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Pacte Alafia: Un bréviaire pour changer la gouvernance publique au Bénin

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Par   Maryse ASSOGBADJO, le 04 févr. 2016 à 11h31

Un pacte Alafia pour transformer la gouvernance politique au Bénin. C’est une initiative de huit Organisations de la Société civile dont Social Watch Bénin, qui ont animé une conférence de presse, mercredi 3 février, afin de tracer les sillons d’un nouveau départ en matière de gouvernance dans le pays. Le pacte Alafia comporte sept engagements que les conférenciers appellent les présidentiables à considérer comme le socle de leurs engagements citoyen et républicain.

Les Organisations de la Société civile, signataires du pacte Alafia, qui a été lancé mercredi 3 février passent désormais à la vitesse supérieure dans le cadre de la mise en place d’une gouvernance de qualité au Bénin. Il s’agit des ONG Governance and policies for sustainable development (GPS-Dev), l’Association béninoise de droit constitutionnel (ABDC), Wildaf-Bénin, Wanep et Social Watch-Bénin. En dehors de celles-là, il faut ajouter la Coalition nationale pour la paix (CNP), l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA) et l’Association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme (Alcrer) qui sont aussi au cœur de ce combat pour donner un nouveau visage à la gouvernance au Bénin. Cette fois-ci, elles s’adressent prioritairement aux présidentiables qui, selon elles, doivent user de toute leur force pour le respect de ce contrat social. Elles fondent leur argumentaire sur le constat selon lequel la « Conférence nationale est un consensus dévoyé », entraînant, par ricochet, la stérilité de la démocratie béninoise.

Selon Gilles Badet de l’ABDC, la «gouvernance publique est devenue un frein à l’épanouissement des enfants du Bénin, à la libération et la convergence de leurs énergies; les dividendes escomptés de la démocratie béninoise ne sont pas au rendez-vous et la corruption a atteint son point culminant ». Point de vue qu’épouse Jérôme Carlos, journaliste chroniqueur, qui se réjouit de la veille que mènent lesdites organisations en faveur de la démocratie béninoise. « Si la Société civile n’avait pas existé, nous aurions un système démocratique bâtard», souligne-t-il. A l’heure actuelle, le Bénin doit cesser de chercher ses repères en appelant sur lui la paix plutôt que d’attiser la foudre de guerre. Pour lui, les appellations à connotation négative telle que Bénin Wahala ne sont pas à encourager.
Justifiant la portée du pacte Alafia, l’ancien ministre de l’Environnement, Luc Gnacadja, souligne qu’il est urgent « d’écouter l’exaspération ambiante et qu’élire un président n’est pas lui donner un blancseing ». Selon lui, l’exemplarité du leadership au sommet de l’Etat est indispensable pour opérer une transformation républicaine. D’où le pacte Alafia qui se veut un outil pour interpeller et mobiliser autour des défis, pour proposer les objectifs et les résultats attendus de la transformation, être un mécanisme de veille citoyenne pour sa mise en œuvre….
Les différentes Organisations de la Société civile se veulent avant-gardistes du respect scrupuleux des sept engagements que comporte ledit pacte. Lesquels engagements sont relatifs à la création d’un environnement incitatif pouvant faciliter la libération et la convergence des énergies des enfants du Bénin vers un développement durable.
Les conférenciers suggèrent également que le système partisan soit réformé de sorte à lutter contre le régionalisme, l’ethnocentrisme et la transhumance politique. L’autre attente est que les institutions de l’Etat puissent inscrire dans les normes de gestion des affaires publiques les principes de transparence et de performance de la gouvernance publique, de l’accessibilité de l’information publique par les citoyens. Pour cela, ils insistent sur les principes de la transparence, de reddition de compte,….
Tout en invitant les présidentiables à s’engager par la signature dudit pacte, à adhérer aux engagements, ses initiateurs, chacun en ce qui le concerne, ont promis de veiller au grain pour que le pacte soit une lumière pour éclairer la lanterne des uns et des autres.
En prenant sa part de responsabilité en vue de l’aboutissement heureux du projet, le coordonnateur de Social Watch Bénin, Gustave Assah, dira que la vision de son Ong est d’être un acteur de référence dans le contrôle citoyen de l’action publique, la surveillance des politiques de développement social et le suivi de la mise en œuvre des engagements pris par le Bénin ¦