans la volonté et la détermination de tous dans le respect des principes de justice, d'inclusion et des droits humains », relève-t-il. Il appelle, conformément à l’esprit des rencontres qui ont précédé celle de Cotonou sur le même sujet, à investir davantage dans les initiatives locales visant à instaurer la paix, à prévenir le terrorisme et l'extrémisme violent, et à soutenir des initiatives qui constituent une approche alternative non violente et complémentaire à la solution militaire.

Abasse Olossoumaré surfe aussi sur les conséquences et séquelles que laisse le phénomène. Lequel se nourrit « des idéologies et fragilités telles que les conflits inter et intra-communautaires » avec un affaiblissement de la cohésion sociale et des vagues de violences qui ont coûté la vie à des populations civiles, ainsi que dans les rangs des Forces de défense et de sécurité. « Face à cette situation qui ne cesse de se dégrader malgré les innombrables efforts consentis », il analyse ce forum comme « une opportunité pour réaffirmer l’engagement collectif à contribuer à l'amélioration des stratégies communes dans cette lutte complexe. Dans ce combat, autant les gouvernements que la société civile, les organisations internationales, et les communautés locales doivent travailler en rangs serrés, lance-t-il. Des participants au forum de Cotonou, il attend d’identifier des solutions concrètes, de partager les meilleures pratiques, et surtout, bâtir des ponts solides et indestructibles entre les peuples et les cultures■