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Sécurité des territoires en Afrique de l’Ouest: Les grands défis en question

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Conférenciers et autres contributeurs au terme des échanges Conférenciers et autres contributeurs au terme des échanges

Une conférence publique sur la sécurité des territoires en Afrique de l’Ouest s’est tenue, jeudi 25 juillet dernier à Cotonou, avec la contribution d’éminents professeurs et conférenciers. Ceci dans le cadre du programme ‘‘Grandes conférences’’ de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb). 

Par   Lhys DEGLA, le 30 juil. 2024 à 03h52 Durée 3 min.
#Sécurité des territoires en Afrique de l’Ouest

Se réjouissant d’entrée de l’opportunité à lui offerte par l’Académie nationale des sciences, arts et lettres du Bénin (Ansalb) pour échanger sur la thématique d’actualité, le professeur Michel Boko, enseignant chercheur à l'Université d'Abomey-Calavi, a relevé que la sécurité est un droit fondamental de l’homme. Même si la grande question du terrorisme dans l’espace ouest-africain, à son avis, est instrumentalisée en soutien aux putsch ou pour écarter les opposants politiques, elle ne devrait pas être banalisée. Autant qu’ils sont concernés pour en décortiquer les causes, les formes et les effets, les participants à la conférence sont appelés surtout, selon lui, à contribuer aux solutions afin de l’éradication définitive de ce mal.

Les menaces pour la paix et la sécurité ne sont pas seulement la guerre et les conflits internationaux mais aussi et surtout, la violence civile, la criminalité organisée, le terrorisme, le trafic d’armes, la pauvreté, les épidémies et la dégradation de l’environnement, estime Me Robert Dossou. Tous ces phénomènes meurtriers peuvent compromettre la survie et saper les efforts de l’Etat, indique-t-il. L’Afrique de l’Ouest, selon lui, est confrontée à un énorme défi sécuritaire qui ne trouvera solution que grâce à l’intégration régionale. En somme, le problème de fond n’est pas le terrorisme ou la criminalité transfrontalière mais la faiblesse des modèles de gouvernance dont ils sont une expression. Il suggère que la question de la sécurité des pays en crise ou en devenir soit traitée de façon globale. Le tandem sécurité-développement en est la principale clé. La crédibilité des Etats dans l’exercice de leurs fonctions régaliennes en est la première étape. 

Cette intervention a mis fin à la cérémonie d’ouverture. S’ensuivent différents panels animés par des experts autour de trois axes de communication. Le premier axe est relatif à la construction socio-culturelle des territoires et la sécurité en Afrique de l’Ouest. La première communication de cet axe est animée par Thierry Sèdjro Bidouzo, Dr en droit public, spécialiste des conflits armés, des questions de sécurité internationale et de l’extrémisme violent et du terrorisme en Afrique. Pour lui, questionner la construction socioculturelle des territoires et la sécurité en Afrique de l’Ouest répond au besoin de comprendre le cycle de l’insécurité et l’instabilité devenues consubstantielles à la région ouest africaine. Il s’agit d’expliciter comment la construction socioculturelle des territoires et la sécurité en Afrique de l’Ouest sont inextricablement liées.

Fondements du terrorisme

Les représentations sociales que les communautés se font de la notion de frontière ainsi que les rapports qu’elles entretiennent avec cet objet géopolitique qu’est la frontière ont été au menu de la deuxième communication. Le communicateur, Abdel-Aziz Mossi, socio-anthropologue, titulaire d’un doctorat en anthropologie sociale et ethnologie, présente les conceptions que se font les communautés de la frontière dans leur imaginaire collectif, comment elles se définissent par rapport à la frontière. La manière d’appréhender cette notion déterminera le vivre-ensemble des communautés, l’impact sur la cohésion sociale et les conditions de sécurité ou d’insécurité dans l’espace géographique de l’Afrique de l’Ouest. « Fondements du terrorisme en Afrique de l’Ouest » et « Dynamiques spatiales, intangibilité des frontières et gestion de la sécurité » ont été les autres axes des communications données par Hadiza Kiari Fougou, Docteur en Géographie de l’Université Abdou Moumouni de Niamey (Niger), l’universitaire Marcel Ayité Baglo, et le doctorant en coaching africain, Félix Tissou Hessou.

Les communicateurs ont émis des orientations stratégiques pour le développement des espaces frontaliers. Il s’agit notamment de renforcer la défense de l’intégrité du territoire national et sécuriser ces espaces sensibles; réduire la pauvreté et améliorer la qualité de vie des populations frontalières, développer la coopération transfrontalière pour consolider les relations de bon voisinage et l’intégration régionale et panafricaine. Pour finir, ils proposent face aux enjeux de définir et de concevoir la sécurité des casernes, d’en assurer la gestion par-dessus les frontières aussi bien terrestres, aériennes que maritimes pour en faire un bien commun aux Etats■