La Nation Bénin...
Depuis que le nouveau pouvoir a décidé, dès son premier Conseil des ministres, de suspendre les concours organisés entre 2015 et 2016 par le pouvoir défunt en attendant d’y voir clair, les sentiments sont contrastés. Si nombre des compatriotes saluent la démarche, les déclarés admis, par contre, ne l’entendent pas de cette oreille. Pourtant, au regard des dernières révélations du Front des Organisations de la Société civile contre la corruption (Fonac), l’on devrait n’admettre que des vérifications ne nuiraient en rien à la crédibilité des concours querellés.
Foi du Front des Organisations de la Société civile contre la corruption (Fonac) donc, un candidat a pris part au concours de recrutement des officiers de justice et a été admis sur la base d’un faux diplôme. Un individu qui n’aurait même pas la licence en droit mais se serait procuré une attestation de maîtrise en droit afin de prendre part au concours. Attestation que, d’après le Fonac, les autorités décanales de la Faculté de Droit et de Sciences politiques ne reconnaissent pas. Et dire qu’il a pu être déclaré admis à ce concours sans en avoir le niveau. Certes, ce concours a eu lieu bien en 2011, mais de deux choses l’une. Ou l’intéressé est un surdoué et a pu assimiler les notions de droit supérieures à son niveau réel, ou il a pu entrer en possession des épreuves et/ou de leurs corrigés-types pour bien se préparer à ce concours. Si aucune de ces hypothèses n’est plausible, il a alors pu bénéficier de l’appui consistant de gens bien placés dans la sphère politico-administrative.
Au regard de la gravité des dénonciations faites par le Fonac, des officiers de justice admis au même concours ont été contactés. Leurs déclarations confortent celles de Jean-Baptiste Elias et font littéralement froid dans le dos.
En effet, des proches de l’intéressé informent qu’il était le dernier de leur promotion et que de tous, il est paradoxalement celui qui aura été régulièrement désigné coordonnateur d’arrondissement lors de presque toutes les élections organisées ces dernières années. Pis, il les aurait même raillés alors que, eux s’échinaient à apprendre, suggérant qu’il pouvait être le dernier de la promotion mais qu’il aurait des responsabilités avant eux. Il ne sied pas ici d’indiquer sa commune de provenance pour ne pas favoriser la stigmatisation. Mais rien que ce cas invite à prendre avec beaucoup de réserves les résultats des concours incriminés, au regard justement de la nature et de l’ampleur des récriminations, tant des pratiques honteuses auraient eu cours.
Quand par ailleurs l’Autorité nationale de lutte contre la Corruption (ANLC), institution mise par le pouvoir défunt n’a pu être suivie dans ce dossier en ces observations, il y a lieu de constater le peu de cas que les autorités en faisaient.
Désormais, toutes les institutions concernées et toutes personnalités utiles à la manifestation de la vérité devraient apporter leur pierre à l’édification de la société de justice sociale, où tous les citoyens seront également traités, si tant est qu’ils ont les mêmes droits. ?