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33e Journée de l’Enfant africain: « Les droits de l’enfant dans l’environnement numérique » en lumière

Société
Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance

La communauté internationale célèbre, ce vendredi 16 juin, la 33e Journée de l’enfant africain (Jea), en souvenir du massacre des enfants de Soweto en 1976. Cette année, les acteurs prônent un internet sain et protecteur des droits de l’enfant.  C’est le sens du message délivré, mercredi 14 juin, par Véronique Tognifodé, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance. 

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 15 juin 2023 à 08h29 Durée 3 min.
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Pour cette 33e édition de la Journée de l’enfant africain, les acteurs misent sur la protection numérique des enfants. 
Leur motivation, attirer l’attention de la population entière sur les avantages et les inconvénients du numérique pour les enfants et prendre des mesures idoines afin de leur en assurer un accès sécurisé et utile pour leur développement sain et épanouissement. 
Ce défi trouve son sens dans un environnement marqué par des bouleversements qui compromettent les droits de l’enfant, tels que la recrudescence des foyers de tensions, l’extrémisme violent et les changements climatiques, favorisant ainsi l’éclosion des abus, des violences et de l’exploitation des enfants. 
Le hic, c’est que les grands changements escomptés avec les dispositifs de protection de l’enfant à l’échelle africaine et internationale peinent à être opérés. 
« Malgré les engagements pris par nos pays respectifs à travers les Objectif de développement durable les aspirations de l’Afrique que nous voulons à l’horizon 2063 et la domestication progressive des conventions internationales, régionales et sous-régionales, la situation de l’enfant africain est toujours confrontée à un faible taux de scolarisation avec une mention spéciale pour les filles, une forte déscolarisation et ses corollaires que sont le travail des enfants, la traite des enfants et la mobilité transfrontalière, les violences sexuelles, le mariage précoce et forcé,… ».
La situation se dégrade avec « le faible accès des enfants africains à l’information et/ou la mauvaise utilisation de l’environnement numérique en plein essor ». 
Pour Véronique Tognifodé, rien n’est encore perdu. Là-dessus, elle indique la ligne d’action aux acteurs à divers niveaux au Bénin et dans le monde, avec en toile de fond, l’éducation et la promotion d’un internet digne au profit des enfants. 
« Si l’éducation est un des préalables nécessaires à la socialisation et à la construction du citoyen de demain, les Etats doivent apporter à chaque enfant tous les contenus qui participent à la connaissance et à la compétence », suggère-t-elle, avant de repréciser ses pensées :
« Les programmes scolaires et les méthodes d’apprentissage doivent amener les enfants à découvrir par eux-mêmes et à pouvoir faire les comparaisons et les choix grâce à la dextérité et à l’accompagnement de leurs enseignants.  Autrement dit, en 2023, la possibilité doit être offerte à chaque enfant de bénéficier d’une « éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et de promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie (Odd 4) » en utilisant à bon escient l’environnement numérique mis à sa disposition ».

Contrôle parental

Au Bénin, l’élan du gouvernement se matérialise par la mise en place d’un environnement numérique sécurisé au profit de l’épanouissement des enfants. 
Toutefois, le gouvernement ne saurait être le seul maître en action. La responsabilité parentale est un impératif. 
« Le défi, c’est le contrôle des contenus et les effets de ces contenus de plus en plus dangereux pour les enfants. Qu’il s’agisse des sollicitations perverses, de contenu non approprié à l’enfance, du recrutement dans les groupes armés non étatiques ou pour le travail des enfants, ou encore ce qui relève de la cybercriminalité, l’environnement numérique est un creuset dont l’utilisation doit être contrôlé », indique la ministre, convaincue que la collaboration des parents, des éducateurs et des professionnels est nécessaire pour protéger les enfants et les guider dans leurs choix. 
Pour elle, il suffit juste d’une astuce pour réussir le contrôle parental. « Il ne s’agit pas de se gendarmer derrière les enfants et d’étouffer leur envie légitime de découvrir le monde. Il s’agit de promouvoir le dialogue et la co-construction des choix pour la vie », recommande-t-elle. 
Pour cette 33e édition de la Jea, Véronique Tognifodé tente de toucher la fibre sensible des acteurs : « Chers partenaires, chers parents, chers professionnels de tous les domaines qui convergent à la protection et au bien-être de l’enfant, mettons-nous ensemble et collaborons pour un accès universel mais sécurisé de chaque enfant du Bénin à un environnement numérique de qualité ! »