La Nation Bénin...
Au
cœur de la modernisation agricole au Bénin, l'Agence française de développement
(Afd) soutient la transition agroécologique grâce au projet d’appui à la
Transition agroécologique dans les zones cotonnières qui est à sa deuxième
phase. Cette initiative promeut une approche qui permet de concilier production
agricole et préservation des écosystèmes.
Le
Bénin, comme de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, fait face à des défis
majeurs en matière d’agriculture : baisse de la fertilité des sols, dégradation
des terres cultivables, et nécessité de répondre à une demande alimentaire
croissante. C'est dans ce contexte que l'Agence française de développement
(Afd) intervient pour soutenir la mise en œuvre par le gouvernement du projet
Transition agroécologique dans les zones cotonnières (Tazco), qui s’impose
comme une réponse concrète pour améliorer la résilience des systèmes agricoles.
Ce programme innovant aide les agriculteurs à adopter des techniques durables,
tout en contribuant à la restauration des sols et à la préservation des
écosystèmes. Il vise à encourager une agriculture plus respectueuse de
l’environnement en mettant l’accent sur la mise en œuvre de pratiques
agroécologiques, une approche qui permet de concilier production agricole et
préservation des écosystèmes. Agathe Orou N'gobi, chargée de mission
Agriculture et Environnement à l'Afd, explique en effet que le programme accompagne
les acteurs du développement rural dans la mise en place des techniques de
transition agroécologique, avec des découvertes et des redécouvertes de
pratiques durables. « Ces technologies, une fois stabilisées, sont mises à
l'échelle avec l'aide des conseillers agricoles qui sont sur le terrain. Elles
sont pilotées par l'Atda2 avec le concours de l'Aic », décrit-elle. Ces
pratiques sont adaptées à chaque milieu agroécologique grâce à une composante
Recherche dédiée, qui établit des référentiels techniques spécifiques à chaque
région. Laure Weisgerber, directrice de l’Afd au Bénin, insiste sur
l’importance de la transition agroécologique pour répondre aux défis futurs. «
Nous sommes convaincus qu'il faut préserver l'environnement dans le domaine
agricole pour garantir des rendements de qualité, tout en s'assurant que la
production pourra suivre l'augmentation constante de la population au Bénin »,
a-telle souhaité.
L’initiative Tazco, dans sa deuxième phase, a déjà permis des avancées significatives sur plusieurs sites pilotes comme celui de Savalou. « Ici, nous expérimentons sur environ trois hectares, avec des dispositifs qui incluent des plantes améliorantes, des bandes d’apprentissage pour les producteurs et des essais agroécologiques qui comparent différentes techniques », indique Lucien Imorou, point focal de la composante Recherche et Développement du projet. Ces techniques, stabilisées par la recherche, sont ensuite transférées aux agriculteurs à travers des conseillers agricoles déployés sur le terrain. L'objectif est de permettre une reproduction à grande échelle des méthodes testées. Dans cette station de Savalou, une dizaine de plantes améliorantes sont cultivées, comme le mucuna pruriens qui joue un rôle central dans la régénération des sols appauvris. « Le mucuna en tant que légumineuse, fixe l’azote atmosphérique, ce qui améliore la fertilité du sol. Cela permet aux producteurs de ne pas laisser leurs sols nus, tout en préparant les parcelles pour des cultures comme le maïs ou le coton en arrière-saison », explique Grâce Ahandagbé, ingénieure de terrain. Grâce à ces innovations, les agriculteurs peuvent améliorer leur rendement sans recourir à des intrants chimiques coûteux, tout en préservant l’intégrité de leurs terres.
Outre les agriculteurs, l’initiative mobilise également les agro-éleveurs, les éleveurs et les chercheurs. Les dispositifs d’expérimentation permettent aux producteurs locaux de participer activement à l'élaboration des solutions agroécologiques. «Nous avons mis en place des plantes fourragères adaptées aux besoins des éleveurs, pour qu’ils puissent nourrir leur bétail sans compromettre les cultures vivrières», souligne l’ingénieure de terrain. Cette approche holistique contribue à renforcer la résilience des systèmes agro-sylvo-pastoraux. Le succès des deux premières phases du projet incite déjà l'Afd et le gouvernement à poursuivre leurs efforts en restant dans la continuité, avec d’autres phases qui mettent davantage l’accent sur l’extension des techniques à d'autres régions du pays. « Nous sommes déjà en discussion avec le ministère de l'Agriculture pour formaliser les phases suivantes et étendre les investissements sur le long terme », révèle Laure Weisgerber, directrice de l’Afd au Bénin. Le partenariat entre l’Afd et l’État béninois repose sur une volonté politique forte de faire de la transition agroécologique, un pilier du développement agricole national. Au-delà de la restauration des sols, l’initiative vise à créer un équilibre entre production agricole et protection de l’environnement. Elle entend poser les bases d'une agriculture durable, capable de répondre aux besoins actuels, tout en préservant les ressources pour les générations futures. Grâce à une collaboration étroite avec les agriculteurs, les chercheurs et le gouvernement, elle apporte des solutions concrètes pour améliorer la résilience des systèmes agricoles au Bénin■