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Les différents acteurs de la production et de la distribution du sel iodé ont participé, hier mercredi 28 octobre à Cotonou, à un atelier « d’information et de sensibilisation sur l’iodation universelle du sel et la consommation du sel iodé ». Les assises ont été organisées par la Commission de l’UEMOA en collaboration avec le ministère de la Santé et l’Agence béninoise de normalisation et de la gestion de la qualité (ABeNOR).
L’Enquête démographique de santé (EDS), révèle que la proportion des ménages disposant de sel iodé au Bénin est passée de 83,9% en 2006 à 92,2% en 2012 avec 86% des ménages consommant du sel iodé adéquat. Par contre, il y a une régression de la performance du Bénin ces dernières années. En effet, 39% des ménages consomment du sel adéquatement iodé selon l’Enquête modulaire à indicateurs multiples (MICS) de 2014. Cette regression exige des actions urgentes. C’est le sens des assises «d’information et de sensibilisation sur l’iodation universelle du sel et la consommation du sel iodé». Leur finalité es d’informer les décideurs, les principaux acteurs et les consommateurs du Bénin, des actions mises en œuvre dans le cadre de la lutte contre les troubles dus aux carences en iode. Les assises favorise ont l’harmonisation des méthodes d’analyse et de contrôle des produits enrichis, a expliqué le directeur de cabinet du ministre en charge de l’Industrie et du Commerce, Adam Ahanchédé, qui a procédé au lancement des travaux.
Pour le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Jacob Nambou, le mémorandum d’entente sur l’enrichissement des aliments en nutriment dans la zone UEMOA a retenu au nombre des aliments de grande consommation, les huiles alimentaires vitamine A, les céréales et le sel alimentaire iodé comme véhicules des micronutriments.
Pour sa part, le représentant de la Commission de l’UEMOA au Bénin, Yaovi Kounhundé, précise que l’importance de la stratégie d’iodation du sel et sa consommation constitue une politique efficace de santé publique. Elle permet, ajoute-t-il, de lutter contre ou de prévenir les carences en iode aux conséquences socio-économiques et sanitaires redoutables. «L’intégration et le bien-être des populations ne peuvent être possibles que si nos pratiques de production et de distribution sont améliorées et harmonisées», a-t-il indiqué.
Les trois personnalités saluent la contribution du Bénin à l’effort régional pour la réduction des carences en micronutriments. Toutefois, le représentant de la Commission de l’UEMOA l’exhorte à mettre en application la réglementation. Autrement dit, lutter contre la porosité des frontières en vue de faciliter le contrôle systématique de la quantité du sel importé. Il s’agira, par ailleurs, d’accroître les ressources humaines chargées d’effectuer le contrôle de la qualité du sel et d’intensifier la sensibilisation du consommateur sur la nécessité de consommer du sel iodé.
Aussi, le pays devra-t-il emboîter le pas au Sénégal, principal producteur de sel et pourvoyeur de sel iodé dans l’espace UEMOA. Ce qui ambitionne d’amener 90% des ménages sénégalais à consommer du sel adéquatement iodé et de porter à 100 000 tonnes la quantité de sel iodé fournie par les petits producteurs.
La rencontre se veut alors un cadre de plaidoyer de haut niveau dans les pays de l’espace UEMOA, afin d’accélérer l’atteinte des objectifs d’iodation universelle du sel et de pousser les consommateurs à consommer du sel iodé.
Problème de santé publique
Problème majeur de santé publique par son ampleur, la malnutrition représente 11% de la charge mondiale de morbidité. Elle est la cause sous-jacente pour plus de 45% du décès d’enfant de moins de cinq ans selon le rapport mondial de nutrition en 2014.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans l’espace UEMOA, plus de 30 millions de personnes, représentant 33% de la population, ont des apports insuffisants en iode et 1,3 million d’enfants naissent sans protection contre les troubles dus aux carences en iode.
«Ces déficiences méritent d’être corrigées en raison de leurs conséquences néfastes sur le potentiel humain et économique», a indiqué le directeur de cabinet du ministre de la Santé, Jacob Nambon.