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Eustache Pomalègni, administrateur du commerce: « L'e-commerce est une aventure qui mérite d’être abordée »

Numérique
Eustache Pomalègni Eustache Pomalègni

L'e-commerce est une belle expérience que font aujourd’hui les fournisseurs de produits et vendeurs grâce au développement du numérique. L’Etat y trouve également son compte à travers la simplification des formalités administratives et la sécurisation de ses recettes. Pour la sécurité des utilisateurs, le gouvernement met en place plusieurs dispositifs en vue de faciliter les transactions à tous. Eustache Pomalègni, administrateur du commerce, chef du service Commerce international au ministère de l’Industrie et du Commerce, nous fait découvrir davantage cet univers.

Par   Maryse ASSOGBADJO, le 04 juil. 2023 à 03h23 Durée 4 min.
#e-commerce
L'e-commerce est un terme en vogue aujourd’hui dans le domaine du numérique. Que peut y comprendre le citoyen lambda ? 

L'e-commerce renvoie aux transactions sur les plateformes numériques, l’achat et la vente en ligne. En la matière, le produit n’est pas exposé dans un marché physique, mais plutôt dans un marché virtuel où seul l’intermédiaire entre le vendeur et le client est la plateforme. L'e-commerce est la vente de biens ou de services effectuée sur des réseaux informatiques grâce à des méthodes spécifiquement conçues pour passer ou recevoir des commandes de manière sécurisée. 
Le paiement et la livraison finale des biens ou services n’ont pas à être effectués nécessairement en ligne. 

Ces transactions sont-elles aisées pour tous, notamment les femmes qui n’ont pas un niveau d’instruction avancé ?

Il faut forcément un niveau d’instruction avant de se lancer dans les transactions sur les plateformes en ligne. S’il y avait la possibilité de faire une traduction des outils dans nos langues au profit des femmes alphabétisées, ça pourrait prospérer et laisser plus de chance aux non scolarisées. 


Tous les métiers concourent-ils à l’e-commerce ?  

Tous les métiers répondent à l’e-commerce, à l’exception de quelques-uns. On peut  y vendre tous les consommables (manioc, baobab, biscuits de toutes sortes, les farines instantanées, les produits à base d’ananas, de mangue, de noix de cajou, du miel de qualité…). Sur les plateformes en ligne, on peut retrouver également les textiles, la poterie et les vaisselles, les bijoux, la vannerie, (chapeaux, sacs, éventails, …). Ce sont des produits locaux qu’on retrouve en ligne. En la matière, les gens recherchent l’originalité, l’innovation, la qualité. La qualité tient compte de la présentation physique, du design. En ligne, on peut retrouver tous les produits, pourvu que les commerçants les valorisent.

Que fait le ministère de l’Industrie et du Commerce pour accompagner les acteurs qui s’illustrent dans ce domaine ? 

Il y a actuellement au niveau du ministère du Commerce un programme de vérification de la conformité des produits. Lorsqu’on s’assure que ces produits répondent à la qualité souhaitée, aux normes recommandées, ils peuvent être accompagnés. 
Il y a également le Programme national qualité. A travers ce programme, le ministère du Commerce déploie des activités afin d’accompagner les femmes dans la mise à jour de leurs produits en vue de la qualité. Le Centre technique agroalimentaire est prévu par le Programme d’action du gouvernement. Une fois opérationnel, ce centre permettra aux usagers, aux entreprises, aux opérateurs économiques qui veulent s’essayer sur les plateformes digitales de pouvoir respecter les normes, la qualité, la labellisation, afin de proposer des produits vendables.

Sur le marché numérique, les ventes se font, les transactions s’opèrent. Mais c’est sans compter avec le piège des cybercriminels. Les utilisateurs sont-ils épargnés de ces menaces ? 

Vous avez raison. Tout ce qui passe par les réseaux informatiques se déroule parfois avec des inconvénients. C’est pour cela qu’au niveau du ministère du Numérique et de la Digitalisation, un ensemble de dispositifs se met en place afin d’assurer la confiance au public. 
La sécurisation des plateformes est confiée à une agence au niveau de ce ministère. Lorsque l’utilisateur sait que l’Etat travaille pour sa sécurité sur les plateformes digitales, il est rassuré et confiant. Lorsque le fournisseur met en place un dispositif propre à lui pour permettre à l’utilisateur de faire ses transactions en toute quiétude, il est aussi rassuré et confiant. Il y a un double rôle, un rôle étatique qui se joue à travers les dispositifs mis en place et un rôle au niveau du fournisseur qui a l’obligation de veiller à l’arnaque en ligne en vue de sa propre notoriété et la pérennité de ses activités. Le livre IV du Code du numérique est consacré au commerce électronique. 
On peut évoquer la finalisation en cours actuellement au ministère de l’Industrie et du Commerce de la stratégie nationale du l'e-commerce. Sans oublier la logistique en matière de facilitation des échanges ■