La Nation Bénin...
Une trentaine de policiers et de gendarmes, tous des officiers de Police judiciaire en poste dans le département du Zou-Collines ont pris part le vendredi 9 octobre dernier à Bohicon à un atelier de remise à jour de leurs connaissances en matière de textes de lois et règlementations en vigueur au Bénin sur le sujet.
L’atelier de renforcement des capacités des officiers de Police judiciaire (OPJ) d’une journée organisé à Bohicon par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a pour but d’améliorer le niveau d'application des textes et lois réprimant les violences basées sur le genre (VBG) au Bénin afin de faciliter l'accès à la justice des populations vulnérables et victimes de ces actes. Au cours de cette rencontre, il s'est agi également d’accroître les compétences techniques et opérationnelles des OPJ des commissariats de Police et des brigades de Gendarmerie des départements du Zou et des Collines pour une meilleure prise en charge des victimes de VBG, de clarifier aux OPJ les «Actes qualifiés de VBG» conformément aux textes et lois en vigueur au Bénin. Puis, de renforcer leurs capacités sur la prise en charge intégrée des victimes de VBG selon les procédures opérationnelles et Standard.
En effet, il n’est plus un secret pour personne qu’il y a la persistance des violences faites aux femmes et aux filles, malgré les efforts déployés pour réduire le taux alarmant noté (69% en 2009). Le phénomène perdure et constitue un fléau qui met en danger la vie des victimes. Elle a des conséquences dévastatrices sur les femmes, les jeunes, les personnes vulnérables, ainsi que sur les familles et leurs communautés. En dehors des violences classiques, les femmes et les filles béninoises sont sujettes à des rites et pratiques traditionnelles : mariage forcé, mariage par échange, veuvage privatif de libertés, lévirat, excision, sévices, rapt de femmes, viols, et autres. Il est noté également la persistance du harcèlement sexuel en milieu scolaire qui entraîne un fort taux de grossesses précoces chez les filles élèves et par conséquent un fort taux d'abandon scolaire dans plusieurs localités du pays. Cela constitue une atteinte aux droits humains et des obstacles à l'égalité entre hommes et femmes dans plusieurs domaines.
«Cette persistance est, non seulement due au non dénonciation des auteurs, mais aussi, aux faibles capacités des acteurs de premier contact que sont les agents de sécurité (OPJ) à prendre correctement en charge les victimes qui se présentent à eux» reconnait Ghislaine Bocovo, directrice de l’Office central de Protection des mineurs, de la famille et de la Répression de la Traite des êtres humains, . C’est pourquoi, selon elle, les violences faites aux femmes et aux filles est une menace à la paix.
Quant à Joséphine Kanakin, chargée de Programme Genre, Droits humains et Vih-Sida au PNUD, elle rassure qu’à l’issue de l’atelier que les OPJ participants seront mieux outillés pour une meilleure prise en charge des victimes et comprendre mieux les «Actes qualifiés de VBG». C’est dire que ces OPJ auront des outils nécessaires pour servir de formateurs une fois retournés dans leurs unités.
Le manuel des «Actes qualifiés de violences basées sur le genre» est mis à la disposition des participants afin qu’ils prennent effectivement connaissance des dispositions en vigueur et dont la mise en application devra faire reculer cette forme de violence qui résulte en fait «d'un acte ou d'une pratique exercée en fonction du sexe ou du rôle social d'une personne, entraînant souffrance ou préjudice physique, sexuel, psychologique ou économique. Elle se manifeste par un contrôle et une domination de force, dus au rapport de forces inégales entre les sexes».