Dans l’élan de résolution des situations qui prévalent dans certains pays de la sous-région ouest-africaine, la rencontre de Guinée-Bissau constitue une étape décisive. Pour ce faire, Patrice Talon s’est rendu à ce double sommet extraordinaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao). La situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso est le principal point inscrit à l’ordre du jour. Il s’agit pour les chefs d’Etat d’évaluer l’évolution de la situation dans ces pays et de donner les orientations subséquentes pour que l’ordre constitutionnel soit rétabli. Car, depuis plusieurs mois, ces pays qui ont successivement connu des coups d’Etat sont dirigés par des militaires et évoluent, chacun selon son rythme et son agenda, vers des élections.
En réponse à ces conflits internes et face à la montée de l’insécurité dans la sous-région, il est fortement exploré la piste de la création d’une armée. La conférence des chefs d’État a réfléchi donc à la mise en place de cette force militaire.
A l’ouverture du sommet de la conférence des chefs d’Etat de la Cedeao, ce dimanche 9 juillet à Bissau, Umaro Sissoco Embalo, président sortant de l’organisation, qui n’est pas candidat à sa propre succession, a convié ses pairs à plus de solidarité et d’unité dans l’espace.
Précisons qu’avant son déplacement sur la Guinée-Bissau, Patrice Talon s’était rendu au Nigeria où il a rencontré son homologue Bola Tinubu. Ce dernier a d'ailleurs été élu par ses pairs président de la Cedeao au terme des travaux du sommet de la conférence des chefs d’Etat de l'organisation. La coopération bilatérale était au cœur de cette troisième rencontre en moins de deux mois entre les deux chefs d’Etat.
Au niveau de l’Uemoa, la dizaine de chefs d’Etat présents s’est penchée sur les réformes à mener pour que l’institution soit davantage efficace.
S'agissant de la situation économique, les chefs d'Etat ont salué la résilience des économies de la zone dont le taux de croissance est prévu à 7,0 % en 2023 après
5,9 % en 2022 malgré les nombreux chocs exogènes. La conférence a aussi reconnu le mérite des Etats membres qui ont su agir pour préserver le pouvoir d'achat des populations face au renchérissement des coups des produits alimentaires et énergétiques.
De manière particulière, il est décidé la préparation d'un programme spécial d'appui technique et financier de l'Uemoa à la Guinée Bissau en vue de renforcer les capacités des ressources humaines de l'administration publique et les capacités productives du pays.
Aussi, la suspension des organes et institutions de
l'Uemoa concernant le Mali a été levée.