La Nation Bénin...
Experts, organismes d’appuis, partenaires, acteurs de la
chaine agricole et autorités en charge du secteur ont procédé, ce jeudi 26
octobre à Cotonou, à la restitution des résultats de l’étude de faisabilité sur
le développement de l’assurance agricole au Bénin. L’élimination des frilosités
qui plombent la fiabilité du secteur agricole et sa résilience face aux chocs,
ainsi que la structuration d’une nouvelle offre assurancielle des producteurs
étaient au cœur de cette rencontre.
La couverture des risques dans un secteur aussi aléatoire
que l’agriculture reste l’une des difficultés du secteur. Producteurs et
promoteurs agricoles peinent à avoir gain de cause devant les institutions
financières dont la réticence à appuyer le secteur, ne leur facilite pas la
tâche. Cette situation, au dire du directeur général du Fonds national de
développement agricole (Fnda), Nicolas Ahouissoussi, n’est pas de nature à
accompagner l’Etat dans sa volonté de donner une priorité au financement
agricole qui devrait booster l’économie nationale et améliorer la sécurité
alimentaire et nutritionnelle. « La question de l’absence de l’assurance
agricole est souvent dénoncée comme un handicap majeur au financement, aussi
bien par les acteurs de l’offre de crédit que par les demandeurs »,
soutient-il. La mise en place des produits d’assurance agricole adaptés serait
donc une étape majeure de la politique du financement du secteur. Un chantier
sur lequel le Fnda s’engage désormais, raison d’être de ce rapport d’étude de
faisabilité qui servira de base de discussions avec les partenaires du secteur
agricole.
Stéphanie Guha, cheffe de coopération suppléante de la
Coopération suisse au Bénin, est très préoccupée par le sort du secteur face
aux inondations, sécheresses et autres aléas qui le rendent vulnérables.
L’assurance est un outil important pour améliorer la résilience et les
financements dans le secteur, appuie-t-elle. Très expérimentée sur ce chantier,
la Suisse ne marchandera pas sa collaboration et son savoir-faire avec le
gouvernement et se positionne pour l’accompagner comme elle l’a déjà fait dans
certains pays comme la Zambie, l’Ouganda, le Kenya et autres. Les ambitions du
ministère en charge de l’Agriculture à ce propos sont clairement énoncées dans
le Programme d’action du gouvernement, rappelle le directeur de cabinet, Dossa
Aguèmon. La mise en place de mécanismes de financements et d'assurance adaptés
et accessibles aux différents types d’exploitations agricoles et catégories
d’acteurs des maillons des filières agricoles, y compris les femmes, les jeunes
et les primo-entrepreneurs, est un engagement logé en bonne place dans ce
document-référence, bréviaire des actions du chef de l’Etat et de son
gouvernement, indique-t-il.
Soutenir l’assurance agricole
Le mécanisme de financement promu par le ministère, fait
observer Dossa Aguèmon, « est une réalité à travers la mise en place du
Fnda » qui est opérationnel, grâce aux partenaires techniques et
financiers et à l’État avec une ligne d’abondement de cent milliards F Cfa pour
appuyer le financement des projets agricoles. L'utilisation de cette ressource
devrait s’opérer à travers trois facilités à savoir le refinancement des
institutions financières, la délivrance de garanties aux promoteurs agricoles
et la bonification du taux d'intérêt pour certains types de crédits obtenus par
les promoteurs. Mais ces fonds peinent à être consommés du fait d’une assurance
pour appuyer le secteur. Toute action pouvant contribuer à la mise en place de
l'assurance agricole est assez importante et mérite soutien et accompagnement,
selon ses explications.
Ceci tient particulièrement à cœur aux responsables en
charge de la conduite de la politique agricole nationale parce que le Bénin a
connu la douloureuse expérience de l’Assurance mutuelle agricole du Bénin
(Amab). Une communication a d’ailleurs été consacrée à cette structure qui n’a
pas réussi à combler les attentes. Néanmoins elle permet de tirer leçon des
échecs pour bâtir une structure avec des offres assurancielles adaptées aux
besoins et attentes du secteur agricole. Pour ce qui est de l’étude de
faisabilité objet de la rencontre, elle a été conduite par deux cabinets. Leurs
travaux visant à asseoir les bases d’un outil original de gestion des risques
agricoles au Bénin.