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Frontière entre le Bénin et le Niger: Le transport par le fleuve désormais interdit

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Il n’est plus possible d’assurer le transport des personnes, des biens et des marchandises, par voie fluviale au niveau de la frontière entre le Bénin et le Niger à Malanville Il n’est plus possible d’assurer le transport des personnes, des biens et des marchandises, par voie fluviale au niveau de la frontière entre le Bénin et le Niger à Malanville

Depuis la matinée du mercredi 22 mai, au niveau de la frontière entre le Bénin et le Niger à Malanville, il n’est plus possible d’assurer le transport des personnes et de leurs biens, puis des marchandises, par voie fluviale. Alors que les autorités nigériennes l’ont maintenue fermée de leur côté, Cotonou vient tout simplement d’en décider ainsi. Dépêché sur les lieux, un fort contingent de la Police républicaine veille au respect de la mesure.

Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 24 mai 2024 à 00h54 Durée 3 min.
#Frontière Bénin-Niger

La crise entre le Bénin et le Niger, suite au refus des autorités de ce pays d'ouvrir leur frontière au niveau du Poste de contrôles juxtaposés à Malanville connait, depuis ce mercredi 22 mai, un nouveau rebondissement. Désormais, le transport sur le fleuve Niger ne sera plus le moyen pour assurer les échanges entre leurs populations.

En effet, face à l’intransigeance du Niger à garder fermée de son côté la frontière entre les deux pays, le Bénin a voulu une nouvelle fois donné de la voix. Il a décidé de procéder à la fermeture du contournement par voie fluviale de leur frontière, dans les deux sens.

 La loi du tout pour tout

 Pour ce faire, il a déployé le long du fleuve, dès les premières heures de la matinée de ce mercredi 22 mai, un contingent de la Police républicaine. C’est pour veiller à la mise en œuvre de la mesure d’interdiction du trafic fluvial entre les deux pays. Les conducteurs des barques et autres pirogues n’étaient plus autorisés à embarquer ou débarquer les personnes et les marchandises sur les rives du fleuve, qu’elles soient béninoises ou nigériennes. Jusqu’à nouvel ordre, les barques ne sont plus autorisées à traverser la frontière béninoise, par la voie fluviale.

Comme on pouvait s’y attendre, cette décision a pris de court bon nombre de personnes. Il s’agit surtout des voyageurs en provenance du Niger pour Cotonou, Lagos et Lomé, habitués à profiter de la distance moins longue, de l’assurance et de la sécurité qui règnent sur le corridor béninois. Les barques qu’ils ont empruntées n’ont pas pu accoster à Malanville, pour leur permettre de poursuivre le voyage à bord des bus des compagnies de transport de leur pays.

En route pour le Niger, d’autres passagers restent bloqués à Malanville. Plutôt que de retourner pour aller prendre par Lomé ou le Burkina Faso, ils sont là à se tourner les pouces, espérant que la situation évoluera dans les prochaines heures.

Informés de la nouvelle, alors que l’un de leurs bus venait d’arriver à Parakou, les responsables de l’une de ces compagnies de transport ont dû convaincre les passagers de ne pas prendre le risque de continuer le voyage jusqu’à Malanville. Moussa Zouder, l’un des passagers, ne savait plus à quel saint se vouer. En route pour Gaya, de l’autre côté de la frontière de Malanville, il craint qu’on l’oblige à engager des frais supplémentaires, s’il faut aller prendre par Lomé ou le Burkina Faso.

En effet, pendant longtemps, le Bénin avait, dans son souci de continuer à entretenir des relations de bon voisinage et de paix avec le Niger, toléré ce type de transport qui permettait à leurs populations de continuer à échanger et faire leurs trafics. Ceci, bien que Niamey ait préféré ne pas rouvrir sa frontière, malgré la levée des barrières du côté béninois. Décidé à aller jusqu’au bout, le Bénin rappelle que sa seule voie officielle de transport pour communiquer avec le Niger reste désormais celle terrestre, via le pont qui les relie à Malanville.

Avant cette nouvelle mesure, arrivés au niveau de la frontière béninoise, les personnes et les biens étaient soumis aux différents contrôles de la police et de la douane. Ceux en route pour le Niger pouvaient ensuite descendre vers les embarcadères ou débarcadères le long du fleuve à Malanville et reprendre leur voyage, une fois l’autre rive atteinte. Quant à ceux venus du Niger, après avoir rempli les formalités au niveau de la frontière béninoise, ils montaient à bord des bus de leur pays en stationnement pour continuer.

 Une alternative trouvée

 Du côté des points d’embarquement qui, à la faveur de la situation, se sont multipliés, il n’y avait pas d’activités. On en dénombre plus de cinq dont l’embarcadère de Tounga.

C’est vrai que depuis lundi 6 mai dernier, le gouvernement avait suspendu la sortie des produits alimentaires du Bénin. Face à leur cherté en terre béninoise, il avait décidé de mettre fin à l’exportation des céréales notamment le maïs, en appelant les forces de sécurité et de défense à veiller au respect de la mesure. A cet effet, ces dernières ont multiplié les opérations d’arraisonnement des produits au niveau de cette frontière où le transport fluvial donnait libre cours à tous les trafics. A Malanville, les portes de sortie avaient été fermées au maïs et autres céréales, sur le fleuve.

Par ailleurs, la fermeture de cette frontière du côté du Niger empêchant certaines marchandises à destination des populations du Nigeria notamment des régions de Kano, Kwara, Kaduna, via le port de Cotonou, de leur parvenir comme par le passé, le Bénin a également pris une autre décision. Désormais, c’est par la frontière de Ségbana, au Bénin, qu’elles leur seront acheminées.

Selon les informations recueillies, l’objectif est de renforcer l’interaction sociale et économique qui existe entre le géant de l’Est et le Bénin. C’est dans ce cadre qu’une séance d’échanges a eu lieu, mardi 21 mai dernier au poste frontalier de Ségbana, entre des délégations des deux pays. La rencontre a porté sur la relance des activités relevant des secteurs du commerce et du transport, puis l’amélioration des échanges.

Toujours, selon les mêmes informations, la délégation béninoise était composée du ministre de l’Economie, des Finances et de la Coopération, Romuald Wadagni, du ministre des Affaires étrangères, Olushegun Adjadi-Bakary, puis de la directrice générale de la Douane, Adidjatou Hassan. C’est depuis la fermeture des frontières suite au coup d’Etat survenu le 26 juillet 2023 à Niamey, que le trafic de ce côté, entre le Bénin et le Nigeria, a également été bloqué. Ainsi, une alternative vient d’être trouvée par les deux pays, pour contourner cette situation qui perdure. C’est à travers un corridor passant par Sègbana, reliant le Bénin à l’Etat de Kebbi, au Nigeria.