La Nation Bénin...
Mobilisés comme un seul homme, les vingt-cinq membres du conseil communal d’Akpro-Missérété plaident pour la levée de la suspension du marché de Kouvè par la préfecture de Porto-Novo.
La polémique autour du marché de Kouvè érigé sur un domaine qui serait litigieux entre Akpro-Missérété et Dangbo est loin d’être close. Le conseil communal d’Akpro-Missérété vient de monter au créneau à la suite du préfet de l’Ouémé, Marie Akpotrossou, qui a suspendu ledit marché à travers un arrêté en date du 12 avril dernier, et ordonné aux femmes et autres usagers de vider les lieux au plus tard le 25 mai dernier. Les élus apportent des clarifications sur le dossier et plaident pour la réouverture du marché.
D’entrée de jeu, le premier adjoint au maire d’Akpro-Missérété, Christophe Gandonou et sa suite ont rappelé le contexte dans lequel le marché de Kouvè a été créé par le conseil communal, le 23 mars dernier ; les raisons de cette création ; l’importance d’un marché communal ; les fondements juridiques de la décision du conseil communal et les actes posés par l’autorité préfectorale dans le dossier. Ils ont relevé des contrevérités dans les raisons évoquées par l’autorité préfectorale pour suspendre l’exercice des activités économiques sur le marché. Pour les élus communaux d’Akpro-Missérété, le marché de Kouvè a suivi toutes les procédures régulières de création en la matière. Mieux, il n’y a jamais eu de litige frontalier entre Dangbo et Akpro-Missérété à Kouvè, contrairement à ce qu’on tente de faire croire.
« Nous ne sommes pas dans une logique d’affrontement avec la préfecture », a clarifié Christophe Gandonou avant de balayer d’un revers de la main la prétendue existence de litige frontalier entre les deux communes.
« Nous n’avons aucun problème frontalier sur le site. Le litige en question n’a jamais existé entre Dangbo et Akpro-Missérété au niveau du marché de Kouvè », a martelé Christophe Gandonou. Pour lui, ce que la préfecture perçoit comme menace autour du marché est une opportunité pour Akpro-Missérété. « Nous sommes une population paisible. Nous avons besoin du préfet à nos côtés. Ce marché est nécessaire et nos populations en ont besoin », poursuit le premier adjoint au maire. Selon lui, la suspension du marché de Kouvè est préjudiciable à l’économie locale d’Akpro-Missérété. Pour cela, le conseil communal invite la tutelle et l’ensemble des acteurs de développement à porter ce projet avec la commune d‘Akpro-Missérété pour lui permettre de répondre aux aspirations légitimes des populations.
Une opportunité
Les élus communaux d’Akpro-Missérété soutiennent que l'existence de ce marché va permettre aux populations de mener leurs activités génératrices de revenus. Et la mairie pourra percevoir des taxes pour les investissements prévus dans le Programme de développement communal (Pdc). « Le marché de Kouvè, fût-il communal ou pas, mérite d’être installé pour créer un cadre qui favorise les activités économiques dans la commune », a conclu Christophe Gandonou.
Il faut signaler que le préfet de l’Ouémé a suspendu le marché pour des raisons de risque d’insécurité, de trouble à l’ordre public, de conflits récurrents entre Dangbo et Akpro-Missérété et de non-respect des spécificités techniques dont celles environnementales. La préfecture s’est appuyée dans sa décision sur le rapport du comité départemental de sécurité. Le préfet avait exhorté les femmes de ce marché à ne pas confondre suspension et interdiction. Les autorités compétentes à divers niveaux, à en croire Marie Akpotrossou, doivent entériner le marché de Kouvè avant qu’il ne puisse exister ■