La Nation Bénin...
A compter du 1er octobre prochain, les véhicules automobiles à vitres opaques ne pourront plus circuler au Bénin. Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique est ferme sur cette décision qui repose sur une base règlementaire vieille d’une décennie environ.
L’annonce de la répression des véhicules à vitres opaques dans la circulation est source de polémiques. Mille et une interprétations sont faites de cette décision qui, selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, reste conforme aux dispositions du décret n°2017-546 du 22 novembre 2017 portant réglementation de circulation des véhicules vitres teintées ou vitres opaques en République du Bénin. Elle sera donc appliquée avec rigueur dès le 1er octobre 2025.
En effet, selon l’article 2 du décret, « Les vitres teintées des véhicules automobiles sont les vitres légèrement colorées, qui permettent de voir l'intérieur du véhicule avec un facteur de transmission régulière de la lumière d'au moins 70 % ». Quant aux vitres opaques, l’article 3 précise que ce sont sont les vitres très sombres ayant un facteur de transmission de la lumière inférieur à 70 % et qui en raison de leur très faible degré de transparence ne permettent pas de l'extérieur de voir à l'oeil nu l'intérieur du véhicule. ll en est de même lorsque les vitres sont remplacées ou calfeutrées par des matériaux non transparents.
Selon cet acte règlementaire, les dispositions s’appliquent à tous les véhicules automobiles disposant de vitres teintées ou de vitres opaques, soit qu'ils en sont munis à la fabrication par le constructeur, soit qu'ils ont été modifiés postérieurement par l'usage de matériaux permettant de les classer dans l’une ou l'autre catégorie. « ll est interdit de circuler sur le territoire de la République du Bénin avec un véhicule ayant les vitres du pare-brise opaques, ou ayant l'une ou les deux vitres latérales de l'avant, opaques. Toute opération destinée à réduire les degrés de transparence des vitres visées ci-dessus est interdite », souligne le décret qui informe que les véhicules automobiles susceptibles d’avoir les vitres opaques sont les ambulances, les véhicules de transport de fonds, les véhicules de transport de détenus ou prévenus spéciaux, les véhicules à l'usage du président de la République et des Hautes personnalités d'Etat, les véhicules spéciaux de la sécurité d'Etat, les véhicules aménagés pour être blindés au profit des particuliers sous réserve d'autorisation, les véhicules de secours des sapeurs-pompiers et les véhicules d'intervention des forces de sécurité.
Incompris
Depuis plusieurs jours, le débat autour de l’utilisation des vitres teintées dans les véhicules refait surface, alimenté par des interprétations souvent erronées de la réglementation en vigueur. Certains usagers se plaignent de mesures jugées « excessives », tandis que d’autres estiment que la sécurité publique doit primer sur les considérations esthétiques ou de confort personnel.
Selon des sources proches de l’Agence nationale de transport terrestre(Anatt), « Il ne s’agit pas de brimer les citoyens, ni de restreindre leur liberté de personnaliser leurs véhicules. La seule priorité est de garantir leur sécurité et celle de tous les usagers de la route ».
L’une des confusions les plus fréquentes concerne la différence entre les vitres teintées, autorisées sous certaines conditions, et les vitres opaques, qui sont strictement interdites dans les véhicules ordinaires.
Ces sources expliquent que les vitres teintées autorisées sont celles qui laissent passer une quantité suffisante de lumière et permettent d’identifier les personnes à l’intérieur du véhicule. Elles jouent un rôle utile, notamment contre les rayons solaires, en réduisant la chaleur à l’intérieur de l’habitacle et en apportant un certain confort aux passagers.
En revanche, les vitres opaques, souvent installées après l’obtention d’une autorisation initiale, empêchent toute visibilité à travers la vitre. Elles posent un problème majeur en matière de sécurité routière et de lutte contre la criminalité, car elles rendent impossible l’identification des passagers lors des contrôles de routine ou en cas d’incident.
Ce phénomène est particulièrement préoccupant, car il empêche les forces de l’ordre de voir à l’intérieur des véhicules lors des contrôles, ce qui complique la détection de comportements suspects ou dangereux. Dans certains cas, ces vitres opaques ont été utilisées pour camoufler des activités illicites, notamment le transport d’objets prohibés ou de personnes recherchées.
L’Anatt rappelle que ces pratiques sont passibles de sanctions, et que les autorisations peuvent être retirées si les conditions d’usage ne sont pas respectées.
Coopérer avec les autorités pour la mise en œuvre de cette décision afin de favoriser la sécurité de tous