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« Cotonou(s), histoire d’une ville sans histoire »: La métropole vue sous divers angles

Société

Le cahier « Cotonou(s), histoire d’une ville sans histoire » retrace, images à l’appui, l’évolution de la métropole au fil des années. Dans ce livre, Armelle Choplin, géographe-urbaniste, et Ricardo Ciavolella, anthropologue, ont constitué une mémoire de la ville depuis la période coloniale. Après son succès éclatant en 2018, le livre a été réédité cette année par la Fondation Zinsou et représenté au public cotonois, mercredi 19 avril dernier.

Par   Ariel GBAGUIDI, le 24 avr. 2023 à 10h56 Durée 1 min.

« Cotonou(s), histoire d’une ville sans histoire ». Dans ce cahier, présenté à nouveau au public cotonois, mercredi dernier, l’on découvre que l’histoire de la ville est multiple. Raison pour laquelle les auteurs ont ajouté un ‘‘s’’ à la fin de
Cotonou dans le titre. « Il ne s’agit pas de dire que Cotonou est une ville divisée, au contraire c’est une ville du partage et de rencontres. On l’appelle aussi la ville du métissage puisqu’il y a plusieurs populations béninoises et étrangères qui s’y sont rencontrées », rappelle Ricardo Ciavolella, anthropologue. L’ouvrage renseigne que Cotonou n’est pas qu'une ville coloniale purement moderne qui n’a pas une épaisseur historique. « Au contraire, en la regardant de plusieurs points de vue, dans plusieurs perspectives, il est possible de voir Cotonou de manière plurielle et différente. On peut regarder Cotonou à partir de Godomey, à partir du lac et à partir de la mer. Donc, l’histoire de la ville change en fonction du point de vue qu’on assume pour la regarder », souligne Ricardo Ciavolella.
Si ce livre paru en 2018 fait encore parler de lui, lors d’une conférence-débat, c’est bien parce que la Fondation Zinsou a décidé de sa réédition, cette année. « La première édition du livre est épuisée en très peu de temps et l’exposition avait enregistré
20 000 visiteurs et nous étions très heureux. Donc, la Fondation Zinsou a estimé que le moment est venu de rééditer le livre pour le rendre encore disponible dans un nouveau format. Pour nous, c’est aussi l’occasion de présenter notre travail une nouvelle fois, peut-être, aux personnes qui n’avaient pas eu l’opportunité de le voir à l’époque… », a expliqué
Ricardo Ciavolella qui a coécrit cet ouvrage avec Armelle Choplin, géographe-urbaniste. Images et dessins à l’appui, l’ouvrage replonge le lecteur dans la mémoire de Cotonou.
Pour rédiger ce livre, les deux auteurs se sont basés d’abord sur les archives de la Fondation Zinsou et celles des Archives nationales. Ensuite, « nous nous sommes rapprochés des sages et des aînés des quartiers de Cotonou pour connaitre l’histoire de la ville », précisent les deux auteurs. Dans leur travail, ils ont considéré d’anciennes images de la ville et repéré les endroits où elles avaient été prises ou dessinées afin de prendre des photos de ces espaces dans leur nouvelle forme pour, enfin, les comparer.
Depuis 2018, la ville a changé grâce aux travaux d’assainissement entrepris par le régime actuel. De ce fait, le livre entre déjà dans l’histoire. « Nous avons pris des photos des espaces qui ont changé de forme ou qui n’existent plus. Je pense notamment au quartier de Placodji qui est très ancien et fait partie des premiers quartiers de la ville dite coloniale. Avec les projets de réaménagement de la ville, le quartier n’existe plus en l’état de 2018. Du coup, l’importance de garder une trace de cette histoire, c’est de renouveler le travail », reconnaissent les deux auteurs. Mais le chemin étant déjà balisé, ils estiment qu’il revient maintenant aux Béninois eux-mêmes de s’approprier la mémoire de leur ville pour produire une version plus récente du cahier.