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Rentrée judiciaire à la Cour d’appel de Cotonou: Sous le sceau du leadership et de l’efficience

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La Cour d’appel de Cotonou s’engage à œuvrer pour un changement qualitatif La Cour d’appel de Cotonou s’engage à œuvrer pour un changement qualitatif

1930 arrêts sont rendus au cours de l’année judiciaire 2022-2023 en dépit des difficultés auxquelles est confronté l’appareil judiciaire. La Cour d’appel de Cotonou s’est engagée, à l’occasion de la rentrée judiciaire 2023-2024, à œuvrer pour un changement qualitatif.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 10 oct. 2023 à 02h09 Durée 5 min.
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« La Cour déclare l’année judiciaire 2023-2024 ouverte ». Telle est la formule consacrée qui sanctionne l’audience solennelle de la rentrée judiciaire, placée sous le thème : « Quel leadership pour une gestion efficiente de nos juridictions » à la Cour d’appel de Cotonou. Présidée par Justin Gbènamèto, en présence du ministre de la Justice, de la plupart des acteurs du système judiciaire, et de la société civile, l'occasion a été propice pour passer en revue le bilan de l’année écoulée, et jeter les bases d’une année nouvelle prometteuse. Selon Justin Gbènamèto, premier président de la Cour d’appel de Cotonou, 1930 arrêts ont été rendus par l’institution au cours de l’année judiciaire 2022-2023 dont 300 à la chambre commerciale, 122 à la chambre sociale, 22 à la chambre d’instruction, et 6 à la chambre criminelle. En rappelant et citant mot pour mot le ministre de la justice, le président Gbènamèto déclare que le destin d’une nation est lié par la qualité de sa justice. Et que la justice est un élément central de la construction et du renforcement de l’Etat de droit. Il met l’accent sur les différentes réformes entreprises dans le milieu judicaire béninois depuis 2016 et qui se traduisent, entre autres, par la création de nouvelles juridictions, l’érection de nouveaux tribunaux, la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), du tribunal de commerce et de la Cour spéciale des affaires foncières. « Malgré cette évolution, la justice béninoise est coupable de ne pas remplir correctement sa mission. On assiste de manière récurrente à de sévères critiques à l’égard de tout le système judiciaire dont le fonctionnement ne rassure guère les citoyens qui, pour la plupart, n’ont plus confiance en la justice de leur pays », indique Justin Gbènamèto d’avoir une célérité des jugements, l’intelligibilité des décisions rendues, et l’accroissement de la confiance suscitée par le système judiciaire. Le président de l’audience solennelle de rentrée judiciaire de la Cour d’appel de Cotonou et des tribunaux de son ressort territorial, explique que pendant que le management ne prône que le maintien de l’ordre et la discipline, le leadership produit des changements et transforme son milieu. « C’est ce que nous voulons pour notre maison cette année. Que la plupart des chefs de juridiction incarnent cet esprit de leadership transformationnel où l’accent est mis sur le résultat et non sur la personne humaine. C’est un leadership mobilisateur qui cherche à développer le plein potentiel de chacun de ses collaborateurs, les engage à la tâche. La justice ne doit plus être considérée comme un service à rendre, mais un droit qui s’impose. Il faut construire des magistrats transformateurs favorables à la prise de décisions éthiques », soutient Justin Gbènamèto.

Cependant, il suggère qu’en raison de l’accroissement du volume des activités judiciaires et de l’insuffisance de magistrats et de greffiers, qu’il faudra procéder à un recrutement. Il plaide aussi, entre autres, pour un engagement des juges à une gestion proactive, un contrôle par la Cour et les tribunaux du rythme des procédures, la réduction des renvois et ajournements, la mise en place d’un système permettant de mesurer les performances et d’éviter les retards à l’audience, une certitude quant à la date du jugement. Autant de défis à relever au cours de l’année judiciaire 2023-2024.

Une transformation qualitative

 

Ainsi, fallait-il un souffle nouveau au système judiciaire, trouver les moyens pour relever les défis auxquels la justice est confrontée afin de garantir les droits des citoyens, d’améliorer le climat des affaires, et la responsabilité des acteurs et autres. C’est dans cette perspective que s’est tenu, la semaine dernière, un colloque sur la modernisation de la justice au Bénin. Au lendemain de ces assises donc, les juridictions s’alignent sur cette vision, pour un changement digne du nom. « Nous nous sommes dit qu’il faut poursuivre les réflexions au sujet de l’idée qui a été à la base de l’organisation du colloque, en focalisant cette année notre attention sur le leadership de l’autorité judiciaire. Nous avons choisi à dessein de placer cette année sous le thème leadership, qui implique la modernisation de la gouvernance de notre système judiciaire », explique Justin Gbènamèto. Le barreau se réjouit de ce que l’efficience soit au cœur des préoccupations de la Cour d’appel de Cotonou, fait savoir le bâtonnier Me Angelo Ahouandjinou. Pour lui, cette efficience s’impose lorsque la pénurie du juge est suivie du déficit de moyens matériels, le tout exposant l’institution judiciaire à la vindicte populaire, voire à sa décrédibilisation. « Ce n’est donc pas un hasard que les mots leadership et efficience atterrissent à la maison justice, c’est par la force des choses », a-t-il poursuivi.  

Il s’agira au cours de cette année judiciaire, de trouver des managers pour remédier aux maux qui minent la maison justice. C’est également dans cette dynamique que s’inscrit le thème de la rentrée de la Cour suprême à savoir, le management des juridictions, sauf que le management est une des composantes du leadership. Au dire de Justin Gbènamèto, le management judiciaire se rapproche du leadership et vise une meilleure efficacité et efficience du système judiciaire. Il permet également