La Nation Bénin...
Lors d’une conférence de presse tenue, hier
mercredi 25 octobre à Natitingou, les enfants ont exposé les cas de violation de
leurs droits. Un phénomène encore d’actualité, malgré les mesures prises par
les gouvernants et l’action des Ong notamment Educo en partenariat avec
l’Unicef pour l'éradiquer.
Les enfants du département de l’Atacora ont donné une conférence de presse, hier mercredi 25 octobre à Natitingou. Elle porte sur la traite, le travail des enfants et les responsabilités des acteurs de lutte dans le département de l’Atacora. Ladite conférence intervient dans le cadre de la mise en œuvre du projet de Protection de l’enfant à travers la communication viales médias et le plaidoyer (Pecp), porté par Educo Bénin et financé par l’Unicef. Par la voix de Perpétue Kassa, membre du groupe organisé des enfants, ces derniers ont présenté leur situation aux autorités mobilisées pour la circonstance. Selon Perpétue Kassa, la protection des enfants est une lutte collégiale pour renforcer les actions de l’Etat, voire des acteurs communautaires, des Ong internationales et locales. Mais force est de constater que, malgré les nombreuses interventions menées, divers abus sur mineurs continuent d’affecter la survie et le développement harmonieux des enfants du département de l’Atacora.
La protection des enfants contre lesdits abus à
savoir les violences, la traite des enfants, le travail des enfants … doit être
la tâche de tous dans une vraie synergied’actions. Elle ne peut plus être
l’affaire d’un nombre restreint d’acteurs opérant de façon isolée. C’est la
raison qui justifie cette conférence de presse coorganisée par les membres de
groupes d’enfants, la direction départementale des Affaires sociales et de la
Microfinance de l’Atacora, l’Ong Educo Bénin et financée par l’Unicef avec
l’implication des acteurs de protection de l’enfant du département. « La
traite, le travail ou l’exploitation économique d’enfants sont l’une des plus
graves violations des droits humains dans le monde. Les enfants et leurs
familles sont trompés par les fausses promesses des réseaux de trafiquants
(promesses d’un avenir meilleur, perspectives d’échapper à la pauvreté) et
chaque année, des milliers d’enfants sont transportés clandestinement sur le
territoire, voire au-delà des frontières vers des destinations à risques. Leur
survie et leur développement sont menacés et ils sont privés de leurs droits à
l’éducation, à la santé, le droit de grandir au sein d’une famille, le droit à
la protection contre l’exploitation et les abus, etc. », fait savoir Perpétue
Kassa. Elle informe que 811 enfants dont 345 filles et 466 garçons sont victimes
de traite et reçus par les Cps à Toucountouna, Matéri, Kouandé, Natitingou,
Kérou, Péhunco de 2020 au 30 septembre 2023. 794 enfants victimes de traite
dans les communes de Natitingou, Matéri, Toucountouna etPéhunco sont
réintégrés. En ce qui concerne les pires formes du travail des enfants à
Natitingou, Toucountouna et Kérou, on dénombre 296 cas. 325 enfants sont
recensés en situation de travail à Toucountouna, Tanguiéta, Kérou et Natitingou
au cours de la même période. Elle recommande, entre autres, de développer la
culture de dénonciation des cas d’abus liés aux droits des enfants, d’adopter
les bonnes pratiques concourant au développement harmonieux de l’enfant, de
travailler pour une véritable synergie d’actions à travers la lutte collective
pour la survie et le développement harmonieux des enfants…
L’Unicef et d’autres partenaires ont, à
l’occasion, réitéré leur engagement à accompagner toute initiative visant le
respect et l’épanouissement des enfants. Ernest Athigbedjou, chargé d’éducation
à l’Unicef, invite tous les acteurs à s’impliquer davantage dans les actions
pour protéger les enfants. Odilon Hounton, chef zone Atacora, représentant le
directeur pays d’Educo, remercie les groupes organisés des enfants qui portent
les voix de leurs pairs, pour un changement de comportement vis-à-vis de ces
êtres vulnérables. Il suggère une synergie d’actions pour mettre les enfants de
l’Atacora à l’abri du pire.