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L'Editorial de Paul AMOUSSOU: Impuissance ?

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Au-delà des condamnations formelles, entendons bien de forme, et parce que les textes les ont sans doute prévues, le traitement que fait la Cedeao comme l’Union africaine d’ailleurs de situations similaires au putsch intervenu au Niger, s’assimile à une véritable forfanterie ! On écarquille les yeux, on menace de faire mal, mais au finish, le aïe attendu ne vient jamais ! 

Par   Paul AMOUSSOU, le 31 juil. 2023 à 12h31 Durée 2 min.
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Aux menaces, purement de forme, succèdent rarement des actions correspondantes. Mais des atermoiements, un certain bémol, puis pompon sur le chapeau, des arrangements ... On laisse aller, on fait aller quoi ... De la Guinée au Burkina Faso, en passant par le Mali, ce procédé, véritable arbre à palabres des temps modernes, aura prévalu, pour ne retenir que des exemples récents. 
Aussi, connaissant par cœur ce manuel de procédures des instances sous-régionales et régionales qui gagneraient en crédibilité à changer de logiciel, c’est tout naturellement que les putschistes s’en gaussent, convaincus de pouvoir sortir la tête de l’eau, quelle que soit la lourdeur des sanctions prononcées, au bout du compte. Ceux de dernière génération, dont la spécialité est de démettre des chefs d’État démocratiquement élus (si cela revêt encore un sens) sans raison si ce n’est de tenter de faire valoir des alibis qui laissent à désirer, se soucient comme d’une guigne des principes démocratiques, comme d’ailleurs de leurs toutes premières godasses ! 
Mieux, avec un toupet inégalé, ils se distinguent par le caractère narquois de leurs postures et discours. Disons-le de go, ils narguent ces instances auxquelles appartiennent leurs pays, mettant même en garde contre toutes mesures coercitives contre des juntes dont certaines refusent même à être nommées comme telles ! Mais il s’agit de juntes militaires, illégales et illégitimes, qui finissent par se perdre dans cette querelle sémantique, à l’instar du Tsar du Kremlin qui, de guerre lasse, finit par se laisser convaincre qu’il mène bien une guerre en Ukraine et non pas une pseudo ‘’opération spéciale’’.
Cette fragilité relevée chez les organisations sous-régionales comme la Cedeao est aussi valable pour les puissances occidentales, qui bombent le torse pour finir par battre en retraite, sans la moindre coercition qui fait mouche. Est bien loin le temps où les puissances internationales traçaient et veillaient à ce que les lignes Maginot restent infranchissables. Et se donnaient les moyens qu’il en soit ainsi. Il y a comme un aveu d’impuissance que personne ne veut faire, face à des militaires décomplexés de ce fait, hardis et décidés à n’en plus faire qu’à leur tête. Mais il faut travailler à trouver la parade. Le cas du Niger, un putsch de trop, sera utile à cette cause.