La Nation Bénin...
Le
gouvernement a initié un Programme de sécurisation de l'eau potable pour la
résilience en milieu rural. Avec un budget ambitieux de près de 119 milliards F
Cfa, ce programme vise à répondre à un besoin vital pour près d'un million de
Béninois supplémentaires vivant en milieu rural d’ici 2026.
Face
à l’urgence de garantir l’accès à l’eau potable pour les populations, le
gouvernement a initié le Programme de sécurisation de l’eau potable pour la
résilience en milieu rural (Proser Mr). Soutenu par la Banque
africaine de développement (Bad), ce programme vise à améliorer l’accès à
une eau potable de qualité en milieu rural, en renforçant la résilience des
communautés face aux défis environnementaux et climatiques. Il couvre une vaste
zone géographique englobant 40 arrondissements dans 24 communes réparties sur
10 départements : Alibori, Atacora, Atlantique, Borgou, Collines, Couffo,
Donga, Mono, Ouémé et Plateau.
De
manière spécifique, le Proser Mr entend fournir de l’eau potable à 969 500
personnes supplémentaires, avec un accent particulier sur les établissements
scolaires et centres de santé situés dans les zones rurales enclavées et les
périphéries urbaines sur toute l’étendue du territoire national. Il est aussi
question d’assurer la durabilité des ressources en eau utilisées et de
renforcer les capacités des acteurs publics impliqués dans le service de l’eau
potable en milieu rural.
S’appuyant
sur un modèle de Financement axé sur les résultats (Far), le coût total
du programme est estimé à 200 millions de dollars américains, soit environ 119
milliards F Cfa. A ce jour, 131 millions de dollars ont été mobilisés soit près
de 78 milliards F Cfa, avec une contribution de 82,5 millions de dollars (soit 41,57
%) de la Bad et 48,96 millions de dollars de la Banque ouest-africaine de
développement (Boad), d’après le rapport final provisoire d’Evaluation
du système environnemental et social (Eses, Bad, août 2024).
Le
gap de 68,34 millions de dollars Us soit environ 40,6 milliards F Cfa sera
couvert par la deuxième phase dont la mobilisation des ressources se poursuit.
Il est ainsi envisagé que la Banque le finance en 2025 ou 2026, indique le
rapport de la Bad.
Le
Proser Mr se distingue non seulement par son approche méthodologique mais aussi
et surtout son ambition de transformer l’infrastructure hydrique en milieu
rural avec des objectifs clairement définis. Il est structuré autour de deux
grands domaines de résultats, en l’occurrence l’amélioration de la desserte en
eau potable et le renforcement de la gouvernance sectorielle de l'Eau. Cela
inclut des travaux préparatoires, la protection des ressources en eau face aux
changements climatiques, et le développement d'infrastructures résilientes,
notamment la réalisation de 130 forages à gros débit, alimentant 40 Systèmes
d'approvisionnement en eau potable (Saep). Il contribuera également à
accélérer la desserte en eau potable avec l'acquisition de 10 460 kits de
branchements et l'installation de 1 046 km de réseau d'extension.
Le
programme vise aussi à consolider la réforme institutionnelle dans le secteur
de l’eau, notamment à travers l'opérationnalisation de la Société béninoise des
Eaux (Sobie), ainsi qu’à renforcer les capacités de l'Agence nationale
d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (Anaepmr) qui est
l’organe en charge de la mise en œuvre du programme. L’Agence béninoise pour
l’environnement (Abe), la direction générale de l’Eau et des Mines (Dgem),
les préfectures et les collectivités locales, l’Agence nationale du domaine
et du foncier (Andf) et l’Agence nationale de contrôle de qualité (Ancq),
ainsi que l’Inspection générale des finances (Igf) sont les institutions
impliquées.
Par
ailleurs, le Proser Mr intègre une évaluation rigoureuse des risques
environnementaux et sociaux. Les principaux enjeux identifiés incluent la
protection des ressources en eau contre les effets du changement climatique, la
préservation de la biodiversité, et la gestion des impacts sur les sols et la
qualité de l’air pendant les phases de construction et d'exploitation des
infrastructures■