« Au bout d’un an de mise en œuvre de la réforme structurelle de la décentralisation, on peut dire que les choses sont en place et évoluent progressivement ». C’est la conviction de Landry Hinnou, coordonnateur de la Cellule présidentielle de suivi et de contrôle des communes, un organe qui intervient au quotidien pour accompagner les acteurs de l’administration communale pour l’instauration et le maintien d’une bonne gouvernance locale. A travers une sortie médiatique, dimanche dernier, il a décrypté les différents axes de la réforme et répondu aux préoccupations relatives à l’exécution de cette réforme.
Sur la question du tirage au sort des personnels administratif et technique opérant dans l’administration communale, le coordonnateur de la Cellule présidentielle se veut ferme. Selon lui, c’est un mécanisme qui sélectionne par hasard les acteurs et exclut donc toute possibilité d’accointances et de manigances porteuses de préjudices à la gouvernance des communes. « Le tirage au sort met un caractère aléatoire dans le choix du personnel administratif et technique de gestion des communes… On est dans un processus de professionnalisation des personnels administratif et technique des communes », estime-t-il.
A la récurrente inquiétude concernant la marginalisation des maires, Landry Hinnou soutient qu’il n’en est rien. Au contraire, le maire tout en étant en lui-même un organe, dirige le conseil de supervision et le conseil communal qui sont habilités à connaître de la gouvernance du secrétaire exécutif et à l’apprécier. « Concrètement aujourd’hui, les maires sont soulagés puisqu’ils ne sont plus justiciables en matière financière et de gestion », justifie le coordonnateur, faisant ainsi allusion au fait que les maires ne sont plus dans les fonctions de Personne responsable des marchés publics et d’ordonnateur du budget pour lesquelles ils n’ont pas toujours les compétences avérées. D’ailleurs, illustre-t-il, un audit dans les vingt principales communes avait confirmé une mauvaise gouvernance.
Faisant le point des secrétaires exécutifs qui ont quitté leurs fonctions pour une raison ou une autre, le coordonnateur Landry Hinnou informe qu’il y a eu trois cas de mauvaise gouvernance, deux cas d’éviction à la suite de la période d’essai et d’enquête de moralité et un cas de démission d’une femme pour rapprochement de conjoint.
S’agissant des conflits entre autorités ou des insuffisances présumées de la réforme, le coordonnateur fait comprendre que « nous sommes en face d’une opinion alarmiste qui pense que tout devrait aller normalement en un an ».
Aussi, pour aider les acteurs à jouer au mieux leur rôle, des formations continues sont organisées à leur endroit avec le concours du centre de formation spécialisé du ministère de la Décentralisation. Il y a également des initiatives dématérialisées notamment « Les jeudis de la réforme » qui est une formation en ligne. « Il se met en place un système intégré de gestion des communes. Il est prévu aussi un manuel de procédures, un système de gestion du personnel, un organigramme-type, … », annonce Landry Hinnou qui ajoute qu’il y a aussi des outils que la Cellule met en place pour aider le personnel dans son travail. Il en conclut que « les secrétaires exécutifs prennent la mesure de leur responsabilité et travaillent à atteindre les objectifs qui leur sont assignés par le pouvoir politique ».