La Nation Bénin...
Le ministre en charge du Tourisme, de la Culture et des
Arts, Jean-Michel Abimbola, a officiellement lancé, ce mardi, à l’Ecole du
patrimoine africain (Epa) à Porto-Novo, un atelier d’échanges sur les cadres
juridiques de protection du patrimoine culturel en Afrique de l’ouest.
Evaluer les opportunités, les défis et solutions des
principes internationaux dans les législations nationales pour parvenir
réellement à construire un droit harmonisé du patrimoine en Afrique. C’est
l’ambition principale que nourrit l’atelier d’échanges sur les cadres
juridiques de protection du patrimoine culturel en Afrique de l’Ouest qui s’est
ouvert, ce mardi, à l’Ecole du patrimoine africain (Epa) à Porto-Novo. Les
travaux ont été officiellement lancés par le ministre en charge du Tourisme, de
la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola.
Selon lui, la construction d’un droit pour le patrimoine en
Afrique implique que soient trouvés des méthodes appropriées de protection et
de sauvegarde du patrimoine dans les pays africains ainsi que les moyens à tous
les niveaux. C'est pour faire respecter les réglementations, développer des
capacités africaines pour le renforcement d’une expertise en droit du
patrimoine et lancer de nouvelles actions de valorisation du patrimoine reconnu
et/ou classé. L’actualisation, l’adaptation et la révision des méthodes sont un
gage d’efficacité pour les principes que met en œuvre cette législation,
souligne le ministre. Jean-Michel Abimbola salue les efforts du gouvernement
béninois dans ce domaine.
Il rappelle que le Bénin a pris une sérieuse option et
s’est donné les instruments juridiques adéquats. L’autorité ministérielle
évoque l’adoption de la loi n°2021-09 du 22 octobre 2021 portant protection du
patrimoine culturel en République du Bénin. Ce texte constitue une avancée
notoire de l’arsenal juridique béninois. A la suite de la mise en vigueur de
cette loi, informe le ministre, le gouvernement a pris, en mai dernier, sept
décrets d’application. Jean-Michel Abimbola met l’accent sur deux autres
décrets qui ont été adoptés. Il s’agit du décret n°2021-587 du 10 novembre 2021
portant classement des biens culturels au patrimoine culturel national et du
décret n°2022-447 du 20 juillet 2022 portant modalités de mise en œuvre de
l’auto-assurance de l’Etat pour la couverture des biens culturels. Le premier
décret a été pris pour intégrer les 26 œuvres restituées par la France dans le
patrimoine culturel national et le second pour prévenir les cas de pertes, vols
et dommages que pourraient subir ces biens. Le ministre a exhorté les
participants notamment des directeurs de patrimoine culturel, juristes et
autres experts en droit culturel venus du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal et
du Bénin à profiter de cet atelier idéal pour proposer des solutions concrètes
d’adaptation aux défis futurs du patrimoine culturel.
Le directeur de l’Epa, Dr Franck Ogou, note qu’avec l’avènement
de la loi sur le patrimoine culturel, le Bénin fait office de modèle dans ce
secteur. Il salue la tenue de cet atelier pour un partage d’expériences
notamment sur les différents processus de révision/renforcement des cadres
juridiques et d’identification des besoins en matière de renforcement des
capacités en lien avec le droit du patrimoine.
Adèle Niboma, représentant le Bureau régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’Ouest, et Marina Schneider de Unidroit saluent cette synergie d’actions entre les pays représentés à l’atelier. Cet atelier qui prend fin demain devra déboucher sur l’élaboration d’une proposition de feuille de route pour le développement d’un projet/programme de formation d’experts juristes africains en droit du patrimoine dans l’intérêt des législations dans le domaine et pour une meilleure conservation du patrimoine culturel en Afrique en général et de l’Ouest en particulier.