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Accès à l’eau potable dans les zones reculées: Un pas vers la réalisation de la vision du gouvernement

Société

L’accès universel à l’eau potable en milieu rural est une priorité du gouvernement déclinée dans la ‘’Stratégie nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural 2017-2030’’. Dans ce cadre, des actions ont été entreprises avec pour objectif la réorganisation du secteur afin de satisfaire les besoins  en eau potable des populations  des localités les plus reculées du Bénin. On s’achemine ainsi vers l’atteinte des objectifs au regard des ressources importantes investies ou projetées.  
 

Par   Alexis METON A/R Atacora-Donga, le 26 avr. 2023 à 07h48 Durée 3 min.

«Sur la période 2022-2030, les besoins financiers annuels atteindront 17 milliards par an, un montant plus proche des montants de la décennie précédente, et viseront d'une part à couvrir la croissance démographique, et d'autre part, à pouvoir subventionner des branchements particuliers pour parvenir au minimum à 50 % d'accès à domicile en 2030 en milieu rural (moins de 2 % en 2016)», précise la Stratégie nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural 2017-2030. L’objectif général de la stratégie est d’assurer à toute la population rurale un accès à l’eau potable de façon équitable, durable et de qualité, à un coût abordable. Quatre objectifs spécifiques découlent de celui-ci. Il s’agit d’assurer l’accès à une source d’eau potable améliorée à toute la population rurale au Bénin, garantir la disponibilité de l’eau potable de façon continue et durable, assurer en permanence la qualité de l’eau de consommation, garantir la bonne gouvernance du sous-secteur.
Dans cette optique, il a été créé de l’Agence nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural (Anaepmr). Elle assure la maitrise d’œuvre nationale des réalisations d’infrastructures d’Adduction d'eau potable (Aep) en milieu rural. En tant que structure unique chargée de la mise en œuvre de la politique, des stratégies de l’État et des projets d’infrastructures en matière d’approvisionnement en eau potable en milieu rural, sa mission est d’initier, de programmer, de faire réaliser et de suivre les travaux d’infrastructures. Le document ajoute que les communes assurent la maitrise d’ouvrage des infrastructures d’eau potable en milieu rural pour la fourniture et la distribution de l’eau potable. Elles sont responsables de la connaissance du patrimoine, de la planification communale, de la réalisation des investissements et de la gestion des infrastructures d’Aep en milieu rural comprenant la délégation du service public de l’eau potable à des structures professionnelles. Elles assurent le suivi décentralisé du service public de l’eau potable.

L’autre plaidoyer des populations rurales

Un préalable de bonne gouvernance de l’eau qui témoigne de l’engagement du gouvernement à gagner le pari de l’accès à l’eau, source de vie. C’est heureux de constater que la Stratégie nationale d’approvisionnement en eau potable en milieu rural 2017-2030 est un document de référence qui réorganise le secteur de l’eau. Il y a d’un côté le secteur public, et de l’autre, le secteur privé qui comprend quatre groupes d’acteurs à savoir les bureaux d’études, les entreprises, les fermiers et les délégataires. Ce sont des prestataires privés qui sont, à travers un contrat avec les communes, responsabilisés pour l’exploitation et la maintenance des infrastructures d’approvisionnement en eau potable. Leur responsabilité est définie par le type de contrat qui les lie à l’autorité publique, c’est-à-dire la commune.
Dans le contrat d’affermage, la commune loue les actifs à un fermier moyennant une redevance et ce dernier assume le risque opérationnel. Dans le contrat de concession, l’opérateur privé reprend la gestion d’une infrastructure publique pour une période donnée pendant laquelle il assume d’importants risques de financements tels que la réhabilitation et l’extension de réseau. L’opérateur privé assume aussi les risques liés à la gestion et à l’exploitation pendant la durée du contrat. L'accès à une source d’eau améliorée pour toute la population rurale à moins de 30 minutes aller-retour de son domicile, y compris le temps d’attente au point d’eau semble être une réalité en 2021. Le challenge à l’horizon 2030 est que la moitié de la population rurale aura accès à une source d’eau potable améliorée à domicile.
C’est un défi pour le gouvernement ainsi que pour les acteurs en charge de la gestion de l’eau. Mais pour les communautés, c’est une préoccupation. Il faut encore plus d’efforts pour impacter les communautés surtout dans les régions de montagne comme l’Atacora, où la disponibilité de l’eau est problématique en période de sécheresse. L’inexistence du Fonds d’appui au développement des communes (Fadec eau) réduit la marge de manœuvre des mairies, pour intervenir directement en cas de perturbation des réseaux. Depuis les travaux d’extension du réseau en novembre 2022, les petits ouvrages sont à la charge des communes qui tâtonnent dans les dépannages éventuels,pour défaut de ressources. C’est le cas de la commune de Natitingou où les Aev de Yarikou, Sinaissiré, Péporyakou et Kouaterna étaient tombées en panne. Le dépannage des deux premiers est intervenu difficilement, selon nos sources. Les populations ont recouru au cours de cette période aux forages simples pour leurs besoins.
Elles appellent le chef de l’État, au regard de ces difficultés conjoncturelles, pour la mise en oeuvre des projets de grands châteaux d’eau prévus pour le système d’alimentation en eau multivillage. Si ce projet d’envergure est réalisé, il permettra aux populations d’avoir accès à l’eau potable dans toutes les localités ■