La Nation Bénin...
Le
phénomène du harcèlement sexuel, les chantages et les exactions à caractère
sexuel décriés, ces derniers jours, à la zone industrielle de Glo Djigbé (Gdiz)
interpellent l’Institut national de la femme (Inf). A la faveur d’une
déclaration de presse rendue publique, ce vendredi 10 mai, par sa présidente,
Huguette Bokpè Gnacadja, l’Inf met en garde les auteurs et rassure les victimes
de son accompagnement sans faille.
Les
auteurs et complices du harcèlement sexuel doivent désormais se ressaisir.
Autrement, l’Institut national de la Femme (Inf) se mettra à leurs trousses.
Plus que des gendarmes, Huguette Bokpè Gnacadja et son équipe sont prêtes à
tous les combats pour faire punir toutes les personnes qui se rendront
coupables de tels actes. Les cas dénoncés dernièrement à la Gdiz sont pour
l’institut plus qu’un motif d’engagement contre le harcèlement en milieu
professionnel.
«
Suite à la révélation via les réseaux sociaux de dénonciations faites par des
victimes du sexe féminin en quête d’emploi à la Gdiz, la police et le parquet,
auxquels l’Institut national de la Femme s’est joint, sont mobilisés pour que
les responsabilités pénales soient établies et les auteurs soumis à la rigueur
de la loi », promet Huguette Bokpè Gnacadja.
Pour
elle, les sanctions seront à la hauteur des fautes commises sur chaque victime.
L’Inf dispose des moyens conséquents pour agir. « Le chef de l’Etat et son
gouvernement ont doté l’Inf des moyens et pouvoirs lui permettant d’accompagner
les victimes et d’agir seul au besoin, devant les juridictions compétentes,
pour que chaque harceleur ou violeur reçoive la condamnation qu’il mérite ».
Les
mesures à l’encontre des fautifs seront appliquées sans complaisance. « Nous
réaffirmons que le harcèlement sexuel notamment sous toutes ses formes, dans
toutes les sphères et en milieu de travail, est inacceptable. Notre
détermination est sans faille, et nous ferons appliquer la loi, quels que
soient le titre, la position, le rang social, le carnet d’adresses, la couleur
de peau des auteurs, pour que la parole libérée la demeure ».
Elle
encourage les femmes à la dénonciation. « Vous n’êtes plus obligées de vous taire,
vous n’êtes plus obligées de subir, nous sommes à vos côtés, pour vous
secourir, vous défendre, pour que justice vous soit rendue et pour vous rendre
votre dignité », rassure-t-elle.
C’est
d’ailleurs la mission dévolue à l’Inf : garantir l’accès au marché du travail
et le maintien dans le travail aux femmes, avec des perspectives d’évolution,
de promotion gagnée au prix de leurs compétences dans un environnement sûr et
respectueux de leur intégrité corporelle et de leur bonne santé mentale.
«
Nous n'allons pas continuer de voir s'effondrer des rêves légitimes de femmes
et de jeunes filles, se fermer les horizons de carrière promise à un futur
brillant, à cause du bon vouloir de certaines personnes du sexe masculin qui
veulent assouvir des instincts grégaires, et estiment qu’elles tiennent dans
leurs mains la dignité, l’avenir, le destin de leurs proies », indique la
présidente de l'Inf, d’un ton ferme.
Le
ton reste inchangé sur les questions de condamnation. «L’étau des poursuites en
condamnation de l’Institut national de la femme va se resserrer, et c’est le
lieu pour moi d’inviter les responsables d’entreprises, de sociétés, de
structures publiques comme privées, à collaborer avec nous pour une tolérance
zéro au harcèlement sexuel et à tous autres abus sexuels dans les sphères
professionnelles dont ils ont la direction ».
La
présidente de l’Inf a saisi l’occasion pour rappeler les sanctions et
dispositions de la loi en cas d’abus. « Au regard du droit du travail, la
nouvelle loi qui en modifie certaines dispositions stipule (article 27 alinéa 6
nouveau) : « est réputé licenciement la
démission ou l’accord des parties ayant pour cause un harcèlement sexuel ou un
viol ». Donc si une employée démissionne ou conclut un accord pour une rupture
du contrat de travail et que la vraie cause est un harcèlement sexuel ou un
viol, la loi considère qu’elle a été licenciée et l’employeur sera condamné à
ce titre.
La
loi punit d’une peine d’emprisonnement d’un an à deux ans et d’une amende de
cinq cent mille à un million, les cas de harcèlement établis. En cas de
harcèlement suivi de viol, la peine encourue est une réclusion criminelle de 10
à 20 ans et un à cinq millions de francs d’amende lorsque la victime est en
situation de demande d’un emploi et d’un service public, ou dans un lien de
subordination professionnelle (article 553 nouveau alinéa 4).