La Nation Bénin...
Lors
d'un point de presse tenu, ce vendredi 27 décembre à Cotonou, l'Ong Bénin
orientation neutre santé (Bornes) a plaidé pour le renforcement du dépistage du
Vih et une réforme des lois dans la lutte contre la consommation des drogues.
À
l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, placée cette année
sous le thème “Suivons le chemin des droits”, l'Ong Bénin orientation neutre
santé (Bornes) a organisé un point de presse pour souligner l'urgence d'une
approche inclusive dans la lutte contre le Vih. L'événement s'inscrit dans un
mois riche en activités, allant de journées scientifiques à des
sensibilisations communautaires.
Rodrigue
Agossou, président de l'ong Bornes, a saisi l'occasion pour présenter une note
de plaidoyer, insistant sur l'importance d'un dépistage renforcé et d'une
réforme législative axée sur la décriminalisation de l'usage de drogues. «
Faire un meilleur accès aux soins par le dépistage renforcé du Vih et la
réforme des lois sur les drogues au Bénin est pour protéger les droits de tous,
y compris ceux des personnes usagères de drogues », a-t-il déclaré. Le
président de l’Ong Bornes a souligné l’urgence d’adopter une approche inclusive
dans la lutte contre le Vih, en particulier pour ces populations souvent
marginalisées. « Ces personnes souvent vulnérables sont exposées à un risque
accru face au Vih. Elles rencontrent des obstacles sociaux importants en raison
de la stigmatisation, limitant ainsi leur accès aux soins nécessaires »,
révèle-t-il. Le dépistage précoce du Vih est la clé pour réduire les nouvelles
infections et permettre un traitement efficace. Pourtant, le Bénin reste en
deçà de l'objectif de 95% des personnes connaissant leur statut. Selon l'ong
Bornes, il est urgent de garantir un accès gratuit et confidentiel au dépistage
tout en luttant contre la stigmatisation qui entoure encore cette maladie. Au
Bénin, les lois actuelles criminalisant l'usage de drogues créent des obstacles
majeurs pour les personnes concernées, les éloignant des soins de santé.
Armel Ganyé, chef de projet à Bornes, a souligné que les usagers de drogues courent 35 fois plus de risques de contracter le Vih que la population générale. « Une approche centrale sur la santé publique et la réduction des risques, comme cela a été fait avec succès dans d'autres pays, est indispensable pour réduire les nouvelles infections et assurer un meilleur accès aux soins », a-t-il appelé. Face à ce tableau, l’Ong Bornes préconise la décriminalisation de l'usage des drogues pour réduire la stigmatisation, l'implantation de programmes de réduction des risques, incluant des traitements de substitution pour les opiacés, une meilleure accessibilité au dépistage et au traitement du Vih sans discrimination et une sensibilisation accrue aux droits des usagers de drogues. Dans son plaidoyer, l'ong Bornes appelle les décideurs politiques, la société civile et les partenaires internationaux à agir ensemble pour garantir un accès équitable aux soins et protéger les droits fondamentaux de tous. Le chef projet n'a pas manqué de saluer les partenaires qui les appuient dans l’atteinte des objectifs tels que Coalition Plus, Médecin du Monde et l'Alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs). « Mettre fin au Vih, c'est protéger les droits humains. En unissant nos efforts, nous pourrons réaliser un avenir sans sida d'ici 2030», conclut Armel Ganyé.