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Campagne cotonnière 2022-2023 au Bénin: L’espoir entretenu malgré la contreperformance

Société

Malgré ses ambitions et les objectifs qu’il s’est assignés au début de la campagne 2022-2023, le Bénin n’aura produit qu’environ 590 000 tonnes de coton. Ce qui, comparé à la production de la campagne précédente, est une baisse de performance. Mais cela n'empêche pas le Bénin de se retrouver à la tête des pays producteurs au niveau de l’Afrique de l’ouest.

Par   Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori, le 19 avr. 2023 à 07h51 Durée 4 min.

Comme les autres pays ouest-africains, le Bénin a également connu une campagne cotonnière 2022-2023 au scénario exceptionnel. En témoigne sa production qui est en-deçà des prévisions malgré les importantes surfaces emblavées. Avec environ 590 000 tonnes, il est resté très loin de ses performances enregistrées lors des campagnes antérieures depuis 2016.
Au cours de sa tournée d’échanges avec les producteurs dans le septentrion, dans le cadre de la crise liée à la commercialisation du soja au Bénin, le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, a abordé la question. Malgré le recul constaté, a-t-il fait observer, le pays reste toujours à l’avant-garde, en ce qui concerne la production cotonnière sur le continent africain. Cela ne l’a, toutefois, pas empêché de déplorer l’attitude de certains compatriotes décidés à ne pas reconnaitre les efforts du gouvernement pour améliorer la production au niveau de cette filière. « Aujourd’hui, on crie que le ministre Gaston Dossouhoui a échoué, que le coton n’a pas donné. C’est vrai que le coton n’a pas réussi cette année. Ce n’est pas la prévision que nous avions faite. Mais si l’on prend l’Afrique, quels sont les pays qui ont fait plus de 500 000 tonnes? Ils ne sont pas nombreux », a-t-il fait remarquer. « Le Bénin a fait au moins 590 000 tonnes. Il n’y a pas mieux », précise-t-il. « Nous n’allons pas nous contenter de cette position de premier », a promis le ministre.
Ainsi, la présente contre-performance enregistrée n’ébranle pas, selon lui, les objectifs que le gouvernement s’est fixés dans le secteur agricole. Il compte bien, a assuré le ministre, franchir la barre d’un million de tonnes, grâce à la poursuite de la politique de mécanisation de l’agriculture engagée. « Nous allons faciliter l’accès aux moyens de production. Si l’année dernière, 650 tracteurs ont été distribués, cette année déjà, c’est 1 350 kits qu’on met. Mais nous avons déjà commandé 3 500 kits qui sont en route. Dans deux ans,
5 000 kits seront distribués à prix modique. C’est pour vous permettre de produire davantage et de ne plus prendre la houe pour labourer. Nous facilitons l’entrée des pesticides qui ne tuent pas notre sol, des semences de bonne qualité», soutient-il.
En effet, considéré comme le meilleur pays producteur de coton, l’année dernière, le Mali s’est vu supplanté par le Bénin, pour se retrouver actuellement à la troisième place. Il n’a produit que 390 000 tonnes, soit moins de la moitié par rapport à la précédente campagne. Ainsi, avec 587 000 tonnes enregistrées, une contre-performance par rapport à ses prévisions, le Bénin se retrouve en tête des pays
producteurs, devant le Burkina Faso. C’est au cours de la dernière réunion du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique tenue la semaine dernière à Abidjan, que ces chiffres ont été dévoilés. Ils peuvent, sans provoquer de grandes modifications au classement, connaître quelques améliorations, les opérations d’égrenage se poursuivant encore dans certains de ces pays.
Malgré tous les efforts, la production de coton au niveau des pays ouest-africains n’a pas été épargnée par les parasites ravageurs. Si le Bénin a pu tirer son épingle du jeu, c’est que son gouvernement a su anticiper. C’est en palliant le manque d’engrais et la flambée de leurs prix sur le marché international, suite au conflit entre la Russie et l’Ukraine. Il a réussi à prendre ses dispositions, en passant les commandes à temps par rapport à la période des semis.