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Financement du secteur agricole: Les clés d'une meilleure gestion des risques

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Toute action pouvant contribuer à la mise en place de l'assurance agricole mérite soutien et accompagnement Toute action pouvant contribuer à la mise en place de l'assurance agricole mérite soutien et accompagnement

Experts, organismes d’appuis, partenaires, acteurs de la chaine agricole et autorités en charge du secteur ont procédé, ce jeudi 26 octobre à Cotonou, à la restitution des résultats de l’étude de faisabilité sur le développement de l’assurance agricole au Bénin. L’élimination des frilosités qui plombent la fiabilité du secteur agricole et sa résilience face aux chocs, ainsi que la structuration d’une nouvelle offre assurancielle des producteurs étaient au cœur de cette rencontre. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 27 oct. 2023 à 02h01 Durée 4 min.
#Financement du secteur agricole #clés d'une meilleure gestion des risques

La couverture des risques dans un secteur aussi aléatoire que l’agriculture reste l’une des difficultés du secteur. Producteurs et promoteurs agricoles peinent à avoir gain de cause devant les institutions financières dont la réticence à appuyer le secteur, ne leur facilite pas la tâche. Cette situation, au dire du directeur général du Fonds national de développement agricole (Fnda), Nicolas Ahouissoussi, n’est pas de nature à accompagner l’Etat dans sa volonté de donner une priorité au financement agricole qui devrait booster l’économie nationale et améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle. « La question de l’absence de l’assurance agricole est souvent dénoncée comme un handicap majeur au financement, aussi bien par les acteurs de l’offre de crédit que par les demandeurs », soutient-il. La mise en place des produits d’assurance agricole adaptés serait donc une étape majeure de la politique du financement du secteur. Un chantier sur lequel le Fnda s’engage désormais, raison d’être de ce rapport d’étude de faisabilité qui servira de base de discussions avec les partenaires du secteur agricole.

Stéphanie Guha, cheffe de coopération suppléante de la Coopération suisse au Bénin, est très préoccupée par le sort du secteur face aux inondations, sécheresses et autres aléas qui le rendent vulnérables. L’assurance est un outil important pour améliorer la résilience et les financements dans le secteur, appuie-t-elle. Très expérimentée sur ce chantier, la Suisse ne marchandera pas sa collaboration et son savoir-faire avec le gouvernement et se positionne pour l’accompagner comme elle l’a déjà fait dans certains pays comme la Zambie, l’Ouganda, le Kenya et autres. Les ambitions du ministère en charge de l’Agriculture à ce propos sont clairement énoncées dans le Programme d’action du gouvernement, rappelle le directeur de cabinet, Dossa Aguèmon. La mise en place de mécanismes de financements et d'assurance adaptés et accessibles aux différents types d’exploitations agricoles et catégories d’acteurs des maillons des filières agricoles, y compris les femmes, les jeunes et les primo-entrepreneurs, est un engagement logé en bonne place dans ce document-référence, bréviaire des actions du chef de l’Etat et de son gouvernement, indique-t-il. 

Soutenir l’assurance agricole

Le mécanisme de financement promu par le ministère, fait observer Dossa Aguèmon, « est une réalité à travers la mise en place du Fnda » qui est opérationnel, grâce aux partenaires techniques et financiers et à l’État avec une ligne d’abondement de cent milliards F Cfa pour appuyer le financement des projets agricoles. L'utilisation de cette ressource devrait s’opérer à travers trois facilités à savoir le refinancement des institutions financières, la délivrance de garanties aux promoteurs agricoles et la bonification du taux d'intérêt pour certains types de crédits obtenus par les promoteurs. Mais ces fonds peinent à être consommés du fait d’une assurance pour appuyer le secteur. Toute action pouvant contribuer à la mise en place de l'assurance agricole est assez importante et mérite soutien et accompagnement, selon ses explications.

Ceci tient particulièrement à cœur aux responsables en charge de la conduite de la politique agricole nationale parce que le Bénin a connu la douloureuse expérience de l’Assurance mutuelle agricole du Bénin (Amab). Une communication a d’ailleurs été consacrée à cette structure qui n’a pas réussi à combler les attentes. Néanmoins elle permet de tirer leçon des échecs pour bâtir une structure avec des offres assurancielles adaptées aux besoins et attentes du secteur agricole. Pour ce qui est de l’étude de faisabilité objet de la rencontre, elle a été conduite par deux cabinets. Leurs travaux visant à asseoir les bases d’un outil original de gestion des risques agricoles au Bénin.