La Nation Bénin...
Les
travaux de la 4e réunion transfrontalière Bénin-Togo sur la lutte contre le
charbon bactéridien se tiennent du mercredi 7 au vendredi 9 août, à Parakou.
Ils connaissent la présence d'un parterre de responsables d'institutions et
organisations étatiques, ainsi que de partenaires à divers niveaux impliqués
dans la mise en œuvre du projet au Bénin et au Togo.
Les
différents acteurs de la lutte contre le charbon bactéridien au Bénin et au
Togo sont à Parakou depuis mercredi 7 août dernier, dans le cadre de la 4e
réunion transfrontalière entre leurs deux pays. Cette rencontre ouverte par le
conseiller technique pour la promotion de l'élevage et de la pêche, Boubacar
Djaouga, donne l’occasion de capitaliser les acquis en termes d'innovations et
de bonnes pratiques ; procéder au point des enseignements à tirer de la mise en
œuvre de la lutte dans les deux pays ; puis partager les expériences en vue de
la pérennisation des acquis.
L'objectif
du projet, rappelle Boubacar Djaouga, est de contrôler le charbon bactéridien
et à terme, de l'éradiquer complètement de la commune de Boukoumbé et de la
sous-région. Il ajoute que ce projet interpelle tout le monde, en ce sens que
la maladie est une zoonose qui engendre un important taux de mortalité au sein
des animaux et des hommes.
«
Le charbon bactéridien est une zoonose majeure qui impacte tous les continents.
Au niveau du Togo et du Bénin, deux pays transfrontaliers, nous avons connu la
maladie surtout au Nord de nos pays. Il était quand même important qu'un projet
puisse réunir les deux pays pour discuter de la faisabilité, comment faire pour
éradiquer le mal au regard de sa gravité », a expliqué Issola Akakpo, chef
division Santé animale et laboratoires à la Direction de l'élevage du Togo. «
Cela peut tuer et les ruminants et les hommes. Donc, le projet a permis de
réaliser beaucoup d'activités qui méritent, à la fin, d'être évaluées pour voir
comment capitaliser et pérenniser les acquis. Notre attente est de voir
concrètement comment comparer les activités qui ont été menées au Bénin et
celles menées au Togo, voir quelles sont les difficultés qui ont été rencontrées
de part et d'autre, puis de tirer une leçon », fait-il savoir. Il poursuit : «
Nous aurons aussi le temps de voir comment la sensibilisation des populations
s'est faite à chaque niveau. Cela nous permettra de mieux penser à la réussite
des activités futures ».
Au
cours des assises, les participants ont insisté sur la question de la
vaccination, évalué comment elle s’est déroulée au niveau de chaque pays, puis
formulé des propositions aux bailleurs de fonds ; même si le projet est
pratiquement arrivé à son terme dans les deux pays.
Après bientôt 10 ans de mise en œuvre, les résultats de la lutte engagée contre le charbon bactéridien sont perceptibles aussi bien au Bénin qu’au Togo. «L'approche régionale contre cette zoonose a porté ses fruits au Togo », a fait observer le coordonnateur du Plcb-Togo, Ibrahim Barry. « Au niveau du Togo, depuis 2014, il y a eu zéro cas de mortalité humaine. Depuis 2020, il y a eu zéro cas de charbon bactéridien au niveau des animaux. Il s’en est suivi un changement de comportement de la population, par rapport à la consommation de la viande. Aujourd'hui, lorsque les éleveurs vont au pâturage et voient les panneaux, ils savent que leurs bêtes ne doivent pas s’aventurer dans la zone », a-t-il précisé, décrivant ainsi les réussites du projet au Togo.
Des
progrès ont également été enregistrés au Bénin. A ce titre, informe Jean Ayena,
chef service contrôle à la direction départementale de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche de l'Atacora, la commune de Boukoumbé a cessé d'être
une "zone rouge". Grâce aux sensibilisations menées dans la commune,
sans oublier les vaccinations, les cas de charbon bactéridien, surtout la
version humaine, ne sont plus à déplorer.
Au
Bénin, le projet devrait prendre fin depuis le 19 février 2019. Mais en raison
de la reformulation de certaines activités, le pays a obtenu deux prolongations
notamment une convention de 36 mois et un avenant de 18 mois. Ainsi,
contrairement au Togo où elle a eu lieu depuis 2020, la clôture est prévue pour
le 18 septembre prochain au Bénin.