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Patrimoine culturel: Les « Vodun days », une promesse tenue

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Patrice Talon, président de la République du Bénin Patrice Talon, président de la République du Bénin

Lors du lancement du premier Programme d’action du gouvernement (Pag 1), Patrice Talon, président de la République, donnait une idée de cette initiative majeure dans l’élan de valorisation du patrimoine culturel. Retour sur des extraits de cette présentation sommaire faite par le chef de l’Etat, vendredi 16 décembre 2016, soit neuf mois après son élection. 

Par   Joël C. TOKPONOU, le 08 janv. 2025 à 20h00 Durée 2 min.
#Vodun days 2025

Encadré

« Notre pays est un Etat laïc. Nous n’avons pas la vocation de faire la promotion du vodoun. Nous n’en avons pas le droit... Nous n’avons pas la vocation de faire la promotion de la spiritualité vodun. Nous n’avons pas l’intention de faire la promotion de la religion vodun. Mais nous devons reconnaître que nous avons une histoire, une origine. Nous entendons souvent les Européens dire que l’Europe occidentale est de culture judéo-chrétienne. Pourtant, tous les pays d’Europe sont laïcs et revendiquent leur histoire, leur culture qui provient de l’activité spirituelle de leurs aïeux. Il convient de rappeler que les communautés humaines, quelque soit l’époque et quelque soit la région, ont développé l’expression culturelle et artistique à partir des besoins spirituels... Nos parents étaient des païens. Et ils ont créé les danses, le dessin et les masques qui constituent nos patrimoines et inspirent nos artistes. L’Afrique est de culture vodun. Aujourd’hui, l’Afrique est laïque, musulmane, catholique et même bouddhiste parfois. Mais elle est de culture vodun. Nous allons commercialiser nos valeurs culturelles. Nous allons révéler au monde ce patrimoine si intense, si riche, si beau. Le monde aura du plaisir à le découvrir. Aller s’asseoir dans une arène pour voir les “guèlèdè” danser n’a rien de spirituel. Ce n’est pas une adhésion à la spiritualité vodun. Combien de fois les touristes vont visiter la mosquée de Casa, parce que c’est une œuvre architecturale extraordinaire. Combien les touristes vont en Chine, en Inde visiter les temples. Pourtant ils ne sont pas touristes... Le Bénin fera autant. Les autres savent profiter de leur culture ; ils savent la vendre. Les autres n’ont pas de complexe. Nous serons aussi décomplexés et nous allons vendre au monde entier ce que nous avons. Nous allons investir massivement pour révéler au monde ce que nous avons de particulier. En cela, je voudrais que les uns et les autres aient la grandeur et l’ouverture d’esprit qu’il faut pour accompagner cette politique d’investissement et de politique de promotion des valeurs que nos parents nous ont laissées. Leurs valeurs culturelles, la manière dont ils dansaient... Aujourd’hui, les Brésiliens commercialisent au plan touristique des mets qui étaient les seules façons de manger de leurs aïeux esclaves. Et c’est devenu pour eux un patrimoine culinaire. Le passé, quelque soit sa douleur, quelque soit la souffrance qu’il a pu infliger à nos aïeux peut devenir un patrimoine commercialisable... Nous allons réinventer les reliques de l’esclavage parce que c’est l’histoire de l’humanité. Nous allons créer cet espace dans lequel on va revivre ce qu’était l’esclavage, il y a 200 ou 300 ans... »

Transcription : Joël C. TOKPONOU