La Nation Bénin...
Depuis bientôt huit ans, le gouvernement béninois, dans la résolution de nombreux crises et problèmes sociopolitiques, économiques… bénéficient de l’appui du Haut commissariat à la gouvernance concertée (HCGC). Une institution voulue par le pouvoir en place et qui, à la différence des autres, travaille en toute discrétion. Hier, mardi 16 juin, pour une fois, le HCGC s’est ouvert pour converser avec les médias, non pas pour faire un quelconque point mais plutôt pour inaugurer l’ère d’une autre visibilité de l’institution.
Depuis qu’il a vu le jour en décembre 2007 (il a démarré ses activités en juin 2008), le Haut commissariat à la gouvernance concertée (HCGC) s’est penché sur des préoccupations relatives à tous les aspects de la vie politique, économique et sociale du Bénin. Il a travaillé en huit ans, sans tapage, ni sur ce qu’il entreprend, encore moins les fruits qui en sont issus. «Il a opté pour la discrétion», a dit signifié, aux hommes des médias à l’occasion d’un déjeuner de presse, son premier responsable, le Haut commissaire à la gouvernance concertée, Moïse Mensah et le secrétaire exécutif de l’institution, Benjamin Dako.
Il est né en effet, de la volonté du président Boni Yayi qui, un peu plus d’un an après sa prise de fonction, a senti le besoin de faire accompagner ses actions par une instance qui se charge de la gouvernance, mais surtout dans un esprit de concertation. Ces deux mots, a expliqué Moïse Mensah, revêtent un sens particulier et justifient par ailleurs la mission assignée à son organe. Celle d’aider «à mettre en œuvre certaines initiatives en s’assurant qu’il y a une mobilisation des éléments constitutifs des forces vives de la nation à travers un dialogue qui permettent de régler leurs préoccupations tant au niveau national que local».
La mission du HCGC prend aussi en compte la recherche de propositions de solution pour une bonne gouvernance et des solutions aux problèmes qui se posent à la nation, dira-t-il par ailleurs. Pour répondre de cette mission, l’institution s’emploie selon Moïse Mensah, à accorder une grande attentionà toutes les couches sociales, surtout au niveau local. C’est ainsi par exemple qu’elle déploie des experts dans les localités, pour y séjourner et écouter les populations. Et contrairement à ce qu’on peut penser, ces populations, quoique pauvres, ont une vision futuriste et ne considèrent pas cette pauvreté comme une fatalité.
Une structure transversale à vocation multidisciplinaire
Au-delà de l’écoute, c’est au niveau de la concertation et donc du dialogue et des échanges que le HCGC a surtout fait parler de lui. Il a ainsi par exemple initié une série d’activités, de concertations et de rencontres. Ceci en raison du caractère transversal de sa mission, au plan politique, administratif, économique, social, du point de vue de l’enracinement de la démocratie… C’est ainsi qu’en 2008, par exemple, sur instruction du chef de l’Etat, il a organisé le forum sur les réalités de la pauvreté face aux défis des OMD et a surtout travaillé à l’avènement du « Programme spécial retour au village ». Mais l’une de ses plus grandes réalisations restera sans doute l’organisation d’une Table ronde entre les secteurs privé et public.
Des explications données hier par le secrétaire exécutif de l’institution, Benjamin Dako, il ressort que «les problèmes des entreprises sont entre autres liés au manque de dialogue pour que les cadres de l’administration publique puissent échanger avec les acteurs du monde privé». Mieux, la fiscalité est jugée «injuste», puisque 30% des entreprises payent plus de 70% des impôts. Bien d’autres problèmes subsistent encore et ce forum aura permis selon lui de poser les bases du dialogue pour solutionner de manière consensuelle, les goulots d’étranglement.
Des goulots d’étranglement, il y en avait aussi au niveau de l’Association nationale des communes du Bénin (ANCB) qui, on s’en souvient, avait engendré à sa tête un monstre à deux têtes. Après treize mois de crise, alors toute vive, et que toutes les tentatives de conciliation avaient échoué, c’est encore le HCGC qui a joué les bons offices pour pacifier les deux camps et obtenir la mise sur pied d’un bureau consensuel. La coalition pour la paix est aussi une initiative du HCGC qui a été très appréciée.
Les acteurs sociaux ont eu également droit aux prestations de l’institution et sous peu, il en sera de même avec l’organisation des concertations sectorielles au niveau de la justice, des finances, de l’éducation, de la sécurité, du secteur privé. Ces actions ne sont pas exhaustives et selon qu’il s’agisse de saisine ou d’auto-saisine, Moïse Mensah et ses collaborateurs ont, avec l’appui de leurs partenaires, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), agi à tous les niveaux de la vie du Bénin. D’ailleurs, a révélé le Haut commissaire lui-même, l’audit organisationnel et structurel de l’institution a souligné les prouesses du HCGC, son importance et son utilité, et il revient aux futurs dirigeants du pays de décider de son sort.