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Prise de fonction de Dandi Gnamou à la tête de la Hcj: Le défi d’œuvrer pour une institution opérationnelle

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Echange de parapheurs entre la présidente Dandi Gnamou (à gauche) et sa prédécesseure, Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué Echange de parapheurs entre la présidente Dandi Gnamou (à gauche) et sa prédécesseure, Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué

La professeure Dandi Gnamou a officiellement pris les rênes de la Haute cour de Justice. La passation de charges entre elle et la présidente sortante, s’est déroulée ce lundi 4 mars, dans l’enceinte de l’institution à Porto-Novo, en présence de plusieurs présidents d’institutions dont le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou. 

Par   Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau, le 05 mars 2024 à 01h01 Durée 3 min.
#Prise de fonction #Dandi Gnamou #la Hcj #une institution opérationnelle

Paraphe et signature des procès-verbaux, échange de parapheurs et allocutions. Ce sont les temps forts, ce lundi, de la cérémonie de passation de charges entre la professeure Dandi Gnamou et Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué, respectivement présidentes entrante et sortante de la Haute cour de Justice.  D’entrée de jeu, la présidente sortante a rendu grâce à Dieu pour lui avoir permis de prendre les rênes de la haute juridiction en 2018 et pour l’avoir assistée jusqu’au terme du mandat. Elle exprime ensuite sa gratitude au président de la République, Patrice Talon pour avoir porté son choix sur sa personne comme conseiller à la Cour constitutionnelle. Ce qui lui a donné l’occasion de se faire élire à la tête de la Haute cour de Justice. Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué se réjouit de l’exaltante et riche expérience qu’elle a faite au niveau de la haute juridiction qu’elle s’est engagée à doter, d’intelligence avec le collège des juges, de moyens juridiques, matériels et humains nécessaires pour en faire véritablement un instrument privilégié de lutte contre la corruption et l’impunité des gouvernants. Elle félicite le collège des juges de sa mandature pour avoir su mener avec détermination, d’âpres luttes pour la stabilisation et la sauvegarde de la haute juridiction, son ancrage institutionnel, son rayonnement et sa visibilité. Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué invite la nouvelle mandature à poursuivre l’œuvre entamée par les précédentes dans le cadre de la lutte contre la corruption et l’impunité des gouvernants. Dans cette perspective, le défi majeur qui reste à relever reste l’opérationnalisation juridictionnelle de la Haute cour de Justice. Et la condition essentielle pour y arriver, réside dans l’amendement urgent des textes qui la régissent.

Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué exprime ses vives félicitations à Dandi Gnamou pour sa brillante élection à la tête de la Haute cour de Justice. Selon elle, l’unanimité faite autour de sa personne ne traduit que trop cette renommée qui fait de Dandi Gnamou, une femme méritante et pétrie d’expériences, capable de relever maints défis dans le plus grand calme, la plus grande sérénité, le tout n’excluant point la fermeté lorsque les circonstances l’exigent. 

Unanimité toute méritée

Dandi Gnamou a dit sa gratitude à tous les artisans de sa nomination comme conseiller à la Cour constitutionnelle puis à la tête de la Haute cour de Justice, 8e mandature. La présidente entrante prend déjà la mesure de l’enjeu dont surtout l’opérationnalisation juridictionnelle de la haute juridiction qui depuis sa création n’a jugé personne. Elle sollicite le soutien de l’Assemblée nationale pour que soient levés les goulots d’étranglement qui empêchent l’institution de jouer son rôle de lutte contre la corruption et l’impunité des membres de l’Exécutif. Dandi Gnamou croit fermement en la force de la nation béninoise et en la capacité du pouvoir judiciaire à surmonter les défis avec résilience et détermination.  Elle met devant ses responsabilités le Parlement à qui reviennent le droit de poursuite et la mise en accusation des hauts responsables de la République dont le chef de l’Etat et les ministres en cas de manquement grave à leurs devoirs. Dandi Gnamou salue le choix du Bénin qui a prévu, dans sa Constitution, de pouvoir demander des comptes à l’Exécutif et son chef. Cela, contrairement à d’autres pays qui ont pris le contre-pied en inscrivant dans leur loi fondamentale, l’irresponsabilité du président de la République en s’inspirant de l’idée que le roi, émanation de Dieu ne peut mal faire. « La Haute cour de Justice est bien plus qu’une institution judiciaire qui incarne la quintessence de la démocratie béninoise», a souligné la professeure de Droit public des Universités. La présidente de la Haute cour de Justice loue cette option qui lie la démocratie à la redevabilité, à la responsabilité.

Un bilan élogieux à l’actif de la présidente de Dravo

La 7e mandature de la Haute cour de Justice (Hcj) a marqué les esprits avec un bilan très remarquable même si les difficultés persistent pour ce qui est de sa fonctionnalité juridictionnelle. Elle a eu un bilan élogieux matérialisé entre autres par la modernisation de l’administration, un ancrage institutionnel et une visibilité nationale et internationale. Ce point a été présenté par le secrétaire général de la Haute cour de Justice, Dr Thierry Bidouzo. Selon lui, en matière administrative, de nombreuses actions ont été menées dans le sens de l’amélioration des conditions de travail, à la fois en termes de cadre de travail et de moyens de travail. Il cite, entre autres, la réfection des locaux, la connexion à meilleur débit, l’installation d’un logiciel de gestion des stocks, le séminaire de formation du personnel, l’installation de la Commission administrative paritaire (Cap) et la dématérialisation de l’administration. Par ailleurs, des efforts ont été faits en vue d’un repositionnement institutionnel à travers notamment l’adoption d’un nouveau logo et la réalisation d’un site internet.

Le domaine scientifique a été marqué par une série d’actions. Un nouveau souffle a été donné aux activités scientifiques de la haute juridiction sous l’impulsion de la présidente sortante, Cécile Marie José de Dravo Zinzindohoué. En dehors des colloques, il y a eu des séminaires et ateliers. Il a été institué l’Annuaire de la Haute cour de Justice dont le premier numéro pour l’année 2022 est paru. Des réflexions théoriques et des travaux pratiques ont été également menés sur les hautes cours de justice. Ils se matérialisent entre autres par la publication des Actes de différents séminaires et des audiences juridictionnelles de simulation.

Mieux, la 7e mandature de la Hcj a existé à l’international non seulement à travers les visites de travail reçues et effectuées auprès des juridictions sœurs en Afrique, en Europe, en Amérique et en Asie mais aussi à travers la participation à divers colloques et activités scientifiques internationaux.

Du point de vue juridictionnel, même si les lignes n’ont pas bougé en matière de fonctionnement juridictionnel de l’institution, il y a eu tout de même des audiences de simulation qui ont été organisées pour permettre aux juges de s’armer et d’être prêts à exécuter à tout moment leur mission, celle de juger les membres de l’Exécutif et son chef en cas de manquement à leurs devoirs, a souligné le secrétaire général de la Hcj, Dr Thierry Bidouzo.