Depuis novembre 2021, des communes du nord du Bénin font face à une multiplication d’incidents et d’attaques. Au fil des années, le mode opératoire de ces groupes extrémistes violents et leurs cibles ont évolué. Pour mieux répondre à ces menaces multiformes, le gouvernement à travers l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (Abegief) a sollicité l’expertise de l’Institut d’études et de sécurité pour mener une étude sur les ‘’Liens entre l’extrémisme violent et activités illicites’’. Ce mardi, les acteurs intervenant dans le secteur de la sécurité se sont penchés sur les conclusions de ce rapport afin de proposer des pistes d’actions pour lutter contre le fléau.
« L’élaboration de ce document qui nous réunit, est partie d’une préoccupation. Les multiples ateliers et réunions que nous tenons dans les différents pays abordent un problème essentiel que sont l’extrémisme violent et ses liens avec les activités illicites dans les zones à risques à savoir l’Atacora, l’Alibori, le Borgou et la Donga. Les résultats montrent qu’au niveau du Bénin, il y a un lien très fort entre les activités illicites et l’extrémisme violent », a indiqué Marcel Baglo, directeur général de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (Abegief).
L’action de l’Institut d’études et de la sécurité, selon Lori-Anne Théroux-Bénoni, sa directrice régionale, vise véritablement à améliorer les politiques publiques et les pratiques tout en permettant aux acteurs de prendre des décisions pour faire face aux défis sécuritaires auxquels le continent et la région sont confrontés. Elle espère que les résultats de cette étude ainsi que les pistes d’actions proposées seront utiles aux participants dans leurs efforts visant à prévenir et à contrer cette menace.
Delphin Tokpon, représentant le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a quant à lui, rappelé que la menace de l’extrémisme violent s’est accentuée aux portes des pays côtiers avec la multiplication d’actes attribués à des groupes extrémistes violents dans les zones frontalières entre le Burkina Faso et les pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest. « Le Bénin enregistre depuis plusieurs mois, des incursions terroristes sur son territoire. Nous sommes donc passés de la menace à la réalité. La lutte contre le terrorisme s’impose alors à nous. Préserver la sécurité de nos concitoyens et la stabilité de l’économie nationale demeure une urgence », a-t-il lâché. Delphin Tokpon reste persuadé que des échanges des participants émaneront des recommandations et conclusions pertinentes pour rassurer toutes les couches sociales et les décideurs nationaux et internationaux dans leur lutte contre ce fléau.