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ONU: Le message du Pape François à la tribune des Nations Unies

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Par   LANATION, le 28 sept. 2015 à 06h56

Le souverain pontife a prononcé, vendredi 25 septembre dernier, à la Tribune des Nations Unies un discours historique empreint d’exhortation en faveur du climat et contre l’exclusion sociale.

Dans l’histoire des Nations Unies, c’est la cinquième fois qu’un Pape se rend au siège des Nations Unies, le premier étant Paul VI, il y a 50 ans. Mais pour la commémoration des 70 ans de la création de l’ONU, ce déplacement de l’actuel souverain pontife en valait la peine. D’autant que l’événement coïncide avec deux grands rendez-vous sur l’avenir de la planète, à savoir l’adoption vendredi du nouveau programme de développement durable post-2015 et la conférence de Paris sur le climat en décembre prochain. Alors que l’efficacité des actions des Nations Unies fait aujourd’hui l’objet de débat, le Pape François choisit de trancher dans le vif. Restant dans la même lignée de réflexion que ses prédécesseurs, il soutient que l’ONU est et demeure la réponse politique et juridique appropriée, indispensable face aux pouvoirs technologiques et aux idéologies nationalistes capables de provoquer de terribles atrocités dans le monde. «Je suis venu réaffirmer l’importance que l’église catholique accorde à cette institution, et l’espérance qu’elle place dans ses activités. Célébrer le 70è anniversaire des Nations Unies, c’est célébrer l’histoire d’un succès commun», assume-t-il.

Le souverain pontife soutient que les réalisations de l’ONU, en matière de législation internationale, de perfectionnement des droits humains, et de règlement des conflits sont des lumières en contraste avec l’obscurité des désordres créés par des ambitions démesurées et l’égoïsme humain. «Chacun de ces progrès est un chemin vers l’idéal de la fraternité humaine et les moyens pour son accomplissement», assure-t-il. Mais lorsqu’on passe le parcours des Nations Unies au scanner, le Pape François trouve qu’une réforme et une adaptation au temps sont nécessaires, de sorte à accorder à tous les peuples une participation et une incidence équitable dans les décisions. «Le travail des Nations Unies peut être considéré comme le développement et la promotion de la primauté du droit, car la justice est la condition pour atteindre l’idéal de la fraternité universelle», souligne-t-il.
Sur les défis du moment, le premier responsable de l’église catholique indique qu’il est nécessaire de comprendre que l’environnement est un bien fondamental et toute atteinte à l’environnement est une atteinte à l’humanité. «Les plus pauvres sont ceux qui souffrent le plus des atteintes à l’environnement. Ils sont marginalisés par la société, obligés de vivre du reste et de subir en même temps les abus sur l’environnement. Aujourd’hui, la culture des déchets est répandue et inconsciemment renforcée», dénonce-t-il. Il espère que la conférence de Paris aboutira à des accords fondamentaux et efficaces. «Le monde réclame de tous les gouvernants, une volonté effective, pratique, constante, des pas concrets et des mesures immédiates pour préserver et améliorer l’environnement naturel et vaincre le plus tôt possible le phénomène de l’exclusion sociale et économique», pense le Pape François. Et d’ajouter : «La crise écologique peut mettre en péril l’existence même de l’espèce humaine. Les conséquences d’une gestion irresponsable de l’économie mondiale doivent être un appel à une réflexion sur l’homme».
L’adoption de l’agenda 2030 est à ses yeux est un signe important d’espérance. Il souhaite qu’au-delà des indicateurs et des programmes, que soit surtout pris en compte l’homme dans son quotidien réel et que la femme et l’enfant soient érigés au rang de priorité. Il défend aussi la cellule familiale qu’il définit comme la base de tout développement social.

Par Gnona AFANGBEDJI, Envoyé spécial à New York