La Nation Bénin...
Au
terme du séminaire sur la finance climat organisé par la Boad, les 18 et 19
septembre à Cotonou, les participants ont rendu publique une déclaration
affirmant leur volonté collective de placer la finance climat au cœur des
priorités de l’Uemoa. Une feuille de route sera ensuite soumise à l’approbation
du Conseil des ministres de l’Union pour lui conférer un caractère exécutoire.
Ce
séminaire de haut niveau sur la finance climat, tenu les 18 et 19 septembre à
Cotonou, représente une étape décisive pour l’avenir climatique des pays de
l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Les discussions ont
porté sur le thème : « Accélérer les investissements climatiques dans l’Uemoa :
La nouvelle nomenclature des études de faisabilité des projets climat et les
mécanismes d’abondement du Fonds d’Études Climat ».
A
l’issue des travaux, les experts ont formulé une déclaration pour formaliser
les engagements des Etats membres et de la Banque ouest-africaine de
développement (Boad) en matière de financement des études et projets
climatiques. Cette déclaration vise à adopter une nomenclature commune pour les
études de faisabilité, à harmoniser les mécanismes de financement et à définir
des stratégies pour l’abondement du Fonds d’études climat (Fec).
« Les études de faisabilité sont le point de départ de tout projet climatique réussi », a souligné Moustapha Ben Barka, vice-président chargé des financements et investissements de la Boad, à l’ouverture des travaux. Des études rigoureuses sont essentielles pour sécuriser les financements, en particulier auprès de bailleurs de fonds internationaux tels que le Fonds vert pour le climat (Fvc) et le Fonds pour l’adaptation (Fa), a-t-il poursuivi.
Moustapha Ben Barka, vice-président de la Boad et le
ministre José D. Tonato, à l'ouverture des travaux
Le
ministre du Cadre de vie, des Transports et du Développement durable du Bénin,
José D. Tonato, a salué l’engagement de la Boad, considérant cela comme « un
témoignage de notre solidarité régionale dans la lutte contre le changement
climatique». Il a ajouté que la nouvelle nomenclature devrait renforcer la
compréhension globale des risques climatiques, en offrant des perspectives
théoriques et pratiques sur la modélisation climatique, tout en améliorant la
prise en compte des défis auxquels font face les secteurs agricole, énergétique
et forestier. Selon le ministre, cela favorisera également un environnement
collaboratif pour le transfert de technologies Sud-Sud, encourageant le partage
des connaissances et l’interaction entre les experts du climat, les
spécialistes de l’agriculture, de l’énergie et des infrastructures résilientes.
La finance climat a été au cœur des discussions durant ces deux jours, avec des enjeux cruciaux pour la région Uemoa, allant de la mobilisation des fonds à l'harmonisation des outils de préparation des projets. Les résolutions prises devraient avoir des répercussions directes sur la capacité des Etats membres à répondre aux défis climatiques et à transformer les engagements en actions concrètes, espère Sandra Amichia, cheffe de mission résidente de la Boad au Bénin.
Sandra Amichia, cheffe de mission résidente de la Boad au Bénin (à gauche), recevant la déclaration des experts, au terme des travaux
La
Déclaration de Cotonou servira de feuille de route pour les années à venir, en
consolidant les engagements et en définissant les actions nécessaires pour
renforcer la résilience climatique de la région. Le document, remis par les
responsables des deux groupes de travail à la cheffe de mission, sera présenté
au Conseil des ministres de l’Union puis soumis à la Conférence des chefs
d’État pour adoption.
«
La Déclaration de Cotonou constituera un pas décisif vers une mobilisation
efficace des ressources nécessaires à la réalisation de nos ambitions
climatiques », souligne Mme Amichia. Elle exhorte les participants, de retour
dans leurs pays respectifs, à porter un plaidoyer actif auprès des ministres
pour son adoption au moment opportun.
Concernant
la nomenclature des études climat, les experts recommandent, entre autres, la
standardisation des méthodologies afin d’assurer une cohérence dans
l’évaluation des projets à travers tous les pays membres. Il est également
nécessaire d’intégrer les mesures d’adaptation et d’atténuation pour maximiser
l’impact positif sur la résilience climatique.
Le
séminaire a souligné l’importance de prendre en compte les questions liées au
climat dans les propositions de projets au sein de l’Uemoa et de mettre à la
disposition des États membres des ressources financières pour la réalisation
des études techniques.
Le
Fonds d’études climat de la Boad devra permettre de promouvoir des études
techniques de qualité liées au climat. Les Etats membres sont donc invités à
soutenir les efforts innovants de la Banque dans le financement de ces études.
Concernant
l’abondement du Fec, les experts appellent à la mobilisation et à l’engagement
des institutions de la sous-région, notamment la Boad, la Bceao et la
Commission de l’Uemoa, en affectant les ressources nécessaires.
Le
recours à un financement mixte, via des instruments innovants tels que les
obligations vertes ou les prêts à taux d’intérêt concessionnels, est envisagé
pour soutenir les activités de recherche climatique et les projets de
démonstration financés par des consortiums publics et privés dans le domaine de
l’adaptation ou de l’atténuation des effets du changement climatique. L’accent
est également mis sur le crowdfunding ou financement participatif, ainsi que
sur les financements privés internationaux pour des projets spécifiques liés au
climat et pour des campagnes de sensibilisation.
Enfin, la Déclaration de Cotonou propose l’adoption d’une stratégie de communication pour la vulgarisation du Fec auprès des parties prenantes nationales, régionales et internationales, principalement les bailleurs et investisseurs privés■