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Situation entre le Bénin et le Niger: Les Groupes parlementaires Up-R et Br encouragent Patrice Talon

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A la faveur de la séance plénière de ce mardi 14 mai, les Groupes parlementaires Union progressiste Le Renouveau (Up-R) et Bloc républicain (Br) ont fait, à tour de rôle à la tribune de l’hémicycle, une déclaration pour apporter leur soutien ferme à la posture du président de la République, Patrice Talon, par rapport à la situation actuelle entre le Bénin et le Niger. La déclaration des députés Br a été lue par le président du Groupe parlementaire, Assan Séïbou et celle de l’Up-R par la députée Alice Dadégnon.

  

Par   LA REDACTION, le 15 mai 2024 à 08h52 Durée 3 min.
#Situation entre le Bénin et le Niger

Lire l’intégralité des deux déclarations

Déclaration du Groupe parlementaire Bloc républicain

Monsieur le président de l’Assemblée nationale,

Honorables députés,

Chers collègues,

Le lundi 6 mai 2024, le gouvernement de notre pays a notifié à l’ambassadeur de la République populaire de Chine près le Bénin, ainsi qu’à la société de gestion du pipeline, la Cnpc (China National Petroleum Corporation), sa décision de bloquer l’embarquement du pétrole nigérien, à partir de la plateforme de Sèmè-Podji, où atterrit l’oléoduc traversant notre territoire national. Le mercredi 8 mai, à la sortie du Conseil des ministres, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a informé l’opinion publique nationale et internationale, des raisons ayant fondé cette décision. On en retient trois points-clés :

 C’est d’abord l’effort inlassable du Bénin pour la normalisation des relations entre nos deux pays à la suite des sanctions de la Cedeao. Notre pays, faut-il le rappeler, a longuement plaidé pour la levée des sanctions décidées contre le Niger, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires.

C’est ensuite, la promptitude du Bénin à rouvrir ses frontières, dès la levée des sanctions par la Cedeao.

C’est enfin, la disponibilité manifestée par le gouvernement, pour la relance de la coopération entre nos deux Etats, à travers l’envoi de messages aux dirigeants nigériens, mais aussi et surtout, en dépêchant à Niamey, son chef de la diplomatie.

Malheureusement, toutes ces preuves de bonne volonté, sont restées sans suite.

A cette étape, il nous parait essentiel de rappeler que le Bénin, à l’origine de la crise, n’avait procédé à la fermeture de sa frontière, qu’en vertu des décisions de la Cedeao prises sur la base du Traité, des protocoles et conventions ratifiés par tous les Etats membres. Les sanctions décidées et appliquées par la Cedeao, ne sont pas nouvelles ; mais dans le cas présent, le Niger a fait fixation sur le Bénin en l’accusant à tort, de vouloir lui faire la guerre. Même le Nigéria qui a conduit les réunions de sanctions contre le Niger et qui les a appliquées fermement, n’a pas été traité d’hostile par le Niger.

Aujourd’hui encore, c’est avec stupéfaction que les Béninois constatent qu’après la levée des sanctions de la Cedeao et l’ouverture des frontières par tous, le Niger continue de garder fermée, seulement la Frontière du Bénin. Et pour toute raison avancée, la seule ridicule et fausse information de l’existence des bases militaires étrangères à ses frontières, citée enfin par le Premier Ministre du Niger pour convaincre l’opinion nationale et internationale. Il s’agirait de Tourou (Parakou), Porga, Kandi, Madicalli (Malanville).

Chers collègues, vous comprenez avec moi qu’il y a manifestement une totale incohérence avec les frontières du Niger et les informations que nous connaissons sur notre pays. 

Cette situation interpelle tous les Béninois.

Pour nous, le Bénin passe pour un bouc émissaire de la situation que traverse le Niger. Car réellement, aucune menace sécuritaire liée à la présence de troupes étrangères, n’explique l’attitude du Niger ; sinon c’est d’autres frontières qu’il fermerait. Il faut se rendre à l’évidence que le Bénin devra redouter un plan de sa déstabilisation militaire, car les raisons évoquées par le Niger ne sont pas économiques.

 

Monsieur le Président et Chers collègues,

Dans le Préambule de notre Constitution, nous « affirmons notre volonté de coopérer dans la paix et l’amitié avec tous les peuples qui partagent nos idéaux de liberté, de justice, de solidarité humaine, sur la base des principes d’égalité, d’intérêt réciproque et de respect mutuel de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale ». L’article 1er de notre Constitution clame : « l’Etat du Bénin est une République souveraine ».

En conséquence, le Président de la République du Bénin étant le garant de cette souveraineté et de notre dignité, doit prendre des décisions et avoir des attitudes qui les préservent. Le Bénin doit accepter des compromis internationaux, mais jamais une humiliation.

C’est pour cela que nous saluons et soutenons sans réserve, les décisions prises courageusement hier et aujourd’hui, par le Président Patrice Talon, devant des décisions extrêmes de fermeture de frontière contre notre pays. C’est dans ce sens que le Groupe parlementaire Bloc républicain exprime du haut de cette tribune, sa totale solidarité à la posture de notre Gouvernement dans cette affaire de pipeline pétrolier du Niger, car elle permet à tout notre peuple de préserver sa souveraineté, sa dignité et sa fierté d’être Béninois.

Le Bloc républicain, tout en rejetant fermement les allégations militaires du Niger en ce moment, affirme qu’il n’appartient à aucun pays au monde, le droit de dicter au Bénin, les lieux qu’il doit occuper sur son territoire, pour implanter ses forces de sécurité et de défense. 

Nous voudrions lancer un appel à tous nos collègues sans distinction et à tout le peuple béninois, pour qu’ils perçoivent la profondeur, la justesse, et la valeur patriotique de la posture du Gouvernement sur l’acheminement du pétrole nigérien à Sèmè. La fermeture de la frontière c’est pour toute marchandise et l’attitude autour de projets communs avec d’autres Etats, doit marcher avec notre dignité. De même, il est impérieux de sortir de la posture malheureusement alimentée volontairement ou non, avec la complicité de certains de nos compatriotes, qui laisse croirent au Niger, que nous ne nous en sortirons pas sans ce pays frère ou que nous lui sommes hostiles.

Le Bénin et le Niger sont des frères condamnés à vivre ensemble. Il est mieux que nous retrouvions rapidement la voie du dialogue fraternel, car nous nous sommes assez donné en spectacle devant les autres. Nous savons que le gouvernement de Patrice Talon est prêt à cela, nous espérons voir celui du Niger donner des signes, pour que dans la dignité et le respect mutuel, nous dépassions cette crise.

 Vive le Groupe parlementaire Br

 Vive le Bénin,

 Je vous remercie.

 Fait à Porto-Novo le 14 mai 2024


Déclaration du Groupe parlementaire Union progressiste Le Renouveau 

Le Groupe parlementaire Up le Renouveau, à la suite de la Haute direction politique du parti, félicite le gouvernement et le président Patrice Talon pour avoir entrepris et soutenu la levée des sanctions décidées et mises en œuvre par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) après le renversement par les armes, le 26 juillet 2023, des institutions démocratiques de la République sœur du Niger. L’ouverture subséquente des frontières de notre pays avec notre voisin ainsi que les nombreuses démarches initiées par le gouvernement du Bénin en direction des autorités du Niger depuis septembre 2023 sont la preuve irréfutable de la volonté du chef de l’Etat, Patrice Talon à renouer les liens avec notre pays frère, le Niger.

Malheureusement, force est de constater que les autorités nigériennes ont maintenu leur frontière terrestre fermée à l’égard de notre pays après l’avoir ouverte en ce qui concerne le Nigéria invoquant des raisons non fondées, relatives à une prétendue installation de bases militaires étrangères sur le territoire béninois.

Le Groupe parlementaire Up le Renouveau regrette cette attitude de mépris des autorités nigériennes vis-à-vis de notre pays qui n’a rien fait d’autre qu’appliquer, au même titre que le Nigéria, une décision communautaire prise en vertu des textes auxquels les pays membres ont adhéré y compris la République sœur du Niger. Notre Groupe parlementaire condamne par ailleurs, les propos regrettables et mensongers constamment tenus par les dirigeants du Niger à la recherche d’un bouc émissaire, à l’égard des autorités et de l’Etat béninois à des fins de manipulation de l’opinion nationale et internationale et qui sont maladroitement amplifiés sur les réseaux sociaux.

Le Groupe parlementaire Union progressiste le Renouveau soutient le gouvernement du Bénin pour avoir pris acte du maintien par le Niger de la fermeture de sa frontière en ordonnant subséquemment la suspension du chargement par navires dans nos eaux territoriales du pétrole brut produit par la République du Niger.

Le Groupe parlementaire Up Le renouveau condamne par la même occasion l’attitude du parti Les Démocrates qui accuse et dit ‘’déplorer l’approche conflictuelle adoptée par le pouvoir de la rupture et préconise le dialogue respectueux des intérêts de toutes les parties notamment l’aspiration fondamentale des peuples du Bénin et du Niger à la paix sans ingérence étrangère…’’

Que reprochent-ils concrètement au président de la République et son gouvernement ? Quelle faute particulière a commise le gouvernement du Bénin en condamnant la prise de pouvoir par les armes dans la sous-région ouest africaine?  Est-ce de l’ingérence étrangère que de mettre en œuvre la décision de fermeture des frontières avec le Niger prise par la Cedeao ; la même institution régionale qu’ils appellent à temps et à contre-temps à intervenir au Bénin ? Pourquoi les pourfendeurs de la rupture se refusent-ils de prendre parti pour leur pays en intégrant dans leur analyse les efforts du président de la République ayant abouti à la levée des sanctions et les nombreuses démarches du gouvernement restées sans suite de la part des autorités du Niger ?

En quoi l’affirmation de la dignité et de la fierté du Bénin et les efforts soutenus de notre pays à se démarquer comme un pays bien gouverné et respectueux des textes communautaires serait-elle conflictuelle ?

Que recommandent en définitive, les pourfendeurs du gouvernement ?

La promotion des coups d’Etat comme mode d’accès au pouvoir dans nos pays ?

La mise à genoux ou l’humiliation du Bénin qui a amené un ancien président de la République à déclarer le Bénin, notre pays, comme composante de notre voisin de l’Est ?

Ou bien le fait que le Gouvernement et sa Majorité n’aient pas travaillé à affaiblir la communauté, comme d’autres l’ont fait ?

Ce moment où le président du Bénin pouvait se promener dans les rues de Paris, mouchoir en main, sous prétexte de pleurer le terrorisme en France alors que le même phénomène sévit plus gravement en Afrique de l’Ouest est révolu.

C’est le lieu de faire observer que les donneurs de leçons après s’être rendus à Malanville pour constater et déplorer la fermeture de la frontière par le Bénin en application des décisions de la Cedeao, n’ont pas cru devoir y retourner depuis que notre pays l’a rouverte mais que les dirigeants du Niger la maintiennent fermée. Est-ce à dire que les transporteurs ne souffrent pas quand ce sont les Nigériens qui gardent leur frontière fermée ?

Le Groupe parlementaire Up Le Renouveau saisit cette occasion pour féliciter le gouvernement pour sa proactivité qui permet à notre pays, dans un contexte d’accès difficile aux intrants agricoles, d’en trouver et surtout de les subventionner afin de les rendre disponibles à coûts réduits à nos producteurs. C’est pourquoi il se félicite de la décision du gouvernement d’interdire l’exportation massive et frauduleuse de nos produits vivriers, en particulier le maïs, vers des pays voisins, pendant que les populations béninoises l’achètent trop cher sur nos marchés. Car, si nous avons produit 2 050 000 tonnes de maïs au cours de la campagne agricole 2023-2024 alors que nos besoins de consommation nationale se chiffrent à 1 million de tonnes, cela veut dire que le produit devrait être disponible et accessible à toutes les bourses. Aussi, invitons-nous le Gouvernement à poursuivre la structuration de notre économie afin de la rendre plus résiliente face aux chocs exogènes.

Enfin, l’Union progressiste le Renouveau encourage le gouvernement à rester attentif à la réponse favorable à l’appel à la lucidité, à la responsabilité et au dialogue qu’il a constamment lancé au Gouvernement du Niger, en conformité à la ligne politique historique du Bénin et à sa foi en la solidarité, la fraternité, la cohésion et la paix entre les Etats africains.

 Vive l’Union progressiste le Renouveau !

 Vive le Bénin !

 Porto-Novo, le mardi 14 mai 2024.