Inspirant à bien des égards, on peut s’arrêter sur le modèle chinois rien que pour le pragmatisme qui le caractérise. De l’adoption du modèle soviétique d’organisation économique qui a vite montré ses limites, l’Empire du Milieu doit son essor à une forte insertion internationale, à ses industries exportatrices et à l’importation de technologies étrangères. Les ressorts de son développement tiennent donc d’une part aux réformes économiques internes progressives et pragmatiques et d’autre part à une politique d’ouverture sur l’extérieur qui a permis à la Chine, le pragmatisme chevillé au corps, de tirer avantage de la globalisation économique.
Disons qu’en 1978, avec l’accession au pouvoir de Deng Xiaoping, la Chine a trouvé enfin sa voie, après une longue marche en quête de son développement. Un modèle nommé « économie socialiste de marché», qui fait se côtoyer un secteur public toujours omniprésent et un certain libéralisme économique, ainsi qu’une ouverture progressive de son marché intérieur. Retenir le meilleur des systèmes capitaliste et socialiste. Il fallait l’inventer ! C’est ce qu’on pourrait appeler avec Michel Rocard « la troisième voie ».
Mais si ce modèle chinois a fonctionné, c’est surtout qu’il excède tout champ idéologique, sous l’empreinte de Deng Xiaoping, et n’a fait focus que sur des priorités stratégiques demeurées au centre des préoccupations des responsables chinois : le développement économique, la stabilisation et la sécurisation de la périphérie, et la transformation de l’ordre international instauré par les puissances occidentales à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Chine aura atteint ses objectifs, sans tambour ni trompette, tout en se réservant, en toute humilité, des marges de progression. Il faut surtout retenir avec la Chine que le bien ne fait pas de bruit, et le bruit ne fait pas de bien.
C’est juste inouï ! Les résultats parlent de cette réussite : en près de quatre décennies, le PIB chinois a été multiplié par 37, la Chine est devenue le 1er producteur notamment de riz avec plus de 30 % de la production mondiale, elle détient plus de 18 % de la production mondiale de blé, et 21 % de celle du maïs. Ce qui en fait une puissance agricole mondiale incontournable, en plus d’être une puissance exportatrice phénoménale en tête notamment des exportateurs mondiaux de textile-habillement, de chaussures, de produits électroniques, de jouets...Et ce n’est pas toutn