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Journée de l'enfant africain: Pour plus d'actions en faveur des enfants

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les perspectives pour les enfants nés en Afrique restent très limitées par rapport au reste du monde les perspectives pour les enfants nés en Afrique restent très limitées par rapport au reste du monde

En prélude à la Journée de l’enfant africain (Jea), l’Unicef, à travers un communiqué en date du 13 juin 2024, a publié de nouvelles analyses sur le financement de l'éducation. Il en ressort que la plupart des pays africains ne respectent pas leur engagement d'allouer 20 % de leur budget national à l'éducation, comme le recommande le cadre d'action pour les Objectifs de développement durable pour l'éducation. 

Par   Lhys DEGLA, le 14 juin 2024 à 07h17 Durée 3 min.
#Journée de l'enfant africain

En Afrique, quatre enfants sur cinq, âgés de 10 ans, sont incapables de lire et de comprendre une histoire simple. Dans son communiqué, l’Unicef renseigne que malgré les progrès considérables réalisés par les gouvernements africains pour augmenter le taux de scolarisation dans le primaire et le premier cycle du secondaire au cours de la dernière décennie, les écoles sont sous-financées, les classes sont surchargées et les enseignants sont en nombre insuffisant – beaucoup d'entre eux n'ayant pas la formation et les compétences adéquates.

Alors que l'Union africaine célèbre l'année 2024 comme l'Année de l'éducation, il est prouvé qu’environ 183 milliards de dollars américains sont nécessaires chaque année pour l'éducation des enfants dans les pays africains afin d'atteindre les objectifs de développement durable en matière d'éducation, alors que les ressources disponibles s'élèvent à 106 milliards de dollars, ce qui laisse un déficit de financement de plus de 40 %. De plus, les gouvernements africains consacrent environ 2 % de leur budget d'éducation à l'enseignement préscolaire, tandis que 20 % sont consacrés à l'enseignement supérieur en moyenne. 13 des 40 gouvernements ayant les données disponibles n'ont investi aucune ressource dans l'enseignement préscolaire, tandis que l'enseignement supérieur continue d'être sur-priorisé. En 2022, les dépenses d'éducation sont en moyenne inférieures aux niveaux d'avant la pandémie de Covid-19 et égales aux niveaux d'il y a dix ans. Le Covid-19 a entraîné une baisse significative des dépenses d'éducation sur l'ensemble du continent, les dépenses d'éducation réelles par habitant en 2022 étant égales aux niveaux observés en 2012/13.

« Pour éviter une catastrophe en matière de développement en Afrique, nous devons de toute urgence assister à une révolution continentale où les engagements se traduisent par des actions concrètes afin que les enfants puissent acquérir les compétences de base indispensables pour passer à des formes d'éducation plus poussées et réaliser tout leur potentiel », déclare Etleva Kadilli, Directrice régionale de l'Unicef pour l'Afrique de l'Est et Australe. C’est certainement ce qui justifie la thématique de la Journée de l'enfant africain prévue pour ce dimanche 16 juin : « L'éducation pour tous les enfants en Afrique : l’heure est venue ». L’on estime que le continent comptera 1 milliard d'enfants d'ici 2050. Sans une attention urgente, l'énorme manque de financement pour l'éducation sera catastrophique pour une génération d'étudiants et pour la croissance économique et la stabilité futures de la région.

L’Unicef indique que l'une des solutions les plus efficaces et les plus rentables consiste à accroître les investissements publics dans la petite enfance, car les études confirment que les investissements dans le préscolaire sont parmi les plus percutants que les gouvernements puissent soutenir. Les enfants âgés de 3 à 6 ans peuvent sembler n'être qu'au début de leur vie, mais à ce moment-là, plus de 85 % du développement de leur cerveau est déjà presque en place. D'où l'importance d'investir tôt pour leur donner une chance de prendre le meilleur départ dans la vie. Aussi, « Il est important que les dirigeants, les décideurs et les communautés elles-mêmes se concentrent sur la construction de systèmes éducatifs résilients et inclusifs à tous les niveaux qui peuvent soutenir efficacement la continuité de l'apprentissage, même dans les situations d'urgence et en particulier pour les apprenants les plus vulnérables », note Adele Khodr, Directrice régionale de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

 Renouveler les engagements

 Ce vendredi 14 juin, la Commission de l'Union africaine commémore de la Journée de l'enfant africain 2024. Au cours de cet événement, l'Unicef lancera un appel aux États membres de l'Union africaine pour qu'ils accordent la priorité à l'apprentissage préscolaire, fondamental pour chaque enfant et qu'ils mettent rapidement en œuvre les actions clés suivantes : S'engager à nouveau à faire de l'éducation une priorité budgétaire et atteindre le seuil recommandé de 20 % de dépenses annuelles pour l'éducation d'ici 2025 ; accroître l'attention budgétaire accordée à l'apprentissage précoce et s'engager à allouer au moins 10 % des budgets de l'éducation à l'enseignement préscolaire ; tirer parti des ressources internationales publiques et privées, y compris les prêts à des conditions préférentielles et les subventions des institutions financières internationales, les mécanismes de financement novateurs et les partenariats public-privé ; renforcer la transparence et la responsabilité dans la planification, la budgétisation et la gestion du système éducatif; améliorer l'efficacité des dotations budgétaires, notamment en remédiant aux inefficacités tout au long de la chaîne de dépenses dans le domaine de l'éducation; investir davantage dans les enseignants/tes et élaborer des plans clairs pour financer leur recrutement, rétention et développement professionnel et enfin améliorer l'équité des dépenses d'éducation et de la prestation de services et veiller à ce qu'aucun enfant ne soit laissé pour compte dans l'accès à un apprentissage de qualité■