La Nation Bénin...
A
deux ans des élections générales de 2026, la bataille politique est enclenchée.
Dans l’arène, tous les coups sont permis. Alternance ou continuité en 2026, le
tout se joue maintenant. Après le vote et la promulgation du code électoral,
l’occupation du terrain devient le nouvel enjeu.
La
course à la succession du président Patrice Talon est engagée avant l’heure.
L’enjeu est de taille, et nul ne veut rater le coche. 2026 s’annonce comme un
tournant décisif, une première depuis les années 1990, où au lendemain de la
Conférence nationale, le pays organisait les premières législatives
multipartites en février 1991, suivies un mois plus tard de la présidentielle.
Dans deux ans, se tiendront aussi bien les législatives et communales que la
présidentielle à la suite de laquelle le successeur de l’ actuel hôte du Palais
de la Marina sera connu. « Pour être au rendez-vous de l’histoire, nous devrons
inscrire nos actions dans la remobilisation, la structuration et l’organisation
méthodique de nos ressources que sont les militantes et militants», déclarait
le président Louis Vlavonou, à la réunion de la direction exécutive nationale
du parti Union progressiste le renouveau, qui s’est déroulée du 15 au 17 mars
dernier à Parakou. «Notre parti devra sortir de son sein le prochain président
de la République en 2026 », a-t-il poursuivi. C’est sans compter avec la
tournée du professeur Joseph Djogbénou, président du parti, dont les
déplacements à l’intérieur du pays nourrissent les curiosités sur ses réelles
intentions quant à la prochaine présidentielle. Du côté du parti d’opposition
Les Démocrates conduit par l’ancien président Boni Yayi, c’est chaque jour avec
son lot de meetings, de visites rendues aux personnes éplorées, de soutiens
divers aux militants. Car, rien n’échappe à l’homme de Tchaourou que d’aucuns
appellent à dessein un animal politique, et qui visiblement, renoue avec ses
bains de foule, une opération de charme dont il est passé maître.
Tout donner
Pendant
ce temps, les confrontations médiatiques autour des dispositions du code
électoral font rage. Mais en réalité, chacun sait que l’ultime objectif est la
conquête du pouvoir d’Etat lors des élections générales de 2026. D’ailleurs, le
député Eric Houndété, vice-président du parti Les Démocrates va se lâcher,
après la validation par la Cour constitutionnelle de la loi 2024-13 du 15 mars
2024 modifiant et complétant la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code
électoral en République du Bénin. « La Cour n’a pas fait son travail. Cela
n’empêchera pas les Béninois de gagner les élections en 2026. Cela ne nous
empêchera pas de gagner les élections en 2026. Il y a dans cette loi, une
disposition majeure. Les délégués des partis politiques ont la possibilité
désormais de contrôler l’électeur qui vient dans la salle », a-t-il déclaré.
C’est dire que la bataille électorale pour les élections générales en 2026
prend corps. Chaque camp affûte ses armes pour l’atteinte de l’objectif final.
Les querelles autour du code électoral sont derrière les acteurs politiques, ou
ne serviront désormais que la cause politicienne, histoire d’engranger les
suffrages des indécis. La loi 2024-13 du 15 mars 2024 modifiant et complétant
la loi 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral n’est peut-être pas
parfaite, mais elle n’est plus, depuis sa validation par la Cour
constitutionnelle et sa promulgation par le chef de l’Etat, le principal enjeu
des élections générales de 2026.
Au
niveau du Bloc républicain, un autre soutien du régime de Patrice Talon, les
acteurs sont aussi sur le terrain. «Un député ou un maire ne peut parrainer que
le candidat membre ou désigné du parti sur la liste duquel il a été élu. En cas
d’accord de gouvernance conclu avant le dépôt des dossiers de candidatures de
la présidentielle à la Cena, le maire ou le député peut parrainer l’un ou
l’autre des partis signataires de l’accord… Sur 15 circonscriptions électorales
législatives sur 24, Les Démocrates, seul parti de l’opposition représenté à
l’Assemblée nationale compte 28 députés. Où se trouve l’exclusion?», déclarait
l’ancien député Rachidi Gbadamassi, à Parakou. La bataille électorale pour 2026
sera l’une des plus rudes de l’histoire politique du Bénin, et les couleurs
sont annoncées. «Au niveau du Bloc républicain, nous cherchons à nous
ouvrir à d'autres partis. Parmi les 15
partis enregistrés, il y en a vers lesquels nous allons nous diriger. Nous
irons à des élections très apaisées, très inclusives, qui seront crédibles, et
que les meilleurs partis s'en sortent », a indiqué Comlan Benoît Dègla, député
du Bloc républicain, membre de la Commission des lois à l’Assemblée nationale
9e législature.