La Nation Bénin...
Un
atelier de formation sur la gestion des marchandises dangereuses en Afrique
s’est ouvert, ce lundi 22 juillet à Cotonou. Organisé par l’Académie régionale
des sciences et techniques de la mer (Arstm) à travers l’Institut de sécurité
maritime interrégional (Ismi), il vise à aguerrir les acteurs portuaires clés
dans la manipulation et la gestion des marchandises dangereuses.
Ils
sont venus de plusieurs pays de la région dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le
Togo, l’Angola, la Guinée, la Gambie, le Ghana, le Bénin pour suivre l’atelier
de renforcement de capacités qui vise à aguerrir les acteurs portuaires clés
dans la manipulation et la gestion des marchandises dangereuses. Il s’agit
concrètement de renforcer les capacités en matière d’audit, de contrôle et de
supervision des administrations maritimes. Le colonel Aké Lazare Abé, directeur
de l’Institut de sécurité maritime interrégional, fait savoir à l’occasion du
lancement de cette formation que la moitié des cargaisons transportées dans le
trafic maritime international est constituée de marchandises dangereuses. Ce
qui représente d’énormes risques d'incendie et d'explosion pour la sécurité
portuaire. A titre d’exemple, il cite le cas du Liban avec une explosion qui a
pratiquement dévasté tout le port et a même atteint la zone urbaine
environnante. Il évoque également deux cas qui se sont produits à Lomé au Togo,
l’un à la fin de l’année 2023 avec des dommages collatéraux importants sur
l’environnement et des pertes en vie humaine. Et le second qui s’est produit
tout récemment avec un navire qui a explosé, causant d’énormes dégâts matériels
et humains. « La question de la sécurité portuaire relativement avec les
marchandises dangereuses devient préoccupante. D’où nous avons décidé de
renforcer les capacités des principaux acteurs qui interviennent dans la chaine
de gestion des marchandises dangereuses », indique le colonel Aké Lazare Abé.
Cet atelier de Cotonou regroupe l’autorité portuaire, la communauté portuaire
constituée des entreprises de manutention qui manipulent les marchandises et
l’administration maritime qui doit jouer le rôle d’auditeur, de contrôleur de
la réglementation liée à ces marchandises dangereuses. «La formation du Bénin
va aider les administrations à maitriser les questions de la réglementation
internationale et technique liée aux matières dangereuses, qui permettra de
prévenir tout dérapage », précise-t-il. Plusieurs thématiques sont prévues à
cet effet pour permettre aux participants de mieux assimiler les connaissances
à compléter aux prérequis reçus lors d’une formation précédente du niveau
basique qui s’est tenue à Abidjan en Côte d’Ivoire en mai 2024. Aussi, chaque
administration aura à présenter la façon dont la gestion des matières
dangereuses se mène dans son pays afin que les expériences soient partagées.
Il y aura également une visite au Port
autonome de Cotonou et à Bénin Terminal pour voir la manière dont le Bénin
traite ses matières dangereuses de sorte à relier la pratique à la théorie. Le
colonel Idrissou Imorou, directeur de la Législation et de la Coopération de la
Douane béninoise, trouve que cette formation est importante et vient résoudre
un problème majeur qui mine les ports en Afrique. « Nos ports ne sont pas
exempts des risques liés aux dommages que peuvent créer les marchandises
dangereuses. Et quand vous savez que le Bénin abrite l’un des ports les plus
importants de la côte ouest-africaine, cette formation se présente comme une
grande opportunité pour le Bénin », se réjouit-il. A l’en croire, elle
permettra de sensibiliser le personnel et les cadres aux risques liés à la
manipulation et au transport des marchandises dangereuses pour la prévention
d’éventuels drames. Une législation type sera mise à la disposition des
auditeurs à la fin de la formation pour leur permettre d’aller directement à
l’implémentation une fois dans leurs pays respectifs.