Personne ne se réjouirait d’une intervention militaire pour cette fin, mais le retour à l’ordre constitutionnel doit rester un point non négociable avec les putschistes, quitte à prioriser la voie du dialogue, et c’est encore possible sans qu’aucune des parties ne perde la face, pour mettre un terme à cette situation ubuesque…
Ceci pour dire que la Cedeao joue actuellement et clairement sa crédibilité, voire sa raison d’être, avec le coup d’Etat de trop intervenu récemment au Niger.
Inutile d’épiloguer sur le non-sens qui caractérise les différents coups d’Etat qui ont eu lieu dans la sous-région ces derniers mois. Inutile d’insister sur les sanctions prises par les instances de la zone, qui sont restées lettres mortes dans les cas maliens ou burkinabé, un peu comme de l’eau jetée sur le dos de canard, tant les putschistes font preuve d’une rare impudence qu’ils font passer pour de l’héroïsme, dans une posture de défiance frontale sans précédent !
Comment se fait-il que tout parte ainsi en couille ? Question existentielle, à ne pas toutefois prendre à la légère, car elle interroge des valeurs fondamentales : quel cap ? Quelles options institutionnelles pour nos pays ? Quelles orientations pertinentes pour l’épanouissement du capital humain dans l’espace Cedeao ?
Sans céder au pessimisme, cela reste une quête chaotique jusqu’à présent, dont nous payons aujourd’hui le prix, prix de l’indifférence affichée face à la non-observation par certains des règles, ne serait-ce que celles de libre circulation des personnes et des biens ; prix des inconséquences ici et là exprimées, à passer outre les recommandations et directives des instances sous-régionales dont la Cedeao.
A force, on finit par s’y faire. Et il n’est guère surprenant d’assister aux défiances actives et expresses actuelles notées chez les putschistes. Rien, pour autant, n’est perdu, car on peut encore recoller les morceaux. Il suffirait de remettre le fétiche en (bonne) place, de donner sens à ce qui n’aurait jamais dû en perdre.