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Sauvegarde du patrimoine dans les aires socioculturelles: Le nouvel or du Bénin

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Le ministreen charge de la Culture lors de la conférence de presse Le ministreen charge de la Culture lors de la conférence de presse

Le gouvernement béninois a acté au cours du Conseil des ministres du 31 janvier dernier la création de quatre agences chargées de la sauvegarde du patrimoine dans différentes aires socioculturelles. Une option qui, de l’avis du ministre en charge du secteur, vise à inventorier, répertorier et sauvegarder l’héritage culturel et patrimonial du pays et d’en faire la promotion. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 07 févr. 2024 à 06h38 Durée 3 min.
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Le gouvernement béninois a fait de la promotion culturelle, l’un des éléments importants de son action de développement. A son actif, des innovations introduites dans la réforme juridique en matière patrimoniale par l’adoption de la loi n°2021-09 du 22 octobre 2021 portant protection du patrimoine culturel en République du Bénin. Depuis 2016, l’Exécutif béninois est resté fidèle à cette ligne de conduite. Il a déployé de nombreuses actions dont l’une des plus fortes, reste le retour au Bénin des trésors royaux et les nombreuses expositions et activités culturelles organisées autour. Mieux, le pays, depuis lors, est bien coté sur la scène artistique et les œuvres de ses acteurs culturels voyagent un peu partout à travers le monde. Dans cet engagement sur fond d’actions, s’il reste un maillon faible, c’est bien celui du patrimoine culturel immatériel « pourtant dense et riche dans chacune de nos aires culturelles», fait observer le ministre en charge de la Culture, en conférence de presse, ce mardi 6 février à Cotonou. Ce dysfonctionnement se conjugue désormais au passé avec les actes du Conseil des ministres du 31 janvier qui autorisait la mise en place d’un nouveau cadre institutionnel avec à la clé, la création de nouvelles agences.

Ces agences, au nombre de quatre, sont missionnées pour élaborer des plans de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel et assurer leur mise en œuvre dans la perspective d’améliorer leur contribution au développement socioéconomique du pays. Il s’agit de l’Agence de sauvegarde de la culture Adja-Tado, l’Agence de sauvegarde de la culture Yoruba, l’Agence de sauvegarde de la culture du Grand Borgou, l’Agence de sauvegarde de la culture des Montagnes. Ces agences, selon le ministre, ne disposent pas de territoires physiques de compétence mais couvrent plutôt des espaces socioculturels. Leur avènement tire également sa source de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Le but de cette convention, faut-il le rappeler, c’est la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le respect du patrimoine culturel immatériel des communautés, des groupes et des individus, la sensibilisation aux niveaux local, national et international à l’importance du patrimoine culturel immatériel et de son appréciation mutuelle et enfin la coopération et l’assistance internationales ». Il leur est aussi demandé, poursuit le ministre Babalola Jean-Michel Abimbola, de soutenir l’identification et l’inventaire des éléments du Patrimoine culturel immatériel (Pci) dans leur aire culturelle de compétence. Elles doivent aussi, « veiller à leur sauvegarde et à leur mise en valeur, œuvrer à l’appropriation et au développement du patrimoine culturel immatériel auprès des jeunes, et notamment en milieux éducatifs, contribuer à la mise en œuvre des actions dans le cadre de l’élaboration des dossiers d’inscription des biens du patrimoine culturel immatériel sur la liste du patrimoine de l’humanité et promouvoir des actions de sauvegarde favorisant l’harmonie et la cohésion sociales, le respect de la coexistence, de la tolérance religieuse et des pratiques coutumières conformes aux lois et règlementations en vigueur ». 

Mise en valeur

Pour ce qui est de leur champ de compétence, elles auront à s’occuper des représentations, traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur d’expression et de transmission, ainsi que les espaces, artefacts et objets associés, des arts de spectacle, des pratiques sociales, des connaissances se rapportant à la nature et à l’univers ainsi que ceux liés à l’artisanat traditionnel.

La mission desdites agences prend aussi en compte la conduite de recherches scientifiques pour l’identification, la documentation, la préservation, la protection, la promotion, la mise en valeur, la transmission, essentiellement par l’éducation formelle et non formelle, la revitalisation des différents aspects de ce patrimoine. Ce qu’ambitionne le gouvernement, c'est de les voir contribuer à l’économie touristique du pays par le renforcement des dispositifs de médiation culturelle et le renforcement des collections des institutions muséales et patrimoniales.

Aubaine aussi pour valoriser les Trésors humains vivants dont regorge le pays, mais aussi la richesse patrimoniale des privés et des communautés sur laquelle dorénavant, l’Etat impose son droit de regard à des fins de préservation, de promotion et de lutte contre les circuits frauduleux d’œuvres artistiques et patrimoniales, a précisé le ministre. Chaque agence est dotée d’un conseil scientifique composé de trois spécialistes de l’aire socioculturelle, d’une personne ressource spécialiste du patrimoine culturel immatériel et d’un représentant de l’Agence de sauvegarde de la culture concernée.

L’avènement de ces agences, de l’avis du ministre Abimbola, ne crée aucun conflit d’attributions avec les agences existantes, mais certaines d’entre elles perdent d’office leur existence.