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Tentative de déstabilisation: Une fine pluie, signe de répit et d’espoir

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Dans cette atmosphère de retour au calme, le président Patrice Talon s’est offert, en soirée, une promenade sur le boulevard de la Marina Dans cette atmosphère de retour au calme, le président Patrice Talon s’est offert, en soirée, une promenade sur le boulevard de la Marina

Au lendemain de la tentative de coup d’État déjoué du dimanche 7 décembre, un phénomène naturel a retenu l’attention de nombreux Béninois : une fine pluie tombée tôt dans la matinée du lundi 8 décembre.

Par   Arnaud DOUMANHOUN, le 10 déc. 2025 à 03h37 Durée 2 min.
#Cotonou #Affaire Tentative de coup d’Etat

Au Bénin, les pluies inattendues, surtout lorsqu’elles sont douces, portent une charge symbolique forte. A juste titre, la fine pluie tombée dans la matinée du lundi 8 décembre, juste au lendemain de la tentative de coup d’État déjoué, n’a laissé personne indifférent. Beaucoup y ont vu un message, un rappel que le Ciel veille encore sur la nation et accompagne son peuple dans les moments d’épreuve. Cette pluie discrète mais persistante a arrosé plusieurs localités, notamment la ville de Cotonou. Pour des observateurs et des leaders d’opinion, elle porte un symbole puissant : celui d’un pays lavé des souillures causées par une entreprise de déstabilisation vouée à l’échec. Comme si la nature elle-même venait poser un voile d’apaisement sur un événement qui aurait pu se transformer en un drame national.

Car la question demeure : que serait-il advenu du Bénin si cette tentative avait réussi ? Dans quel état se trouverait le pays aujourd’hui ? A quelles incertitudes politiques, économiques ou sociales les populations auraient-elles été confrontées ? Même ceux qui, dans l’ombre des réseaux sociaux ou dans des discussions confidentielles, se montraient enthousiastes à l’idée d’un renversement brutal, ne peuvent affirmer avec certitude qu’ils en auraient tiré un quelconque bénéfice.

L’histoire récente de plusieurs pays africains montre d’ailleurs à quel point les enthousiasmes précoces peuvent rapidement laisser place à la désillusion. Dans diverses nations où certains soutiens applaudissaient les putschistes dès les premières heures, les réalités qui ont suivi ont souvent été amères : restrictions des libertés, instabilité prolongée, économie paralysée, climat social dégradé. Beaucoup de ces voix, que l’on entendait bruyantes au début, se font désormais plus discrètes, lorsqu’elles ont encore la possibilité de s’exprimer. Dans ce contexte, la fine pluie de ce lundi matin résonne comme un signe de réconfort et de continuité. Elle rappelle la résilience du peuple béninois, sa capacité à surmonter les épreuves et à se réunir autour de l’essentiel : la paix, la stabilité et le refus de toute aventure hasardeuse. Si les tentatives de déstabilisation passent, les signes de la nature, eux, demeurent. Et celle-ci semble avoir murmuré, en gouttes légères : le Bénin continue d’avancer.

Dans cette atmosphère de retour au calme, le président Patrice Talon s’est offert, en soirée, une promenade sur le boulevard de la Marina. Sous la haute silhouette de l’imposante statue de l’Amazone, entre les hôtels de haut standing et le long mur de fresques qui célèbrent la diversité culturelle et touristique du pays, il a croisé un groupe de jeunes, comme il en passe chaque soir dans ce lieu devenu emblématique. S’adressant à une fillette prénommée Fifamè, « dans la paix », le chef de l’Etat a souri : « Fifamè… voilà des signes ». Comme une évidence, un rappel silencieux : le Bénin a une âme.