La Nation Bénin...
Après
l’étape de Lokossa où il a procédé, dimanche 2 juin dernier, au lancement de la
tournée gouvernementale de reddition de comptes dans le Mono, le ministre
d’Etat Romuald Wadagni a tenu à présider l’exercice dans les cinq autres
communes du département. La délégation ministérielle soutenue par des députés
et responsables de partis politiques a été marquée par la reconnaissance des
populations par rapport aux réalisations du
gouvernement.
Athiémé, Comé, Houéyogbé, Bopa et Grand-Popo sont les cinq communes du département du Mono touchées, la semaine dernière, par la campagne de reddition de comptes initiée par le gouvernement en vue de faire savoir les réalisations majeures de son Programme d’action mais aussi recenser les nouvelles préoccupations des communautés. Le ministre d’Etat, Romuald Wadagni, en charge de l’Economie, des Finances et de la Coopération, a tenu à conduire cet exercice qui a pris fin, samedi 8 juin dernier, par la grande mobilisation des forces vives à l’étape de Comé. D’Athiémé, la cité des bois blancs, à Comé en passant par les autres communes, il a été question des programmes de portée générale et des initiatives spécifiques prises au profit des communautés. Sur ce dernier point, on pourrait retenir pour le compte des populations Xwla et Xwela de Grand-Popo, par exemple, les travaux d’enrochement pour la protection de la côte. La pose des roches de Hillacondji à Louis Condji, indique le maire Jocelyn Ahyi, stabilise désormais la côte et protège les populations longtemps tourmentées par une érosion côtière sévère et ses conséquences. Grâce à ces travaux, détaille-t-il, l’Océan Atlantique a reculé de plus de 200 m entre les villages d’Agoué et Louis Condji et ce, par rapport à sa position en novembre 2023. Aussi, les risques d’inondations liées à la submersion marine sont-ils pour le moment atténués et conjugués au passé, à en croire le maire. Dans la même veine, la commune bénéficie des travaux d’ouverture de l’embouchure de la bouche du Roy à Avlo. Egalement, le lancement imminent des travaux d’aménagement et de bitumage de la route Athiémé-Adjaha, pour un coût estimé à environ 50 milliards francs Cfa, rallonge la liste des réalisations qui illustrent, au dire du maire, la volonté du gouvernement d’accompagner l’émergence de la cité balnéaire. A l’image de Grand-Popo, la commune de Bopa a bénéficié d’un pont de franchissement érigé à Djidjozoun. Ouvrage de 80 mètres de portée et doté d’un tablier de 11 mètres décomposé en une double voie large de 3,5 mètres chacune et de deux trottoirs de 2 mètres de part et d’autre, le pont est une réponse pragmatique aux chavirements de barques et décès par noyade des citoyens tentant de traverser le lac Ahémé. Le dernier chavirement funeste enregistré sur le lac remonte à août 2020 où 15 décès ont été enregistrés. L’autre action gouvernementale qui a marqué Bopa, ces huit dernières années, a trait à la réforme de la Décentralisation ayant consacré la séparation du pouvoir politique de l’administration technique désormais confiée aux secrétaires exécutifs de mairie nommés à la suite d’un processus de tirage au sort. Depuis la mise en œuvre de ladite réforme, la trésorerie de Bopa a retrouvé une meilleure santé permettant à la collectivité territoriale de financer des projets sur fonds propres. Pour le compte de cette année, c’est une cagnotte d’environ 40 millions francs Cfa qui est affectée à la rénovation du Belvédère de Kinkpi. Un investissement envisagé depuis des dizaines d’années et qui devient enfin réalité en vue d’honorer la mémoire du premier chef d’Etat du Dahomey, aujourd’hui République du Bénin, mais surtout drainer des touristes. De quoi confirmer que Bopa a amélioré sa capacité de mobilisation des ressources propres et tourné la page des années de trésorerie tendue où les frais de session des élus étaient payés au compte-gouttes. Egalement, en matière de construction d’infrastructures routières et d’assainissement du cadre de vie, Bopa ainsi que les communes limitrophes, Houéyogbé et Comé n’ont pas été laissées pour compte. Des investissements importants ont été consentis. De nombreux autres sont annoncés pour l’aménagement des voies de circulation entre les arrondissements. D’autres encore sont annoncés pour améliorer les plateaux techniques des centres de santé, moderniser le secteur des Enseignements technique et professionnel, réaliser des travaux de dragage des fleuves et lagunes, ou donner corps au projet de construction d’un port de pêche. Les maires n’étaient pas les seuls à reconnaître les diverses réalisations du Programme d’action du gouvernement. Ils ont été appuyés par des associations de développement de leurs communes respectives qui n’ont pas manqué de formuler de nouvelles de doléances.
Nouvelles préoccupations
Bassin de production agricole, Houéyogbé souhaite bénéficier davantage d’accompagnement pour l’amélioration des conditions de travail. Il est question de réduire la pénibilité du travail de la terre, de faciliter l’accès aux financements et au foncier sécurisé. La cité des bois blancs, musée à ciel ouvert des vestiges du commandement du Cercle d’Athiémé, attend de l’Exécutif béninois la valorisation des bâtiments et autres objets qui racontent la période coloniale. Ceci, en parallèle aux vœux relatifs à la modernisation du maraîchage, sous-secteur agricole où la cité au sol hydromorphe tient la vedette en matière de production de crincrin. En vérité, les maraîchers d’Athiémé détiennent le record de la production de corchorus olitorius et ce, depuis plusieurs années dans le département du Mono. Un peu plus loin, à Bopa, les populations ne veulent plus se contenter des activités halieutiques. La cité des pêcheurs se veut une ville à vocation touristique et appelle le gouvernement à l’accompagner dans cette vision. Outre le belvédère, jurent les autorités, le Ahémé dispose d’un potentiel touristique important devant retenir l’attention des touristes.
Quant
à Comé, ville carrefour et cosmopolite de par sa position géographique dans le
Mono, les forces vives en appellent à l’amélioration de son visage grâce aux
travaux d’asphaltage. Ceci compte tenu du beau visage que le programme mais
aussi l’aménagement et le bitumage de la route Lokossa-Dévé-Aplahoué-frontière
Togo ont donné à la ville de l’Espérance. De façon spécifique, les Waci
plaident, entre autres, pour la rénovation de l’hôpital de zone de Comé, la
construction de la maison des jeunes. Comé dit attendre aussi avec impatience
l’ouverture des nouveaux lycées ainsi que les réalisations physiques promises
dans le cadre de la mise en œuvre du projet ville verte.
Après
l’écoute attentive des interventions, le ministre d’Etat Romuald Wadagni et sa
suite dont le ministre en charge des Transports et du Cadre de vie, José
Tonato, procèdent au recadrage et apportent des clarifications.
Relativement
à la reconstruction de la maison des jeunes, les travaux devraient être
financés conjointement par la partie béninoise et un partenaire de la mairie de
Comé. Mais ce financement extérieur n’étant plus certain, le ministre d’Etat a
fait la promesse de proposer au gouvernement d’exécuter les travaux de
reconstruction sur le budget national. Le coût du projet est estimé à près de
700 millions francs Cfa.
A
l’endroit des communes qui entendent se positionner dans le circuit
touristique, le ministre d’Etat assure de l’appui du gouvernement qui, dit-il,
anticipe à travers la mise en place des dispositifs préalables. « Les villes
qui ne disposent pas d’énergie électrique, d’eau potable et de centre de santé
aux standards internationaux n’attirent pas les touristes », renseigne Romuald
Wadagni. Du reste, en matière de satisfaction des besoins, le Bénin va à son
rythme, selon son document de planification, soutient le ministre d’Etat qui
insiste : « Il faut de la compréhension, de la patience pour comprendre que ce
n’est pas parce qu’on n’a pas distribué de l’argent aujourd’hui dans la poche
de chacun des citoyens que le développement n’a pas eu lieu ». L’autorité
ministérielle invite à faire confiance au chef de l’Etat puisque, poursuit-il,
outre les réalisations qui font déjà sensation, beaucoup d’autres programmes
sont sur le point de prendre corps dans les jours à venir pour le bonheur des
populations. Romuald Wadagni dévoile, entre autres, le programme de prise en
charge des 1 000 premiers jours des enfants, se traduisant par la prise en
charge des soins relatifs aux grossesses puis les deux premières années des
nouveau-nés. Le gouvernement, indique-t-il, a fait cette option parce que
conscient que la bonne prise en charge de l’enfant durant ses premiers jours
détermine la qualité du citoyen qu’il devient plus tard ainsi que le rendement
de son travail dans la communauté. Cet énième programme inédit de la Rupture va
donner un nouveau visage au hautement social sous lequel est placé le second
mandat présidentiel en cours au Bénin■