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Polémique autour de la création de l’Université de Porto-Novo : Task Force Ouémé-Plateau dit non à l’Intersyndicale des UNB

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Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 01 juin 2015 à 07h15

L’Intersyndicale des Universités nationales du Bénin (UNB) est contre la décision du gouvernement de créer trois nouvelles universités dont celle de Porto-Novo. Elle a fait savoir ses réserves à travers une lettre ouverte en date du 15 mai dernier au ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, François Abiola.

Scandalisé par le contenu de cette lettre, Task Force Ouémé-Plateau a fait vendredi 29 mai dernier à Porto-Novo une déclaration dans laquelle il encourage le gouvernement dans cette initiative.

Task Force, creuset des cadres et intellectuels de l’Ouémé-Plateau à la retraite est remonté contre l’Intersyndicale des Universités nationales du Bénin (UNB) qui émet des réserves par rapport à la décision du Conseil des ministres en sa séance du 27 mars 2015 de créer trois nouvelles universités publiques béninoises. Il s’agit des universités de Porto-Novo, de Lokossa et de Natitingou qui seront érigées bientôt pour renforcer les deux existantes, à savoir l’Université d’Abomey-Calavi et l’Université de Parakou. Déterminé dans son initiative, le Conseil des ministres a procédé lors de la même séance, à la nomination des recteurs de ces trois universités publiques avec le professeur Jean-Claude Hounmènou à Porto-Novo, le professeur Sylvie Adoté-Hounzangbé à Lokossa et le professeur Mama Daouda à Natitingou. Ainsi, les centres universitaires de Porto-Novo regroupant l’INJEPS, l’ENS, la Faculté de Médecine, la FLASH d’Adjarra et l’IMSP de Dangbo sont des entités universitaires rattachées à l’Université de Porto-Novo. La FLASH d’Aplahoué, l’IUT de Lokossa et l’ENSET deviennent Université de Lokossa. A Natitingou, la nouvelle université regroupe l’ENS de Natitingou et le Centre universitaire de Djougou. «La particularité de ces érections en universités est qu’elles se sont faites du jour au lendemain, sans aucun changement véritable au niveau des centres, tant sous le rapport des infrastructures, des recrutements d’enseignants que de l’accroissement des unités pédagogiques les composant», dénonce l’Intersyndicale des Universités nationales du Bénin dans une lettre ouverte qu’elle a adressée au ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, François Abiola. Elle va plus loin en dénonçant le ministère dans sa persistance à nommer les recteurs plutôt qu’à procéder aux consultations électorales. Le cas de la nomination de Jean-Claude Hounmènou à la tête de l’Université de Porto-Novo apparaît aux yeux de l’Intersyndicale comme le plus incompréhensible. Cette nomination est perçue par les syndicalistes comme une provocation du ministre parce que celui-ci aurait été récusé par l’ensemble du personnel de l’Ecole nationale supérieure de Porto-Novo qu'il dirigeait.
Cette polémique engagée par l’Intersyndicale des Universités du Bénin contre la création des trois nouvelles universités dont principalement celle de Porto-Novo n’a pas été du goût de Task Force Ouémé-Plateau. Dans une déclaration à la presse vendredi dernier à Porto-Novo, ce mouvement par la voix de son président, Mathieu Fassinou entouré de certains de ses membres, soutient l’érection de cette université à Porto-Novo. Il invite l’Intersyndicale à revisiter l’histoire de la création des Universités du Bénin.
Selon le conférencier, dans les années 70, la première université du Dahomey devrait être installée à Porto-Novo, capitale du pays. Ce projet piloté par l’UNESCO a été détourné par la suite au profit d’Abomey-Calavi et a servi de pôle de développement à cette commune, rappelle Matthieu Fassinou. Ainsi, selon lui, Porto-Novo est restée la seule capitale au monde sans institution universitaire en dépit de la réparation demandée par toutes les générations de citoyens de la région Ouémé-Plateau. Task Force considère la création de l’Université de Porto-Novo comme la réparation de l’injustice historique de plusieurs décennies faite à cette ville. Les conférenciers se disent très reconnaissants au président Boni Yayi et au ministre d’Etat François Abiola dont ils saluent et soutiennent le courage politique.