La Nation Bénin...
Selon l'Organisation internationale du Travail (Oit), au
moins 61 % des emplois ont été perdus dans la bande de Gaza depuis le début des
combats entre Israël et le Hamas. Avant le conflit, la situation était déjà
critique en raison d'un blocus en place depuis 17 ans, entrainant des taux
élevés et persistants de pauvreté, de chômage et de vulnérabilité. La
Cisjordanie est également affectée avec une perte d’environ 24 % d'emplois. A
l’heure actuelle, le manque de revenus quotidiens pour les Territoires palestiniens
occupés est estimé à 16 millions de dollars. Une réunion, organisée par l’Oit,
se tiendra le 9 novembre pour lever 20 millions de dollars afin de financer un
programme d’aide .
L’Organisation Inter-nationale du Travail (Oit) qui tient
actuellement sa 349e Session du Conseil d’administration à Genève (Suisse), a
publié son premier bulletin sur « l’Impact du conflit Israël-Hamas sur le
marché du travail et sur les moyens de subsistance dans le territoire
palestinien occupé ». L'Oit et le Bureau central palestinien des
statistiques (Pcbs) ont mis en place un Observatoire du marché du travail pour
suivre l'évolution des indicateurs du marché du travail palestinien au fur et à
mesure de l'évolution de la situation et publier d'autres bulletins sur une
base mensuelle.
Selon une enquête sur la population active réalisée par
l’Oit au deuxième trimestre de 2023, le taux de chômage à Gaza atteignait 46,4
% (66,2 % pour les femmes et 40,5 % pour les hommes). D’après le Bulletin
publié le 6 novembre, le nombre total d'emplois perdus dans les deux zones
(Gaza et Cisjordanie) qui constituent les Territoires palestiniens occupés est
estimé à 390 000, ce qui se traduit par des pertes de revenus journaliers du
travail de 16 millions de dollars. Au moins 182 000 emplois (61 %), ont été
perdus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le
Hamas. En Cisjordanie, on estime la perte à 208 000 emplois (24 %) durant la
même période (7 au 31 octobre 2023).
La publication indique que le conflit a non seulement de
graves répercussions sur le marché du travail, les perspectives d'emploi mais
aussi sur les moyens de subsistance dans l'ensemble des Territoires
palestiniens occupés. La directrice régionale de l'Oit pour les Etats arabes,
Ruba Jaradat, a déclaré que « les hostilités en cours ne représentent pas
seulement une énorme crise humanitaire en termes de pertes de vies humaines et
de besoins humains fondamentaux, elles représentent aussi une crise sociale et
économique qui a causé d'énormes dommages aux emplois et aux entreprises, avec
des répercussions qui se feront sentir pendant de nombreuses années à
venir ».
Accès humanitaire réclamé
Le Conseil d'administration de l’Oit a lancé un appel,
conformément au droit international humanitaire, à un accès humanitaire rapide
et sûr pour permettre l'acheminement d'aide humanitaire aux civils dans
l'ensemble de la bande de Gaza. Ruba Jaradat a précisé qu’à long terme, l’Oit
aiderait les travailleurs « à récupérer des emplois en les associant à des
initiatives de protection sociale, dans toute la mesure de notre mandat ».
Le bulletin souligne que des quartiers entiers de Gaza ont été détruits, les infrastructures
ont été gravement endommagées, les entreprises ont fermé, des déplacements
internes à grande échelle ont eu lieu et le manque d'eau, de nourriture et de
carburant paralyse l'activité économique.
L'Oit a préparé un programme de réponse en trois phases
pour faire face à l'impact de la crise sur le marché du travail et les moyens
de subsistance des Palestiniens. La première phase, qui est déjà en cours, se
concentre sur les travaux de secours. Elle consiste à fournir une assistance
immédiate aux travailleurs palestiniens, notamment par le biais de programmes
d'aide d'urgence aux moyens de subsistance. Cela concerne essentiellement des
habitants de Gaza, dont l’emploi en Israël a été perdu et qui se trouvent
bloqués en Cisjordanie. La deuxième étape - ou phase d'examen - comprend la
collecte de données et l'analyse d'impact afin d'aider à planifier, prioriser
et affiner les interventions. Enfin, la dernière phase se concentrera sur la
création d'emplois.