La Nation Bénin...

Intégration régionale: Les travaux du barrage hydroélectrique d’Adjarala lancés

Actualités
Par   LANATION, le 28 déc. 2015 à 07h41

Le président de la République, Boni Yayi et son homologue togolais, Faure Gnassingbé ont procédé, samedi 26 décembre dernier sur les bords du Mono, à la pose de première pierre de la construction du barrage hydroélectrique d’Adjarala. Cet ouvrage devra induire une puissance installée de 147 Mw au profit du Bénin et du Togo.

Ce qui était longtemps considéré comme un vœu pieux, se mue en un investissement énergétique structurant pour le Bénin et le Togo. Le projet du barrage hydroélectrique d’Adjarala prend désormais corps avec la pose de la première pierre de cet ouvrage prévu pour être érigé à 97 km en aval de Nangbéto sur le fleuve Mono. Pour le jeune maire d’Aplahoué, Casimir Sossou, c’est un long rêve des populations riveraines qui se concrétise, voire celui des peuples béninois et togolais ayant longtemps souffert de la forte dépendance énergétique.
Djibril Salifou, directeur général de la Communauté électrique du Bénin (CEB) indique que le début de ce méga projet de sécurisation de la fourniture électrique marque en réalité la fin de 30 années de disette de gouvernements successifs qui n’ont pas ménagé leurs énergies dans la recherche de partenaires pour son financement. Le projet, souligne-t-il, consistera à la construction d’une centrale hydroélectrique d’une puissance installée de 147 Mw ainsi que l’aménagement de domaines hydroagricole et piscicole à Adjarala, dans la commune d’Aplahoué. La production attendue est de l’ordre de 461 Gwh. Aux fins de dynamiser les activités agricoles dans les basses vallées du Mono, il est prévu la mise en place d’un système d’irrigation sur environ 40 000 hectares ainsi que la promotion des activités de pêche. Le projet recèle ainsi des retombées certaines pour les populations riveraines, grâce notamment à l’aménagement de 9 km de routes d’Adjarala à Aplahoué, et de Tohoun à Notsé, la construction d’une cité dans la localité d’Aplahoué pour abriter les agents de la centrale. Un plan de gestion environnemental et social ainsi qu’un plan de réinstallation des populations affectées, ont été élaborés. Le coût total de l’ouvrage est estimé à 266 milliards de francs CFA financés par Exim Bank de Chine. Les aspects environnementaux et compensatoires sont évalués à 46 milliards de francs CFA. L’ouvrage sera réalisé par la compagnie chinoise Sino-hydro qui détient à son actif, la construction et l’exploitation de plus de 85% des barrages hydroélectriques en Afrique. Les travaux devront durer 50 mois.
Le ministre togolais de l’Energie, Dédériwè Ably-Bidamon a salué la dynamisation de l’axe de coopération Chine-Afrique dont le lancement des travaux du barrage d’hydroélectrique en est une parfaite illustration. Il estime que cet ouvrage ouvre de nouvelles perspectives pour les deux pays d’autant qu’il vient non seulement renforcer l’autonomie énergétique, mais offre une possibilité d’accès à moindre coût à l’énergie, dans un contexte d’intérêt pour des questions liées aux changements climatiques. Le ministre togolais informe qu’un autre volet concerne la réhabilitation du barrage de Nangbéto.
«Cette cérémonie marque le coup d’envoi d’une véritable révolution sur le triple plan environnemental, agricole et énergétique pour nos deux pays», déclare Spéro Mensah, ministre béninois en charge de l’Energie. A travers cette initiative, indique-t-il, les chefs d’Etat du Bénin et du Togo viennent transformer un projet souvent qualifié d’utopique en une réalisation qui aura des impacts profonds sur le portrait énergétique des deux pays.
Le lancement des travaux de construction du barrage hydroélectrique d’Adjarala vient concrétiser l’un des plus vieux projets intégrateurs entre le Bénin et le Togo. Sa réalisation va induire sans doute une autonomie énergétique pour le Bénin et le Togo qui continuent d’importer plus de 85% de leur consommation en énergie électrique du Ghana et du Nigeria¦